Noblesse oblige : Le livre de Maiwenn Alix

4/5 bien mérité vu que je n’ai lâché le livre que pour ne pas augmenter ma dette de sommeil déjà énorme ! J’avais lu il y a quelques temps « La sélection » de Kiera Cass. Après être sortie d’une lecture que j’ai trouvé longuette et monotone j’ai voulu me plonger dans l’univers des robes et des diadèmes. Hahahah…. qu’est-ce que j’ai été naïve ! Oui la forme est un peu semblable à la Saga où America est l’héroïne mais ici Gabrielle (perso principal) est beaucoup plus réaliste et moins fleur bleue.. en même temps vu ce qu’elle découvre au fur et à mesure du temps passé à la cours du fantasque Roi Louis XXI je me dis que le côté fleur bleue et romantique est très vite tué dans l’œuf. Il y a un quand même la présence d’une histoire « d’amour »? Qui vient éclairer ce roman qui plus on lit plus il devient sombre et malaisant. J’ai bien accroché aux différentes personnalités des personnages. Je ne sais pas si un tome 2 est en préparation (d’après la fin c’est fort possible) mais je ne le lirais car pour moi (et merci !!!) la fin se suffit à elle-même et le sujet principal est clos.

J'ai dévoré Noblesse oblige, dans laquelle la société française n'a pas vécu la révolution de 1789, et où la royauté côtoie la téléréalité. Un mélange assez savoureux, qui m'a donné l'impression de lire un mix entre Phobos et Vampyria de Victor Dixen (mais sans les vampires) (... ou pas au sens strict). On y suit Gabrielle, qui va infiltrer une émission, "Noblesse oblige", sorte de téléréalité cendrillonesque où il est possible, pour des jeunes filles du bas peuple, de s’élever au rang de noble en épousant un bon parti. Car oui, la monarchie n'est pas spécialement synonyme de féminisme, et les femmes servent à être marié et faire des enfants. Bref, un pitch vraiment intéressant, une réflexion de fond qui ne l'est pas moins, une héroïne attachante pour qui on tremble - et qui est suffisamment humaine parfois pour que l'on ne soit pas toujours d'accord avec elle. J'ai également apprécié ce devant/derrière les caméras, qui permet de montrer qu'on peut faire dire à peu près ce qu'on veut à des images. Si on peut voir arriver le twist, pour autant on ne s'attend pas à la partie vraiment très sombre, chargé de violence qui nous attend en cours de récit. Je ne suis pas spécialement choquée car c'est cohérent avec l'ensemble, qui montre l'étendue de la monstruosité des élites, mais il faut bien s’assurer de conseiller l'ouvrage à un public averti ! La couverture me semble être assez éloquente cela dit, avec ses traces de sang et ce visuel dérangeant. Bref, un page turner que j'ai dévoré, et qui ouvre sur une suite que j'ai hâte de découvrir !

J’ai adoré tout simplement. C’est tout ce que j’aime. Une héroïne courageuse et forte, un plot original, un récit rythmé, un genre peu commun - uchronie -, Versailles ma ville d’amour. Si ces quelques mots vous plaisent, vous pouvez y aller les yeux fermés.

