Wesh, Madame ?! - Rires et larmes d'une prof de banlieue : Le livre de Meyer Myriam

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Robert Laffont

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​" "Tes yeux sont des étoiles dans la nuit.' C'est ? C'est ?
[Réflexion profonde – fulgurance soudaine.]
–; C'est un mensonge, madame ! "

" Madame madame madame ?
–; Oui.
–; On a réalisé un truc.
–; Mmmm.
–; Quand on vous dit "Vale !' – adieu –, avec l'accent latin, et tout.
–; Oui, eh bien ?
–; Ben ça fait "wallé'.
–; Et ?
–; C'est comme "wallah !', madame ! "

Des pépites, comme tant d'autres... dont Myriam Meyer, professeure de français, de latin et de grec en collège de Réseau d'éducation prioritaire, a truffé son journal. Elle y raconte les années passées à transmettre sa passion pour la littérature à des élèves épuisants et attachants : un univers où Cyrano se fait " friendzoner ", où dire " wesh " en classe vous coûtera cinquante lignes et où les versions latines côtoient les interventions de la police.
Ce livre hilarant, mais aux accents parfois tragiques, " d'instants de grâce en moments de consternation ", met en scène des adolescents drôles, espiègles, d'une mauvaise foi à toute épreuve ou d'une intelligence féroce. Entre cours de grammaire baroques et heures de colles à n'en plus finir, sans complaisance ni dérision, " Madame Vieuxmots " (un de ses surnoms) brosse avec tendresse et inquiétude le portrait des nouveaux ados du siècle.
" Je n'aurais jamais pensé pouvoir autant exiger et recevoir d'eux. " Une véritable déclaration d'amour à ses élèves, à leurs enseignants, et à l'école de la République.

De (auteur) : Meyer Myriam

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Expérience de lecture

Avis Babelio

DelleCL

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Myriam Meyer « Madame Vieuxmots », prof de français, latin et grec, a enseigné cinq ans ces matières dans un collège en réseau d’éducation prioritaire, où nombre des élèves ne parlent pas français à la maison, où d’autres vivent dans des cellules familiales complètement éclatées, et où d’autres vivent de la violence au quotidien. Quel décalage entre la littérature classique et l’intérêt que peuvent y porter certains ados ! Par des pépites de classe et de scènes de sa vie de prof, l’autrice nous immerge dans l’adolescence de ses élèves et c’est complètement tragicomique : 100% comique quand c’est drôle et 100% tragique quand ça ne l’est pas. Il y a les attitudes et les réparties des ados, Cyrano qui se fait friendzoner, les lignes à copier en latin lorsque l’un a copieusement insulté l’autre. On savoure des anecdotes loufoques, on rit devant la spontanéité propre à la jeunesse, mais comme il y a bien souvent du tragique derrière les rires, parfois le cœur se vrille. Il se vrille face à la situation de certains élèves, il se vrille face à la maladie et là, il y a de la beauté qui se révèle là où on ne l’attendait pas et qui touchent. La plume de l’autrice se révèle, percutante, sensible et belle, lorsqu’elle raconte ses rapports à ses collègues, l’organisation chaotique de son voyage en Italie, les drames vécus. Est-ce que tout cela est « réellement réel » ou non, au final peu importe, j’ai passé un bon moment de lecture !

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Papascal

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

J’ai découvert Myriam Meyer en regardant, sur France 5, « La grande librairie » du 27 novembre 2024 dont le thème était « Comment faire lire nos enfants ? » Elle y présentait son livre « Wesh, Madame ?! Rires et larmes d’une prof de banlieue » Cela m’a tout de suite plu et interpellé. Myriam Meyer y racontait ses cinq années d'expérience dans un collège d'éducation prioritaire. Pour nos amis belges, le collège français, de la 6e à la 3e, de 11-12 ans à 14-15 ans correspond à notre 6e primaire et nos 3 premières années du secondaire (1ère-2e-3e). La manière dont elle présentait les choses et la façon dont une de ses élèves expliquait que Cyrano s’était fait friendzoner (cf. citation) m’ont incité à mettre cet ouvrage dans ma liste d’envies (offert par ma fille aînée pour mon annif). Philosophe, je suis dans l’enseignement depuis septembre 1982. Actuellement, depuis octobre 2013, inspecteur de morale non confessionnelle (une histoire belge). Lorsque j’étais prof, dans un institut technique et professionnel. J’aimais bien toutes mes classes, tous mes élèves (hum), mais mes rapports avec les élèves de professionnelle étaient plus particuliers. Ils arrivaient chez moi en 5e. Normalement, la 5e secondaire en Communauté française de Belgique, c’est pour des élèves de 16-17 ans, mais dans leur cas, nombre d’entre eux, sinon la majorité, étaient bien plus vieux, pas à l’heure (euphémisme pour dire en retard). Ces élèves étaient cette année-là à apprivoiser. Et puis en 6e,(année de leur certificat de qualification) les rapports étaient bons. Avec ceux qui faisaient la 7e pour obtenir un CESS (certificat d’enseignement secondaire obtenu en 6e dans l’enseignement, général, technique ou artistique), les rapports devenaient vraiment détendus quasi amicaux. Ainsi peuvent être les élèves de milieux ou quartiers défavorisés… Ce que nous montre Myriam Meyer, c’est le respect de l’élève, la volonté de leur apprendre des choses, de leur enseigner. Chez Zeus (un de ses surnoms), l’élève est le premier bénéficiaire de l’école et donc elle le cadre. Madame Vieuxmots (un autre de ses surnoms) est intransigeante quant à la langue française. Elle parle comme un livre pas comme ses élèves. Elle garde ainsi le cap de l’instruction publique. Tous ses moments de cours, tous ses moments pédagogiques, tous ses moments avec les parents, tous les moments de son voyage à Rome font l’objet d’anecdotes, d’expressions savoureuses. Nous, lecteurices, aurions envie de mettre tous ces moments savoureux dans les citations. Nous sommes aussi émus par des moments tristes ou bouleversants. Mais une question se pose à nous, collait-elle vraiment ses élèves ? Une lecture fabuleuse, dont je ne pouvais m’empêcher de lire souvent à voix haute, pour ma compagne, des moments savoureux. J’ai grave kiffé.

