Vongozero : Le livre de Yana Vagner
Moscou ne répond plus. À quelques kilomètres de la capitale, mise en quarantaine, le village d'Anna et Sergueï s'attend au pire. Bientôt, les pillards, bientôt, le chaos... L'épidémie qui a frappé les grandes villes et paralysé le monde marche droit sur eux. Il faut fuir, le plus vite possible. Avec une poignée de voisins et l'ex-femme de Sergueï, le convoi s'organise : vivres, essence... Rester soudés, malgré les dissensions, l'égoïsme, la panique, et l'instinct de survie qui reprend ses droits et lève les masques. En ligne de mire, un lac perdu et un refuge coupé du monde : Vongozero...
" Yana Vagner conte l'exode d'une dizaine d'individus, entre jalousie et paranoïa. Et sonde avec finesse les rapports psychologiques entre ces alliés de circonstance. "
Le Monde des livres
" Entre huis clos et road-movie, un thriller psychologique glaçant où l'homme sauve sa peau au prix de son humanité. "
Madame Figaro
De (auteur) : Yana Vagner
Traduit par : Raphaëlle Pache
Expérience de lecture
Avis Babelio
Mioon
• Il y a 2 ans
Lorsqu'un virus inconnu décime la population, Anna et tout un groupe de gens décident de fuir la banlieue de Moscou pour se réfugier dans une petite cabane de chasse située près du lac de Vongozero, tout au nord de la Russie. Lorsque j'ai entamé ce livre, je me suis dit qu'il avait tout pour me plaire. C'est un post-apocalypse, l'un de mes genres préférés, qui a choisi de ne pas aborder la catastrophe de face mais plutôt de rester à la lisière des événements, ce qui est une variante intéressante qui change un peu. Autre point positif, ce livre ne possède aucun chapitre. Si ça peut paraître déstabilisant au premier abord, j'ai rapidement trouvé que cette idée était au contraire très immersive : le lecteur se retrouve ainsi embarqué dans un long bouquin, sans chapitre donc sans repère habituel, tout comme Anna se retrouve embarquée dans ce long périple, sur des centaines et des centaines de kilomètres, sans aucun point de chute fiable sur sa route. Comme elle, nos arrêts vont donc s'opérer en fonction des nécessités, sur un coin de route, avec prudence, ce qui est une bonne idée ! Mais malheureusement, j'ai assez rapidement déchanté au fur et à mesure de ma lecture. Le style est fluide bien que les phrases soient un peu longues. Le livre reste néanmoins très agréable à lire, les descriptions des paysages et des environnements sont intéressantes. Mais concernant les personnages en revanche, là c'est un peu une catastrophe ! Les personnages sont très nombreux, mal caractérisés, mal utilisés. Ils n'évoluent absolument pas au cours de l'histoire, ils restent les mêmes qu'au début, quitte à se mettre en danger. Et pire, ils ne sont pas attachants pour un sous, en plus d'être dépourvus de toute logique pour la plupart d'entre eux. Anna est vraiment une tête à claque, elle passe son temps à chouiner, Irina est vilaine, Marina et Léonid sont empotés, Boris est rugueux... le bouquin s'en tient beaucoup à ce genre de lignes stéréotypées, ce qui ne permet pas de s'attacher à eux. De plus, si se situer en marge des événements était une bonne idée, je l'ai trouvée mal exploitée. Le livre essaye tout du long de jouer sur la tension et l'angoisse, mais j'ai trouvé ça très plat au contraire. Il ne se passe pas grand chose dans ces 500 pages, et chaque problème est résolu sans aucune difficulté, au point qu'on comprend très vite que le groupe arrivera à bon port sans souci. Partant de là, les angoisses et crises de panique des personnages semblent totalement disproportionnées, d'autant plus que le livre souffre de quelque chose qui m'a