Y a de l'action ! : Le livre de San-Antonio

Ah ! un San Antonio comme je les aime. Il est daté de 1967 apparemment, et s’il ne verse pas encore vraiment dans la loufoquerie, il présente déjà tous les ingrédients nécessaires : l’intrigue saugrenue, les noms de famille facétieux, le style enlevé, l’inventivité de la langue, les envolées fumeuses, presque délirantes déjà, les réflexions parfois tordantes, les personnages du « chef », de l’ignoble Bérurier (très discrètement de Pinaud aussi), les gonzesses pulpeuses et pas trop farouches... Ce volume est l’un de ceux aussi qui évoquent la Suisse (romande), que Dard connaissait bien. On a l’impression d’être à la charnière entre le polar, ou le bouquin d’espionnage, classique, et le San Antonio extravagant que l’on a retenu ; l'auteur semble se retenir encore un peu, mais ça ne durera pas. Si tous les San-Antonio ne laissent pas un souvenir impérissable, celui-ci est un bon.

Sur la demande pressante du Patron, San-Antonio se rend à Cannes, en plein festival. Au milieu des smokings et des vedettes, des strasses et du champagne, Achille est préoccupé. Et pour cause, le doute n'est plus possible, l'Hyène est sur la Croisette. C'est un homme dangereux, "le plus mystérieux personnage de notre époque. Un zig vraiment diabolique au crédit duquel on porte tous les grands coups fourrés insolubles". Ses empreintes l'ont confondu. Le criminel, spécialiste des déguisements, se dissimule sous les traits de cette jeune femme, là. La mission de San-A est simple : liquider l'Hyène. Ni une, ni deux, il passe à l'action... pour aussitôt réaliser qu'il y a eu erreur sur l'identité de sa victime. Achille s'est trompé de cible ! Une innocente est morte et le malfaiteur est toujours en liberté... Après une telle bavure, notre héros plonge en pleine crise de conscience. Heureusement, Béru arrive à la rescousse pour le seconder et, accessoirement, lui remonter le moral, ce qu'il entreprend avec le naturel que l'on pouvait en attendre. Quant à le seconder, il devra faire plus que ça : percuté par une voiture, San-A se retrouve cloué sur un lit d'hôpital avec "une fracture du bassin, je crois, et aussi de la jambe droite. Plus une luxation d'une épaule, un léger traumatisme crânien et trois côtés fêlées"... Comme vous pouvez l'imaginer, ce contretemps n'empêchera pas notre héros de "raconter une history bien bathouse, frémissante, suspensive", pleine de comparaisons, accumulations et autres calembours, et dont l'intrigue, plutôt efficace et menée tambour battant par des personnages en grande forme, trouve malheureusement sa conclusion dans une chute un peu facile. Touchez mon blog, Monseigneur...

Bonjour, ce polar a été lu dans le cadre du Challenge San-Antonio que je relève sur Babélio. Le Vieux fait parti du jury au festival de Cannes. Oui, vous avez bien lu. Et vient de missionner San-Antonio d'une tache plutôt simple : dézinguer un truand appelé "L'Hyène" qui se déguise en femme pour ne pas être reconnu. San-Antonio arrive à exécuter l'ordre du dabe mais il est vite rattrapé par la réalité. La personne morte est vraiment une femme et n'est donc pas notre Hyène. San-Antonio s'est trompé ! Ni une ni deux, San-Antonio va enquêter pour mener sa mission à son terme. Il va vivre pas mal de péripéties, seconder par le Gros et petite apparition de Pinaud qui saura une fois de plus se faire remarquer. La tache est plus que difficile et il n'en faut pas moins de trois bonshommes pour mener à bien cette affaire. J'ai encore une fois bien aimé les aventures de notre commissaire préféré. Je trouve que cet opus est bien construit. On assiste là à du pur San-Antonio, des calembours, des jeux de mots sur les noms, des grivoiseries à tout va. Que du cocasse estampillé Dard qui me plait énormément. On ira jusqu'en Suisse suivre les représentants de la poulaille française. Pour une fois que le titre annonce ce qui va suivre, effectivement "Y'a de l'action" ! Bonne lecture amis Lecteurs