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Par Lisez, publié le 27/02/2019

Du roman à l'essai : 11 livres féministes à (re)découvrir

Les autrices féministes sont aussi nombreuses que leurs oeuvres sont plurielles. Essai, fiction, enquête, peu importe le genre littéraire pourvu que la cause des femmes soit défendue. Voici 11 livres qui chacun à leur manière défendent l'égalité des sexes et replacent la femme au centre de l'histoire. À lire, à relire et à offrir. 

Les autrices féministes sont aussi nombreuses que leurs oeuvres sont plurielles. Essai, fiction, enquête, peu importe le genre littéraire pourvu que la cause des femmes soit défendue. Voici 11 livres qui chacun à leur manière défendent l'égalité des sexes et replacent la femme au centre de l'histoire. À lire, à relire et à offrir.


1. Vox, de Christina Dalcher (NiL)


De quoi ça parle : Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…


2. Herland, de Charlotte Perkins Gilman (Robert Laffont)



De quoi ça parle : Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et, à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans. Herland est l’une des utopies féministes les plus réussies jamais écrites. Paru en 1915, ce roman de la sociologue Charlotte Perkins Gilman, l’auteure de La Séquestrée, rencontra un grand succès en son temps avant d’être oublié pendant plusieurs dizaines d’années. Redécouvert par la nouvelle génération féministe des années 1960, il ne fut traduit en français qu’en 2016. Un roman culte du féminisme américain à découvrir absolument.


3. I am, I am, I am, de Maggie O'Farrell (Belfond)


De quoi ça parle : Il y a cette gorge, qui a manqué être étranglé par un violeur en Écosse ; ces poumons, qui ont cessé leur œuvre quelques instants dans l’eau glacée ; ces jambes, brisées par un chauffard ; ce ventre, meurtri par les traumatismes de l’accouchement… En explorant dix-sept parties du corps, l’auteur d’Assez de bleu dans le ciel nous raconte ces instants où elle a frôlé la mort. Et autant de résurrections.

Porté par une plume qui bouleverse, Maggie O’Farrell nous parle à travers ses expériences traumatiques de féminisme, de féminité, de maternité, d’amour filial ou encore de violence… Des thèmes universels au cœur desquels le lecteur se retrouve pleinement grâce aux mots passionnées d’une auteure, qui, après chaque coup, déploie une force vitale impressionnante et nous crie de vivre.


4. Les hordes invisibles, de Louise Mey (Fleuve)


De quoi ça parle : Francesca. Ilana. Clémentine. Des femmes comme elles, il y en a des milliers, qui prennent la parole sur les réseaux sociaux. Et de l'autre côté de l'écran, dans l'intimité d'une chambre ou la foule d'une rame de métro, des hommes guettent, harcèlent, menacent de viol ou de mort. Sous pseudonyme, en ligne et en liberté. Et avec le sentiment d'une totale impunité.

Le quotidien d'Alex et Marco au sein de la Brigade des crimes et délits sexuels n'obéit qu'à un credo : fais comme tu peux. Sauf qu'Alex a décidé d'arrêter la bière, son antidote n°1 à l'angoisse - juste derrière sa fille et les statistiques, qu'elle compile obstinément. Le jour où les plaintes de Francesca, Ilana et Clémentine arrivent sur son bureau, des difficultés nouvelles surgissent. Comment traquer des individus sans signe distinctif et qui ne laissent aucune trace ?


5. La femme mystifiée, de Betty Friedman (Belfond)


De quoi ça parle : Quand il paraît aux États-Unis en 1963, La Femme mystifiée fait l’effet d'une bombe. Dans cet essai passionnant, fruit d’innombrables entretiens et d’une longue et minutieuse enquête, la journaliste féministe Betty Friedan met des mots sur l’indicible malaise féminin : loin de la plénitude de la femme au foyer célébrée par l’American Way of Life, la femme noie ses frustrations, intellectuelles, culturelles, sexuelles, dans l’alcool et les psychotropes, réduite au rôle de procréatrice silencieuse par un système patriarcal sournoisement oppressant, coupable d’être malheureuse dans une société qui prétend tout faire pour la combler.

Plus de cinquante ans plus tard, la voix de Betty Friedan résonne toujours. Une lecture essentielle pour mesurer le chemin parcouru et comprendre les enjeux de notre époque. Le combat n’est pas terminé !


6. Merci, fallait pas, de Laura Domenge (First)


De quoi ça parle : 
Un ouvrage bourré d'humour pour déminer les petites phrases qui piquent les yeux au quotidien : "Encore une qui a couché pour réussir...", "Quelle piplette ! Une vraie gonzesse, celui-là !", "J'ai prévu double ration de patates : il y a beaucoup d'hommes à table !"

Ma belle-mère, je l'adore... Elle est même plutôt progressiste sur plein de trucs ! Et pourtant, il y a une chose sur laquelle elle est restée à l'âge de pierre : c'est l'égalité hommes/femmes. Du coup, j'ai entrepris de lui expliquer, gentiment, tous les sous-entendus que ces petites phrases insinuent l'air de rien, et qui nous réduisent, gentiment toujours, nous les meufs, à des petites choses qui doivent rester à leur place.


