Zadig suivi de Micromégas : Le livre de Voltaire

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LES GRANDS TEXTES DU XVIIIe SIÈCLE

Paré de toutes les perfections humaines, le jeune, riche et vertueux Zadig s'apprête à épouser la plus belle des filles de Babylone. Mais " qu'il est difficile d'être heureux dans cette vie ! ". Sa fiancée le trahit, des canailles le traînent en justice, des fanatiques religieux le menacent, un ange déguisé en ermite vient à son secours... La destinée et l'admirable malice de Voltaire ne lui feront pas de cadeau.
Ce sulfureux Zadig contient tout le génie et toute la philosophie de Voltaire, sa cruauté, son esprit, sa gaieté et sa haine de la sottise humaine.

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Voltaire

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Popompopopompom

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

C'est quand même vachement bien les contes philosophiques De Voltaire, vous ne trouvez pas ? Pour ma part, j'en ai lu au lycée, j'ai aimé ; j'en ai lu dix ans plus tard, j'ai aimé ; vingt ans plus tard, j'aimais toujours et aujourd'hui trente ans plus tard j'aime encore. Bien sûr, un esprit chicaneur pourrait aller jusqu'à dire que, tels les antipasti, ils mettent en bouche plus qu'ils ne tiennent au corps. Alors certes, certes, je veux bien le concéder, ça ne va pas hyper, hyper loin, ce n'est pas La Montagne magique ou L'Homme sans qualités, mais c'est intéressant tout de même et agréable à lire, alors pourquoi s'en priver ? Le schéma est encore une fois très classique : le héros, par suite de quelques déconvenues, est contraint de s'exiler et, chemin faisant, surviennent d'autres péripéties, qui positives, qui négatives, où il se retrouve balloté telle une plume à la surface des eaux démontées d'une mer capricieuse. Chaque petit chapitre expose une situation, pas nécessairement très corrélée aux précédentes ou subséquentes, dont on peut tirer un enseignement " philosophique " (bon, reconnaissons que c'est un bien grand mot eu égard à la portée réelle, disons seulement une matière à réflexion). Comme à chaque fois, derrière les noms exotiques censés parler d'Orient (de Babylone à l'Égypte) se cachent en réalité des caricatures ou des clins d'oeil visant des personnalités bien françaises, toutes assez haut placées, jusqu'à la marquise de Pompadour et Louis XV en personnes. Derrière Yébor, il faut comprendre Boyer et je vous passe tout un tas d'autres facéties de l'auteur pour désigner ses contemporains. En cela, Voltaire se place en digne héritier de Montesquieu, lequel, s'appuyant sur le trop peu célébré travail d'Antoine Galland (l'homme qui a ouvert au monde les Mille et une nuits, et qui a, ce faisant, comblé un manque chez le lectorat, révélé son immense désir de lire de la fiction et ainsi déroulé un véritable boulevard au roman à partir du XVIIIème siècle, tant en France qu'en Angleterre) avait concocté dès 1721 ses fameuses Lettres persanes. Voltaire reprend la formule de Montesquieu à son compte : cadre apparemment oriental, courts chapitres, propos à double entente évoquant en réalité la cour de France, mais il lui adjoint un petit surplus d'ironie et de caustique qui n'appartient qu'à lui. Le message général du conte n'est pas si aisé que cela, en tout cas pas exempt d'ambiguïté : comme dans Candide ou le Monde comme il va, Voltaire semble nous