La disparue de la réserve Blackfeet : Le livre de Anaïs Renevier

Ce livre très bien raconté met en évidence des histoires plus scandaleuses les unes que les autres. Double peine pour les natives, qui en plus de subir les conséquences du racisme américain et de la colonisation à travers la pauvreté et les addictions, doivent en plus se débrouiller seules lors des cas de disparitions, bataillant avec la police de la réserve et le FBI qui ne prennent aucun cas au sérieux. Une femme native disparaît toutes les 8h aux États-Unis. Une femme native risque plus d'être violée ou tuée que d'aller à l'université d'après les statistiques. Ce livre bouleverse à travers ces histoires malheureusement trop répétées des victimes et de leur famille. Il débute par la disparition d'Ashley avant de dévoiler un phénomène d'une telle ampleur qu'il s'étend sur plusieurs siècles.

Une lecture marquante, à la fois bouleversante et nécessaire. Je ne connaissais pas cette affaire ni, plus largement, les violences systémiques subies par les communautés amérindiennes d’Amérique. Ce livre m’a ouvert les yeux sur une réalité trop souvent passée sous silence. On suit ici le destin tragique d’une jeune fille disparue, sans réponse ni justice. L’enquête de l'autrice, bien que menée avec rigueur, laisse un goût amer… celui de l’impunité et de l’oubli. On ressort de cette lecture avec plus de questions que de réponses, ce qui en fait toute la force, mais aussi la frustration. J’ai trouvé le traitement de l’affaire principal solide, mais j’ai ressenti quelques longueurs au milieu du récit, notamment sur les passages très détaillés du contexte historique. Certains ajouts de cas connexes auraient mérité d’être plus creusés, car ils restent un peu en surface. Cela dit, sur le plan culturel, cette lecture est précieuse. Elle met en lumière un sujet encore trop méconnu, avec une volonté de sensibiliser sans jamais tomber dans le voyeurisme. Une lecture que je recommande pour toutes celles et ceux qui veulent comprendre davantage ce pan sombre de l’histoire contemporaine américaine.

À la fin de ce livre, en tant que femme je réalise le manque de connaissance de la société face à ces tribus amérindiennes qui ont perdu tant de leur membres féminines et qui n’ont jamais été écouté . Je le conseil pour l’histoire, pour l’écriture et surtout pour prendre conscience du mal qui touche ce peuple depuis des décennies.

#119932;#119951; #119955;#119952;#119950;#119938;#119951; #119942;#119951;#119944;#119938;#119944;é, #119958;#119951; #119940;#119955;#119946; #119953;#119952;#119958;#119955; #119940;#119942;#119949;#119949;#119942;#119956; #119954;#119958;’#119952;#119951; #119952;#119958;#119939;#119949;#119946;#119942;. Être né dans une réserve, aux États-Unis, c’est déjà, pour un autochtone, naître condamné. Une vie souvent brisée d’avance, marquée par la misère, la violence, la drogue, l’alcool. Et quand on est une femme, c’est encore pire. « Au pays de la liberté, quand on est une femme amérindienne, on a statistiquement plus de probabilités d’être violée ou tuée que d’aller à l’université. » En 2017, Ashley Loring Heavyrunner, 20 ans, disparaît après une fête dans la réserve des Blackfeet, au Montana. Une femme de plus, comme tant d’autres disparues, et pourtant une sœur, une fille, un visage, une vie. Sa famille ne la reverra plus. Ce sera à sa sœur, Kimberly, de tout tenter pour découvrir la vérité. Battues, appels à la presse, interpellation du Congrès : seule contre tous, elle refuse d’abandonner. Car ici, ce sont les femmes qui doivent chercher les femmes disparues. La police ? Absente. Les autorités ? Muettes. Le silence, complice. « Sans enquête, pas de justice. Sans justice, toujours plus de violences. Ce cercle vicieux est le résultat d’un système. » Anaïs Renevier livre une enquête glaçante, brute, portée par un style factuel, sans fioritures. Une clarté qui rend le propos d’autant plus percutant. Elle retrace le combat de Kimberly, mais aussi le sort terrible réservé aux femmes amérindiennes. Ce n’est pas qu’une disparition, c’est une crise, une hémorragie qui dure depuis des siècles. Depuis que Christophe Colomb a posé un pied sur cette terre, ce peuple n’a cessé d’être persécuté. Génocide, spoliations, stérilisations forcées, exactions. Aujourd’hui encore, ces territoires sont devenus des zones de non-droit, gangrenées par les violences et les trafics, où les femmes paient le prix fort. « L’histoire du Nouveau Monde est un film d’horreur ; l’histoire de l’Amérique, une scène de crime », écrit la chercheuse en études indigènes Jody Bird. » Certaines pages m’ont bouleversée. D’autres m’ont mise en colère. Un livre qui secoue, remue, et laisse un goût amer. On lit des témoignages, des faits, des chiffres qu’on connaît déjà — mais qui, chaque fois, frappent comme des coups de poing. Et ce sentiment d’injustice, d’abandon, d’indifférence crasse, devient insupportable. « Sur les réserves, les mères apprennent à leurs filles ce qu’il faudra faire quand elles seront violées. Pas « si » elles sont violées, mais « quand » elles seront violées. » La fin est frustrante, bien sûr. L’affaire n’a jamais été élucidée. Mais c’est justement pour cela qu’il faut en parler. Pour que ces femmes ne soient pas oubliées. Pour que leur absence, au moins, laisse une trace. Je l’ai lu en lecture commune avec mon mari, qui s’est procuré cette collection chez 10-18. C’est une expérience particulière de le lire à deux, d’en discuter, de partager la même révolte. Un récit nécessaire. Une lecture qui dérange. Si vous aimez les true crimes, je vous recommande celui-ci sans réserve. #128293; À lire si vous aimez : Les romans noirs à forte portée sociale. #9888;#65039; À éviter si : Les récits sombres et les thématiques violentes vous mettent mal à l’aise. Vous préférez quand tout est résolu, bien net, à la fin.