7. Féminisme pour les 99%, collectif (La Découverte)


De quoi ça parle : 
Logements inabordables, salaires de misère, systèmes de santé inexistants ou dysfonctionnels, catastrophe climatique, rejet des migrant·e·s, violences policières… on entend peu les féministes s’exprimer sur ces questions. Pourtant, elles ont un impact majeur sur la vie de l’immense majorité des femmes à travers le monde. Les grèves des femmes qui se multiplient aujourd’hui en Argentine, en Pologne, aux États-Unis ou ailleurs s’emparent de ces problématiques et témoignent du fait que les revendications féministes ne sont pas isolées de celles d’autres mouvements. Et c’est tout l’enjeu de ce manifeste, inspiré par ces nouveaux mouvements féministes : face à un système néolibéral qui concentre toutes les aliénations, injustices et inégalités et instrumentalise certaines luttes sociales pour servir ses velléités impérialistes et engranger le plus de profits possible, le féminisme doit repenser son agenda théorique comme militant.

Ce manifeste rédigé par Nancy Fraser, Cinzia Arruzza et Tithi Bhattacharya, toutes trois organisatrices de l’International Women’s Strike, propose un féminisme véritablement inclusif, à la fois anticapitaliste, antiraciste, écologiste, internationaliste, anti-hétérosexiste : un féminisme qui lutte pour les 99 % et non en faveur d’une petite élite mondialisée.


8. Ni vues, ni connues, collectif Georgette Sand (Pocket)


De quoi ça parle : Connaissez-vous Christine de Pizan, Berty Albrecht ou Rosa Parks ? Saviez-vous que c’est une femme qui, avant Galilée, a affirmé l’existence du système solaire, une autre qui, avant Kandinsky, a inventé l’art abstrait, une troisième qui a théorisé les pulsions de mort avant Freud... ? En balayant les légendes, en soulevant les tapis, en fouillant les placards, le collectif Georgette Sand donne à voir et à (re)connaître soixante-quinze femmes – aventurières, militantes, artistes, scientifiques… – qui ont marqué l’histoire sans qu’on le sache ou que l’on s’en souvienne. Grâce à ces portraits, l’invisibilité n'est plus une fatalité et peut même être désamorcée très simplement : pour être reconnues, il faut être connues, et pour être connues, il faut être vues.


9. Harcelées, d’Astrid de Villaines (Plon)


De quoi ça parle : 
Les chiffres des violences faites aux femmes ne semblent jamais baisser : harcèlement de rue, sexisme, cyber-harcèlement, agressions ou harcèlement sexuels au travail, viols et violences conjugales. La loi a tenté de les encadrer, mais sans jamais parvenir à les éradiquer. Le silence est encore trop prégnant, la justice encore trop laxiste. En 2017, emmenées par des actrices de Hollywood, des millions de femmes ont pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles qu’elles vivaient au quotidien, dans l’indifférence générale. Portées en Une de Time, ces "briseuses de silence" portaient avec elle un changement radical. La révolution "Me Too" était en marche. Enfin, les choses allaient changer. Enfin, les violences allaient diminuer. C’était sans compter les contre-révolutions, les mouvements réactionnaires et les solides réflexes des institutions et des entreprises françaises conçues par et pour des hommes.

Alors nous sommes allés à la rencontre des femmes de France : de Strasbourg à Bordeaux en passant par la Bretagne, la Picardie et la Mayenne. De Paris et sa banlieue jusqu’au soleil de la Côte d’Azur. Partout, des femmes de tous âges nous ont raconté ce qu’elles vivaient. Ce qu’elles acceptaient et ce qu’elles n’acceptaient plus. Ce qui les a traumatisées et pourquoi elles se battent pour faire évoluer les choses. Elles ne parlent pas toutes de féminisme, mais toutes demandent l’égalité. Elles ne veulent plus avoir peur, ne veulent plus subir de violences, ne veulent plus avoir à se justifier sur leur genre ni faire leurs preuves plus que les autres. Évidemment pas gagner moins qu’un homme, ni assumer l’ensemble des charges mentales et émotionnelles. Elles sont pressées. Visiblement plus que les institutions qui les gouvernent.


10. Le livre noir de la gynécologie, de Mélanie Dechalotte (Pocket)



De quoi ça parle : 
Tout au long de leur vie, les femmes mettent leur corps entre les mains des gynécologues. Paternalisme, sexisme, examens brutaux, paroles déplacées ou culpabilisantes, humiliations, épisiotomies superflues, déclenchements abusifs... Ce livre participe à la nouvelle réflexion féministe sur la réappropriation par les femmes de leur corps tout au long de leur vie sexuelle. Il nous éclaire sur les droits de la parturiente et invite les professionnels à mener une réflexion éthique et humaniste sur les violences du soin en général et des actes gynécologiques et obstétricaux en particulier, afin que ces pratiques cessent.


11. Âme de sorcière, d’Odile Chabrillac (Pocket)


De quoi ça parle : Symbole subversif de la révolte féministe, la figure de la sorcière est de retour, prête à questionner nos choix, notre rapport au monde, à la nature, au corps, à la sexualité, à la rationalité... Et ce qu'elle a à nous apprendre peut changer notre vie ! Sages-femmes, guérisseuses, femmes de pouvoir... les sorcières ont osé défier l’ordre établi. Loin des clichés et du folklore, elles ont laissé en héritage un savoir riche et multiple : célébrer son corps et sa sensualité, se ressourcer dans la nature, utiliser les vertus des plantes, s'ouvrir à l'énergie et à l'intuition... ou autant de pistes pour toucher à la magie du féminin.

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