dire que quand on veut faire le bien, on fait en même temps le mal, qu'à chaque mal apparent peut s'ensuivre un bien. Bref, que nous sommes les jouets du destin et des hasards, que, aussi mauvais que puisse être l'état des choses, sitôt qu'on s'ambitionne à les vouloir changer on s'expose à aggraver la situation et à recevoir le retour du bâton sur le coin du nez… ou l'inverse. En somme, l'exacte pendant de sa célèbre formule de Candide : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », dont j'ai déjà discuté le niveau réel d'ironie à y percevoir dans mes deux recensions à propos de Candide et le Monde comme il va. Je n'y reviens pas. Dans Zadig, toutefois (ce qui n'est pas forcément le cas des autres), tout se goupille finalement pas trop mal à la fin, c'est presque optimiste comme vision du monde. On pourrait la formuler ainsi : Efforcez-vous d'agir de façon juste, n'espérez pas grands bienfaits des bienfaits que vous dispenserez, attendez-vous plutôt, même, à de sérieuses déconvenues, mais attendez-vous également, quand tout sera au plus mal, à voir se tendre une main inespérée, propre à vous sortir du gouffre. À la fin des fins, si vous n'avez pas trop fait de mal autour de vous, le monde ne vous en aura pas trop fait non plus, tout bien considéré. Je laisse à Voltaire la responsabilité de sa vision globalement équilibrée du monde. Qu'est-ce que j'en pense, moi ? Eh bien, je ne sais pas trop si je suis d'accord avec lui ou si je le désavoue. J'ai l'impression d'être plus misanthrope que lui, d'avoir une estime générale de l'humain bien plus basse, mais qui, finalement revient à peu près au même. J'ai l'impression que l'humain, en tant qu'espèce, est cupide, fétide, putride et tellement, tellement égoïste, mais qu'individuellement, il se trouve toujours soit des êtres suffisamment nobles, talentueux ou désintéressés pour rehausser la moyenne et améliorer le tableau, ou soit des êtres suffisamment avides, roublards ou tordus pour trouver le moyen d'entuber les pires entubeurs de la planète. Les ennemis de mes ennemis ne sont certes pas mes amis, mais ils sont tout de même les ennemis de mes ennemis, et ce n'est déjà pas si mal, ça évite à mes ennemis de se la couler douce… Tous les dangers qu'on nous prédit, de l'intelligence artificielle, des écrans ou du changement climatique (et je ne parle même pas des délinquants ni des violeurs), ne naissent d'abord et avant tout que de l'humain derrière, viscéralement exploiteur, jouisseur et immoral, qui n'hésite pas à utiliser à son seul profit un levier sitôt qu'il en a un à sa disposition et peu importe les conséquences pour les autres ou pour l'environnement. Alors il est vrai que le monde a fait naître le parasitisme et la compétition, mais il a aussi engendré le commensalisme et la meilleure des symbioses. Si rien qu'une fois, Russes et Ukrainiens acceptaient de se voir et de se parler, Juifs et Palestiniens, Chinois et Taïwanais et nombre, nombre d'autres, s'ils étaient respectueux les uns des autres, compréhensifs, s'ils acceptaient de considérer réellement les intérêts de l'autre, s'ils acceptaient de mettre un peu de Zadig dans toutes leurs salades, la destinée du monde pourrait sûrement être tout autre… mais l'humain est l'humain, avec les " qualités " qu'on lui connaît. Au reste, ce ne sont là que les zag-zig d'un avis creux sur Zadig, c'est-à-dire bien peu de chose.