Je ne m’attendais pas à avoir un gros coup de cœur pour ce roman. J’étais partie dans l’idée d’avoir un équivalent à la Sélection avec un côté Versaillais et une intrigue de révolution, mais l’autrice a construit un récit bien moins glamour et paillettes qu’il n’y paraît, bien plus haletant et tendu. J’ai eu un gros coup de cœur pour ce récit, voire un coup de foudre, même si je lui reconnais quelques défauts. Allez, je vais commencer par les couacs, comme ça, je m’en défais rapidement. J’ai beaucoup aimé les personnages secondaires et tertiaires parce qu’ils apportent un plus au récit, ils jouent leur rôle à la perfection, MAIS… j’aurais aimé qu’ils soient plus développés et qu’ils soient mieux exploités. Au vu de certains événements, j’étais très étonnée de ne plus voir la duchesse de Léon, ou alors Félix de la Brivoisière qui est clairement un excellent personnage que l’on voit trop peu à mon goût. Autre petit couac, la fin. Le récit se coupe assez brutalement je dois dire, c’est expéditif dans le traitement de certains éléments, et ça donne un goût d’inachevé sur quelques points spécifiques, notamment ce qu’il pourrait se passer désormais. Ça manque un peu d’apaisement, de clarté et de maîtrise, emporté par le tourbillon et la tension, j’aurais aimé reprendre mon souffle sur les dernières pages et conclure comme il se doit certains aspects. Ou alors, cela fera l’objet d’un autre tome, mais il me semble qu’on est sur un one shot. NB de 2025 : Maintenant que Liberté Oblige est sorti, je peux nuancer cette fin brutale en disant que la suite que je n'ai pas encore lu, permettra sans doute d'apporter plus d'éléments. Enfin, la romance, légère et juste ce qu’il faut pour ne jamais empiéter sur l’intrigue principale, ce qui est très cool. Mais les deux protagonistes choisis m’ont laissé de marbre – ça manquait de subtilité et d’évolution palpable pour me convaincre pleinement. Reste que la romance est plaisante à découvrir et que l’histoire associée, les événements qui suivent sont bouleversants. Parce que c’est la marque de fabrique du roman, il faut se méfier de tout et de tout le monde, rien n’est acquis et sous les paillettes, couvent du sang et des drames. L’autrice offre plusieurs intrigues qui se nouent et s’imbriquent pour former une épaisse chape de plomb. Un meurtre à élucider, une émission de télé-réalité à remporter, jouer les espionnes pour les antiroyalistes, découvrir la vérité sur un événement du passé concernant sa famille, Gabrielle ne va pas s’ennuyer une seule minute et moi non plus. Le rythme est entraînant, l’action et les révélations sont omniprésentes, comme la tension, l’angoisse et l’horreur. L’ambiance est sombre, pesante et violente – d’ailleurs, les avertissements en début d’ouvrage par la maison d’édition ne sont pas à prendre à la légère. Ce n’est pas un roman fait pour tout le monde. Derrière les beaux tissus, les bals et les sourires que les caméras captent se cache une industrie bien huilée fait de faux-semblants, de coups bas, de scénario à jouer, l’autrice pointe du doigt les émissions de télé-réalité. Les thématiques des choix et des décisions à prendre, de la sororité et des conditions des femmes, Maïwenn Alix traite d’un tas de sujets à travers son récit, elle le fait super bien et j’étais à fond dans le récit. Sans compter l’amour de Gabrielle pour la musique classique qui est très bien employé dans le roman, une très belle trouvaille pour ma part. Le personnage de Gabrielle est impactant, elle est sensible et raisonnée, mais sait espionner, écouter et analyser, elle est débrouillarde, mais elle peut se montrer inconsciente du danger. J’ai adoré suivre cette héroïne dans ses péripéties, son enquête, son histoire et l’évolution est incroyable, tout comme les choix réalisés, elle force l’admiration. Sa relation avec deux autres concurrentes m’a énormément plu, ce sont deux chouettes personnages secondaires en plus de ça. J’ai adoré les personnages de Félix, de la duchesse de Léon et de son fils, mais j’étais moins fan de celui d’Antoine ou celui d’Ambre. Par contre – et je n’en dirais pas plus, j’ai détesté certains protagonistes, et plus on traque la vérité les concernant, plus c’est terrifiant et choquant. C’est un très bon roman entre uchronie et dystopie. La Révolution française a échoué et l’Histoire a donc totalement changé, j’ai aimé découvrir cette autre réalité, entre la modernité que l’on connaît et cet aspect 17e-18e siècles bien présent. Ça donne un univers fouillé, passionnant à lire, d’autant plus que la plume de l’autrice est fluide, moderne, agréable à lire et simple. C’est précis dans les descriptions sans être lourd, c’est bien pensé dans les répliques, sans être redondant ou incohérent. J’ai été emportée dès les premières pages et j’ai eu bien du mal à le lâcher, ce qui fait que je l’ai rapidement dévoré en quelques sessions de lectures. Une très bonne surprise en somme !