agacée : le manque de cohérence et de logique. Au début du bouquin, Irina nous dresse par exemple un portrait très noir du virus, et elle insiste très lourdement pour que les autres portent un masque lors du passage à la station-service. Mais ensuite, le virus n'est plus un souci du tout ! Les rencontres se font ensuite sans masque et sans que personne n'en reparle, comme par exemple lorsqu'ils croisent le gars qui déblaye la neige ou encore le médecin. La contamination est un risque qui semble disparaître, et lorsqu'elle refait surface à la toute fin, il suffit d'un ''Vous êtes pas malades ?'' ''Non et vous ?'' ''Non c'est bon'' pour que tout le monde se satisfasse de cette simple réponse sans chercher plus loin. Partant de là, difficile tout d'un coup d'adhérer à cette longue fuite vers le nord vu le peu de danger présenté. Surtout lorsque les personnages ne s'inquiètent absolument pas de la contamination même lorsqu'un d'entre eux est exposé (je pense à ce qui se passe dans le village de vacances où [masquer]ils s'installent quelque temps le temps que Léonid aille mieux. Lorsque les nouveaux arrivants leur volent un peu de nourriture, l'un des hommes du groupe veut aller la rechercher, force la porte et tombe sur les deux fillettes mourantes... mais il ne semble pas penser une seule seconde qu'il puisse y avoir contamination ! D'ailleurs, personne n'y pense ![/masquer]) A la place, la véritable menace est une menace humaine, et si l'idée ne me déplaît pas, je l'ai trouvée mal exploitée. Dès le début du bouquin, alors que le couvre-feu et la quarantaine sont à peine décrétés pour Moscou, on voit déjà des militaires déserter et piller (voire incendier) des maisons, et j'ai trouvé ce genre de réactions disproportionnées et qui arrivent beaucoup trop tôt. De même, [masquer]brûler des villages entiers alors que dans le village d'à côté, il y a toujours un gars qui passe avec son chasse-neige et vient papoter, ça semble assez peu crédible.[/masquer] Et si les grands événements sont incohérents, les personnages ne sont pas en reste : Irina très inquiète du virus puis qui s'en moque, Boris qui initie toute cette fuite en mettant en avant qu'il s'agit d'une question de survie mais qui se retrouve ivre à deux reprises en une dizaine de jours... Bref, je suis un peu déçue parce que ce bouquin aurait pu être tellement mieux ! Partant de là, je ne pense pas lire ''Le Lac''.
Coryne1966
• Il y a 2 ans
Yana Vagner est une journaliste et auteure, née d’un père russe et d’une mère tchèque. Elle travaille comme animatrice d’émission de radio, et traductrice-interprète. Quand la société dans laquelle elle est responsable en logistique ferme, elle se lance dans l’écriture. En 2011, elle écrit son premier roman « Vongozero ». Il obtiendra Le Prix National du Bestseller en Russie. Anna vit avec son mari, Sergueï, et leur fils Micha. Quand un virus décime toute la population, des villes entières sont mises en quarantaine et plus aucune communication n’est possible entre proches. Anna et les siens décident de partir vers le nord dans un refuge de chasse, sur un lac, à la frontière finlandaise : Vongozero. Ce livre, écrit en 2011, a beaucoup de points communs avec la pandémie du Covid19. Yana Vagner a été visionnaire. Cette histoire est à la fois un road trip et un carnet de voyage. On y étudie la psychologie de chaque personnage. L’autrice nous fait ressentir par son écriture le froid des paysages russes et l’angoisse de cette fuite. Cette histoire a une suite « Le Lac » écrit en 2016, qui a inspiré une série sur Netflix. C’est un véritable page-turner et donc un premier roman magistral.
