Les Sorcières de l'île : Le livre de Floriane Soulas, Caly

Ce titre m’avait tapé dans l’œil pour deux raisons : les sorcières bien sûr, mais également le travail de l’illustratrice, que je suis depuis des années (à l’époque où elle n’était qu’en autoédition, ça date maintenant…). Et j’avoue avoir été un peu déçue par le récit conté. Niveau graphismes, rien à dire, le trait de Caly est doux, aquarellé et sert bien le propos. Les planches sont agréables à suivre, d’autant qu’elles sont dans un format comics, donc à mi-chemin entre le manga et la BD. C’est au niveau de l’histoire que je suis restée sur ma faim. Il y a certaines zones d’ombres de l’intrigue qui auraient mérité d’être approfondies, notamment la fin, qui m’a donné la sensation d’être "rushée" pour rentrer dans le nombre de pages définis. Et c’est dommage, parce que je pense qu’au vu du potentiel de l’histoire, il aurait été plus intéressant de partir sur une duologie voir une trilogie. Cela aurait permis d’approfondir le lien entre les sorcières, la hiérarchie induite par la magie, le rapport avec les communs ou avec la nature… Bref, une lecture mignonne, mais qui, pour moi, a manqué d’approfondissement… J’aurais aimé en avoir un peu plus !

Sayuri et sa grand-mère vivent ensemble sur une île où elles sont guérisseuses. Leur devoir est de veiller sur les habitants de loin, dans la forêt. Elles ne doivent pas s'approcher d'eux. Accompagnée de son petit renard, Moro, à qui elle peut parler, Sayuri désespère néanmoins : elle a des envies de voyage, de découvrir autre chose que cette île. Mais le grand Champelier, celui auquel les sorcières doivent toute leur magie, est très sévère sur ce point : elles ne doivent pas quitter leur île. Bientôt Sayuri fêtera ses dix-huit ans, et quelque chose se prépare. Mais Sayuri est loin de s'imaginer ce qui va se passer... Ce qui m'a attirée tout d'abord, ce sont les dessins. La couverture est magnifique, mais alors l'intérieur est d'une beauté à couper le souffle. Il y a quelques cases où j'ai par contre été étonnée, car autant certains dessins regorgent de précisions au niveau du visage, et d'autres un peu plus brouillons, ce qui m'a un peu surprise. C'est un tout petit détail, mais la grande majorité des dessins sont très travaillés et très beaux à voir, avec des couleurs très douces et reposantes, dans une ambiance onirique et champêtre. L'histoire est plaisante à suivre. L'héroïne et son petit animal de compagnie sont attachants et mignons. L'intrigue, même si prévisible, est fluide et le message final sympathique. Au final, je dirais que c'était une très belle lecture, visuellement j'en ai pris plein les yeux. L'histoire donne envie de liberté et pousse à prendre confiance en soi !

Une bande dessinée magnifique. J'ai beaucoup apprécié l'histoire, qui parle d'emprise sans être étouffante. Le texte est poétique, autant que les dessins sont doux. D'ailleurs, je crois que c'est ce que j'ai préféré : les dessins de cette BD. Toutes les pages sont magnifiques.

Du dessin manga français qui n'a rien à envier au dessin japonais. Un travail de couleur et de transparences somptueux qui confère à ce livre une douceur, une pudeur et une sensibilité rare. L'émotion mise en couleur. Le livre alterne entre conte fantastique, romance, et histoire familiale. Planté dans un monde imaginaire, onirique, cette île aussi bien japonaise que bretonne est intemporelle au service d'une narration plaisante. Un petit bijou graphique.