L'Attrape-coeurs : Le livre de J.D. Salinger

Poche

Robert Laffont

0 personnes ont réagi

Le roman mythique de J. D. Salinger, un chef-d'œuvre universellement acclamé.

Issu d'une famille aisée à New York, Holden Caulfield intègre le pensionnat Pencey Prep en Pennsylvanie. Renvoyé après avoir échoué dans quatre matières, il entreprend alors une aventure de délinquance innocente. Entre taxis, boîtes de jazz et rencontres au sein du New York transi de froid de l'époque McCarthy, Holden va tenter de trouver sa place.
Une histoire captivante qui dresse un portrait incontournable de l'Amérique de l'après-guerre au travers de l'un des personnages les plus aimés de la littérature.

Après soixante ans, L'Attrape-cœurs, premier et unique roman de J. D. Salinger conserve toute sa puissance. Objet de réflexions sur la souffrance de l'adolescence et la transition de l'enfance à l'âge adulte, le livre reste un classique incontournable pour les jeunes de tous âges.

De (auteur) : J.D. Salinger
Traduit par : Annie Saumont

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

SophianeLaby

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Holden a le cafard. Pas étonnant quand on vient de se faire renvoyer de son collège - une énième fois. “J’étais pas supposé revenir après les vacances de Noë pour la raison que j’avais foiré en quatre matières, et pour le manque d’application et tout.” Il a quelques jours à tuer avant de quitter l’internat, avant d’affronter ses parents, avant de devenir adulte, peut-être. Il traîne sa mélancolie adolescente dans les rues de Manhattan, à la recherche d’on ne sait quoi, ruminant en vrac ses idées noires, quelques souvenirs heureux et beaucoup de réflexions digressives. “Je pensais au lac de Central Park, en bas vers Central Park South. Je me demandais si l’eau serait gelée quand je rentrerais à la maison, et si elle l’était, où seraient allés les canards.” Malgré les discussions sordides ou cocasses auxquelles Holden s’accroche dans les bars, les taxis, au téléphone, la solitude lui colle à la peau. “New York c’est un endroit terrible. Quand quelqu’un se marre dans la rue ça s’entend à des kilomètres. On se sent tout seul et misérable.” Fumer des cigarettes comme un jeune, commander de l’alcool comme un grand, et puis pleurer comme un enfant. Pas facile d’être Holden, adolescent perdu, cynique, incompris, tristement marrant. Pas facile de trouver une place dans ce monde où les grands frères meurent et où les petites sœurs grandissent. Ce personnage, on l’aime autant pour son bavardage crâneur, pour ses tics de langage encore enfantins, pour son refus des négations, pour son foutu vocabulaire foutrement libre, pour son argot un peu vieillot, que pour les moments où il cède, où il avoue toute la tendresse et toute la sensibilité dont il est fait.

Signaler

Steph_K

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Quelques heures dans la tête d'un adolescent en fugue qui erre dans New York: ses souvenirs, ses peurs, ses espoirs, ses contradictions. Un roman culte des années 40 qui n'a pas pris une ride et conserve sa pertinence grâce à l'oralité de sa langue et à sa justesse de ton.

michelblaise

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

« Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été. » (Albert Camus - "Le Mythe de Sisyphe)" L'Attrape-coeurs, publié en 1951 par J.D Salinger, s'ouvre sur le récit d'Holden Caulfield, un adolescent au parcours chaotique qui vient d'être renvoyé de son énième école. Avant de rentrer chez ses parents – dont il redoute la réaction face à la lettre de renvoi – Holden choisit de s'échapper quelques jours dans les rues de New York. Ce périple, à la fois extérieur et intérieur, nous plonge dans un regard à la fois intime et universel, à travers la voix d'un garçon au bord du basculement. Ce roman, sans aucun doute, autobiographique, se déploie dans une langue directe, brute, fidèle au parler des jeunes des années 50. Ce style, simple en apparence, mais terriblement efficace, a traversé les générations pour devenir un véritable emblème de la révolte adolescente. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est que malgré la gravité souvent palpable du propos, l'humour affleure à chaque page. Les réparties de Holden sont à la fois caustiques et drôles, parfois même à mourir de rire, ce qui donne à l'ensemble une légèreté bienvenue et un souffle profondément humain. À cet égard, contrairement à ce qu'on lis souvent, je ne qualifierais pas Holden Caulfield de misanthrope. Son rejet ne s'adresse pas à l'humanité en général, mais plutôt au monde adulte, qu'il perçoit comme hypocrite, insensible et souvent menaçant. On pourrait presque dire qu'il développe une forme d'anthropophobie ciblée, une sorte d'allergie à ce passage à l'âge adulte. Son contact avec les adultes lui est si difficile qu'il en devient presque pathologique. En revanche, son regard est tendre et protecteur envers les enfants, ce qui donne une dimension poignante à son personnage. Cette opposition souligne le coeur même de l'oeuvre. Le titre du roman s'explique parfaitement par cette métaphore puissante tirée du poème écossais de Robert Burns, Comin' thro' the Rye. Holden s'imagine en gardien d'enfants jouant dans un champ de seigle au bord d'une falaise, prêts à tomber dans le vide s'ils ne sont pas retenus. Cette image exprime son désir intense d'empêcher l'innocence de disparaître, de retenir les enfants au seuil d'un monde adulte qu'il redoute et rejette. C'est une métaphore bouleversante qui éclaire toute la portée du récit. Ce que j'ai également trouvé intéressant et passionnant, c'est justement sa capacité à mêler tendresse, fantaisie, humanité et vitalité. En effet, bien que l'attrape-coeurs demeure un roman, il a aussi une dimension documentaire : il nous plonge dans une époque, nous fait toucher du doigt un contexte social et culturel précis. J.DSalinger ne se contente pas de raconter une histoire, il cherche aussi à émouvoir, à choquer parfois, à témoigner, à dénoncer. Cette richesse donne au texte une profondeur rare. C'est passionnant. Un parallèle s'impose, même s'il n'est pas évident de prime abord : la révolte silencieuse et la quête de sens d'Holden Caulfield m'ont rappelé l'oeuvre d'Albert Camus. Tous deux incarnent cette interrogation fondamentale face à un monde qui semble absurde, un refus d'accepter le simulacre et la superficialité. Dans cette perspective, L'Attrape-coeurs est un roman à la fois personnel et universel, une oeuvre qui questionne l'existence sans jamais perdre de vue la complexité des émotions humaines. Enfin, il y a cette phrase, extraite de la toute dernière page, il s'agit d'ailleurs de la dernière phrase du livre, que je trouve d'une justesse bouleversante et qui résume à elle seule la mélancolie contenue dans tout le roman : « Faut jamais manquer à personne. Si on le fait, tout le monde se met à vous manquer. » Ce constat simple révèle toute la solitude d'Holden, mais aussi son attachement fragile aux autres, même s'il ne le montre pas toujours. En résumé, L'Attrape-coeurs est un roman incontournable, indispensable, un classique qui continue de parler à toutes les générations. Il m'a touché par sa sincérité, sa puissance narrative et son humanité. Je le recommande chaleureusement à ceux qui cherchent une lecture à la fois profonde, drôle, et pleine de vie. Bonne lecture. Michel