malecturotheque
• Il y a 2 ans
Une terrible épidémie, inconnue de toutes et de tous, se propage rapidement ; elle tue, alors en Russie, le gouvernement opte pour le confinement. Mais il s’y est pris trop tard. C’est pour cette raison qu’Anna et sa famille, accompagnées de quelques voisin·es, prennent la route pour Vongozero, un lac perdu au beau milieu de nulle part, où rien ni personne ne pourra venir les déranger ni les menacer. Mais pour y arriver, il va falloir parcourir une route de plus de mille kilomètres, pleine de dangers. Anna est la narratrice de Vongozero. Très rapidement, alors que son beau-père Boris, son époux Sergueï et son fils Micha préparent les affairent pour leur long périple, elle se sent inutile ; chacun la renvoie à un rôle de faible femme – qu’elle se repose ! Et c’est là le seul point négatif que j’ai trouvé à ce roman : si Anna a quelques fulgurances, elle n’arrive jamais vraiment à se faire entendre et, avec ces échecs, n’ose par la suite pas grand chose, se laissant porter par ce que les hommes ont choisi de faire (quelle direction prendre, quand et où s’arrêter…). Ainsi Anna ne semble-t-elle pas évoluer beaucoup, ne semble pas non plus gagner en force. Et pourtant, je ne peut m’empêcher d’avoir vu un changement en cette femme tout comme je suis convaincue d’y voir une force certaine. Je ne serai pas surprise de découvrir que, par la suite, elle envoie tout valser et s’affirme enfin, exigeant qu’on l’écoute et que l’on prenne en compte sa voix. Car suite il y a, sous le titre Le lac. Rassurez-vous, Vongozero se suffit à lui-même ; pour ma part, je compte bien lire Le lac prochainement parce que, malgré tout, Anna m’a plu et, après toutes les épreuves traversées dans Vongozero, je veux savoir ce qu’il va advenir des protagonistes que nous avons suivi sur plus d’un millier de kilomètres. Ce voyage, de la banlieue cossue de Moscou au trou perdu de la Russie, à cette promesse de calme et de protection (à défaut de confort), est prenant. Pourtant, c’est presque un huis-clos automobile ; sortir d’un véhicule, c’est ne plus avancer, c’est perdre du temps et prendre des risques. On pourrait se dire que ça va être un peu chiant, des gens qui roulent d’un point A à un point B, mais il n’en est rien ; jamais je ne me suis ennuyée pendant ma lecture. Et c’est bien là l’avantage du récit à la première personne : on partage les doutes d’Anna, on se rappelle le passé avec elle, on comprend sa colère, on peste avec elle, on l’encourage, on la soutient. Bien sûr, on s’inquiète aussi ; les communications sont coupées depuis un moment, il n’y a plus de radio… Comment savoir si leur petit convoi ne va pas croiser des gens malintentionnés, ou s’il ne va pas falloir faire demi-tour car une route aura été fermée ? Et puis il y a toutes ces inquiétudes liées à la survie : où va-t-on pouvoir faire le plein d’essence ? Et la nourriture, en aurons-nous assez ? Petit à petit, sans que l’on s’en rende compte, on se lie au groupe et, plus on tourne les pages, plus on fait nous aussi partie de l’aventure, fuyant l’épidémie à la recherche d’un havre de paix. Difficile pour les personnages d’évoluer, coincés comme ils sont dans leurs voitures, mais Yana Vagner réussit là un tour de force : les relations changent, les protagonistes également. Ce n’est pas toujours flagrant mais la narratrice n’oublie jamais de souligner un rapprochement, une indépendance qui s’affirme, etc. Tout cela se fait parfois dans le silence oppressif d’une voiture, parfois lors d’une confrontation ou lors d’une rencontre. Au fur et à mesure que l’on avance, une certaine tension prend place, la méfiance s’installe. Et je crois bien que c’est là ce qui m’a le plus plu dans ce roman : les relations humaines. Vongozero est une très bonne lecture ; Anna nous accompagne dans cette fuite en avant, prête à tout pour sa famille et, nous, on ne lâche plus sa main. Mais plus qu’une fuite, Vongozero explore les tréfonds de l’être humain lors d’un périple à la fois routinier et intense.
cinhre
• Il y a 2 ans
Un retour mitigé. L'histoire fonctionne, on ressent la tension, une oppression. Le thème qui fait "peur" tandis on se retrouve dans ce que l'on a vécu alors que le livre fût écrit bien avant. Et puis d'un autre côté c'est assez lourd à lire du fait qu'il n'y a pas de chapitres. Cela donne une impression d'interminable.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
-
- EAN
- 9782266256353
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 544
-
- Dimensions
- 179 x 109 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
9,30 € Poche 544 pages