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jlcbeaq

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Attiré par cette lecture par la participation de l'autrice à la grande librairie, je n'ai pas été déçu par cet ouvrage. La forme est très directe en reprenant des échanges vécus par cette enseignante avec ces élèves de R. E. P.. Cela donne une vivacité qui favorise une lecture rapide et très vivante. Par ailleurs, au-delà du fait qu'on puisse avoir envie d'applaudir la volonté, l'entêtement, le charisme de cette professeure, ce récit laisse entrevoir des portes de sortie positives pour des jeunes issus de milieux sociaux complexes. L'optimisme est de rigueur d'une part mais l'inorganisation de l'Education Nationale donc la léthargie de l'Etat en la matière transparaît et la pauvreté des actions de nos élus est mise aussi en évidence. Ce qui devrait être "priorité nationale est traité telle une activité commerciale non rentable non nécessitant aucun investissement. Heureusement, quelques vaillants font un travail remarquable et passionné car ils croient en l'humain et surtout aux enfants d'aujourd'hui donc le adultes de demain. Bravo #x1f44f

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Archive8

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Précision : je suis moi-même professeur de français en REP+. J'avoue avoir lâché le livre après l'avoir feuilleté une heure. J'y reviendrai peut-être au fil de mes lectures mais ce n'est pas dans mes priorités. Ce n'est pas forcément que ça ne m'a pas plu, mais le format "liste d'anecdotes" qui domine l'œuvre m'a donné la flemme de parcourir plus avant. L'écriture fragmentaire, qui reprend des souvenirs de professeurs, n'est pas ce qui est le plus réussi. On s'en lasse assez vite, en comprenant que ça n'ira pas plus loin que l'hilarité, l'agacement ou la consternation. On construit une image vague de ces élèves, sans jamais vraiment dépasser ce rapport un peu moqueur-tendre. De plus, ces anecdotes ont parfois quelque chose d'artificiel, je n'y reconnais pas toujours la parole d'un élève mais sa parole remaniée par un professeur. C'est dommage... Des situations fonctionnent bien cependant, et montrent qu'il y a du vécu dans l'œuvre. Si je ne suis pas un acharné du réalisme et de la véracité dans l'écriture, elle me semble ici importante : le livre se veut témoignage de la réalité du métier, il faut que ce soit un témoignage. Or, j'ai ici trop l'impression par moments de quelque chose de trafiqué. Là où je trouve l'autrice beaucoup plus efficace et sensible, c'est sur les récits plus longs. Les descriptions d'élèves, les récits de voyage, les parcours évoqués, les hommages aux disparus... Tous ces moments me semblent assez touchants, et proches de l'expérience qu'on a en tant que professeur dans ces établissements, ou en tant que professeur tout court. Cela me fait me dire que j'aurais préféré lire tout un livre sur l'effet, les conséquences, les métamorphoses qu'ont suscités la REP sur l'enseignante que des petites anecdotes d'élèves, certes rigolotes, mais évidemment anecdotiques et peu attirantes. Je me demande ainsi si les anecdotes n'étaient pas une vitrine pour faire vendre un récit plus sincère et personnel. Dernière chose dont je voudrais parler : le rapport aux élèves. Je sens l'autrice dans une tension entre mépris pour des élèves qui n'ont aucun code et amour pour des êtres qu'on veut élever à la grandeur de ces codes. Je trouve que cette contradiction pourrait être davantage questionnée et travaillée, car je la rencontre moi-même beaucoup dans mon métier.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Actualités et Société , Reportage & Document
  • EAN
    9782221277225
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    240
  • Dimensions
    226 x 142 mm

L'auteur

Meyer Myriam

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18,00 € Grand format 240 pages