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LaLisiere

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

"Zadig ou la destinée", écrit en 1747, est l’un des contes philosophiques les plus célèbres de Voltaire. À travers ce récit, l’auteur des Lettres philosophiques illustre avec brio son art de la satire, sa pensée rationaliste et son engagement contre l’intolérance, la superstition et l’arbitraire. Regroupé avec d’autres contes tels que "Micromégas", "L’Ingénu" ou "Le Monde comme il va", Zadig se lit à la fois comme un roman d’aventures orientales et comme une réflexion mordante sur la condition humaine. L’œuvre frappe par sa modernité, sa légèreté apparente, et sa profondeur critique. Inspiré du goût orientaliste du XVIIIe siècle, "Zadig" s'inscrit dans la mode des contes exotiques. L’histoire suit les mésaventures d’un jeune Babylonien épris de justice, d’amour et de sagesse, dont les vertus sont sans cesse mises à l’épreuve dans un monde chaotique et imprévisible. Le parcours initiatique de Zadig — jalonné de malentendus, d’injustices et de chutes soudaines — illustre la tension entre la raison et le hasard, la vertu et la fatalité. L’Orient, en tant que décor, fonctionne ici moins comme un cadre réaliste que comme une allégorie destinée à désamorcer la censure et à universaliser le propos. Sous l’apparente légèreté du conte se cache une critique acerbe des institutions politiques, judiciaires et religieuses. Voltaire s’attaque à l’aveuglement des puissants, à l’absurdité des lois, à l’intolérance religieuse et à l’idée de Providence. Il démontre à travers les mésaventures de Zadig que la sagesse individuelle est sans cesse menacée par les passions collectives et les institutions corrompues. Ce pessimisme ironique n’est jamais pesant : il passe par des situations comiques, des retournements de fortune et une langue limpide, élégante et incisive. Voltaire maîtrise à la perfection la forme brève. Le conte est pour lui un outil idéal : rapide à lire, plaisant, facilement diffusé, il permet de faire passer des idées sous couvert de divertissement. L’ironie y est constante : elle vise autant les despotes que les fanatiques, les philosophes de salon que les naïfs. L’auteur joue avec les attentes du lecteur, retourne les situations et moque les jugements hâtifs. Cette stratégie narrative permet à Voltaire de proposer une pédagogie du doute et de la lucidité, en évitant l’ennui moralisateur. Dans "Zadig" comme dans les autres contes (notamment "Micromégas", qui interroge la relativité des connaissances humaines, ou "L’Ingénu", qui met en scène le regard naïf d’un Huron sur la société française), Voltaire donne une leçon de tolérance et de liberté. Il invite à penser contre les dogmes, à observer avant de juger, et à douter sans désespérer. Chaque conte constitue une mise en scène vivante des principes des Lumières : rationalité, esprit critique, dénonciation des abus de pouvoir. "Zadig ou la destinée", et plus largement l’ensemble des contes philosophiques de Voltaire, offre un modèle d’intelligence critique au style limpide. Par son humour, sa concision et sa portée universelle, l’œuvre reste d’une actualité saisissante. Lire Voltaire, c’est apprendre à penser par soi-même, à se méfier des apparences et à croire dans les vertus de la raison face à l’arbitraire. Ces textes brefs, mais profonds, sont autant d’invitations à faire de la littérature un outil d’émancipation.

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57mn10

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Il était pour moi, un bon livre d'aventure, avec des découvertes de nouvelles cultures et mœurs au cours du long périple du personnage principal. Il était intéressant mais il m'a néanmoins laissé equanime, je peux donc, de facto vous dire que je ne me risquerai pas à le relire même si il n'était pas le moins du monde mauvais.

MarineBvB94

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Quand j’ai commencé Zadig ou la Destinée de Voltaire, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je pensais tomber sur un vieux conte un peu poussiéreux, mais j’ai été agréablement surprise par la vivacité du style et l’humour mordant de l’auteur. Dès les premières pages, je me suis retrouvée plongée dans cette Babylone imaginaire, aux côtés de Zadig, un jeune homme parfait en apparence – beau, intelligent, juste – mais que la vie semble vouloir malmener à chaque tournant. Ce qui m’a vraiment plu, c’est la façon dont Voltaire se sert de cette histoire en apparence légère pour glisser des critiques très fines de son époque. Derrière chaque mésaventure de Zadig, on sent une vraie dénonciation de l’injustice, du fanatisme religieux, de l’hypocrisie sociale. Et ce qui est fou, c’est que beaucoup de ces réflexions restent encore très actuelles. Certains thèmes m’ont particulièrement touchée. D’abord, la question de la destinée : Zadig a beau faire tout ce qu’il peut pour agir avec droiture, il se retrouve toujours confronté à des situations absurdes ou injustes. Ça m’a fait réfléchir à notre propre rapport au hasard, à ce qu’on maîtrise ou pas dans nos vies. Le thème de l’injustice aussi m’a marquée – ce sentiment d’absurdité face à un monde qui récompense parfois les pires et punit les meilleurs. J’ai aussi été sensible à la manière dont Voltaire remet en question la notion de bien et de mal : les intentions de Zadig sont bonnes, mais elles sont souvent mal interprétées. Et à travers cela, il critique sans détour les dogmes religieux ou les vérités imposées, sans tomber dans le rejet brutal – juste avec intelligence et ironie. Le style de Voltaire est très agréable, à la fois élégant et accessible. Les chapitres sont courts, rythmés, ça se lit facilement. Mais ce que j’ai aimé, c’est que derrière la légèreté du ton, il y a une vraie profondeur. Ce livre m’a fait sourire, parfois rire, mais il m’a aussi donné envie de réfléchir, de remettre en question certaines choses.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266289986
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    144
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

1,90 € Poche 144 pages