Signaler

Naycole

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

[masquer]Très émouvant. C'est un livre sur un adolescent en dépression. Il faut par ailleurs se rappeler de quand cela a été écrit pour passer sur l'homophobie/la transphobie manifeste, voire même le sexisme qu'il peut y avoir dans ce texte, sauf si bien sûr je n'ai pas compris que cela dénonçait peut être de manière subtile, en fait. Mais vu l'époque de rédaction.... Je ne sais pas. Je connaissais de nom et savais que ca parlait de l'adolescence, mais en dehors de cela c'etait une lecture à l'aveugle, je ne connais en outre rien de l'auteur, et c'est aujourd'hui une critique à l'aveugle, sans avoir lu d'analyse ou autre qui aurait pu m'eclairer sur le sens de ce livre etc. C'est écrit en langage cru et parlé, on a même parfois l'impression qu'il est interviewé, ou alors qu'il écrit un journal intime, on ne sait pas. Ce genre de procédé me parait parfois dans d'autres oeuvres comme prétentieux, "qui se la raconte pour faire cool, novateur, vous voyez on peut être un génie sans écrire de manière soutenue". Ce n'est pas le cas ici. Ici ça a du sens. C'est un ado, qui s'exprime comme un ado. De 1950 certes, mais ado quand même (certaines rages sont intemporelles). On voit bien d'ailleurs la difference quand ce sont les professeurs qui s'expriment. Ce jeune homme ne semble pas aimer grand monde, en veut au monde entier, sauf sa famille. Il juge ceux et celles qu'ils croisent, négativement ou positivement. Il veut se croire plus adulte qu'il n'est. Il reste un écorché vif, fantasque, sensible, parfois encore enfant pas prêt pour le monde des adultes, comme le prouve ses larmes lors de la scène avec la prostituée. Il veut être un dur mais a au fond un cœur d'or. Il culpabilise d'être riche et en même temps en a marre qu'on le jalouse pour ça. Il est plein de contradictions. Il nous dit d'un personnage qu'il ne l'aime pas, puis plus loin qu'il l'admire. Qu'untel a un beau sens de l'humour, puis plus tard que non. Qu'il déteste le cinéma, mais il s'imagine en héros soigné par la belle Jane après une blessure par balle, comme dans les films. Il reconnaît lui même ses contradictions. La scène avec le prof, quand on lit à l'aveugle comme moi, laisse perplexe. Tentative d'agression ou non? D'un côté il ne lui touche "que" le front à priori, de l'autre toucher le front à 2h du mat d'un de des étudiant mineur endormi, qui plus est quand on est éméché, c'est en effet un peu louche. On a envie de protéger Holden, de le secouer aussi, mais de le protéger surtout. De le consoler quand il pleure, de pleurer avec lui. Belle relations filiales entre lui, ses frères (même mort ou à distance) et sa sœur. Je suis donc un peu perdue sur comment interpréter réellement ce roman. J'ai plusieurs théories ou idées en tête mais je vais m'arrêter là et voir ce qui s'en dit ailleurs. Quelques jours plus tard: un ami m'a donné une interprétation intéressante sur l'agression potentielle du professeur. C'est écrit en 50-51 . Ce livre a déjà fait scandale tel quel (alors que 70 ans plus tard je n y vois pas grand chose de choquant..) Salinger n'allait pas écrire, en 50, une scène ou l'enseignant met la main "plus bas" ... Il se serait donc censuré et a parlé de main sur le front. Et comme l'adolescent raconte et qu'on voit les choses de son point de vue, on peut même supposer que le personnage, traumatisé, se censure en racontant. Le fameux "unreliable narrator" dont parlent les anglophones. Il n'y aurait donc pas de doute à avoir sur les intentions du professeur.. Je m'en veux de ne pas y avoir pensé plus tôt... [/masquer]

Signaler

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782221157480
  • Collection ou Série
    Pavillons Poche
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    256
  • Dimensions
    183 x 124 mm

L'auteur

J.D. Salinger

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

6,50 € Poche 256 pages