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Mitterrand, entre Cagoule et Francisque (1935-1945)
Date de parution : 01/10/2016
Éditeurs :
L'Archipel

Mitterrand, entre Cagoule et Francisque (1935-1945)

Date de parution : 01/10/2016
Que François Mitterrand, né en 1916, ait côtoyé l’extrême droite dans ses jeunes années n’est plus un mystère depuis la parution de Mitterrand, une jeunesse française, de Pierre Péan (Fayard,... Que François Mitterrand, né en 1916, ait côtoyé l’extrême droite dans ses jeunes années n’est plus un mystère depuis la parution de Mitterrand, une jeunesse française, de Pierre Péan (Fayard, 1994)Depuis, l’accès à des archives restées jusque-là secrètes apportent des éléments plus détaillés. Avant la Résistance, sa proximité avec le... Que François Mitterrand, né en 1916, ait côtoyé l’extrême droite dans ses jeunes années n’est plus un mystère depuis la parution de Mitterrand, une jeunesse française, de Pierre Péan (Fayard, 1994)Depuis, l’accès à des archives restées jusque-là secrètes apportent des éléments plus détaillés. Avant la Résistance, sa proximité avec le Comité social d’action révolutionnaire (CSAR), que la presse surnommait la Cagoule,  témoignent du personnage déconcertant, bien que fascinant, que reste François Mitterrand.Son intimité avec Eugène Schueller, âme damnée de la Cagoule, lui fit notamment connaître Jacques Corrèze (devenu numéro 5 de l’Oréal), à qui le président Mitterrand remettra la Légion d’honneur.Mais il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg. Les amitiés qu’a pu entretenir Mitterrand avec des militants fascistes allaient plus loin encore. L’ombre portée du président disparu en 1996 n’a pas fini d’obscurcir sa légende… 
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EAN : 9782809820430
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 394
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782809820430
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 394
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Fortuna 21/10/2016
    François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 en Charente, dans une famille bourgeoise, catholique, de droite. Le prestige de l'uniforme y est grand, ses frères font des carrières dans l'armée, ses sœurs épousent des militaires. Il est un grand admirateur de l'écrivain Maurice Barrès, chantre du nationalisme intégral. De par ses liens familiaux, il entretient des relations avec Eugène Deloncle, chef de la Cagoule, organisation terroriste d'extrême- droite. Il est également ami avec Jean Bouvyer qui en est membre. Il adhère aux Volontaires nationaux puis au Parti social français crées par le colonel de La Rocque. Ce dernier qui reste attaché aux idéaux républicains et va se démarquer de la Cagoule, illustre toute l'ambiguïté de cette époque, marquée par la virulence des combats entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche et la menace des totalitarismes des deux camps. Donc au centre de cet ouvrage, une étude de la Cagoule tend à nous démontrer que l'ampleur du complot cagoulard a été sous-estimé, le but de la Cagoule ayant été de renverser la République. L'implication de l'armée, officiellement infiltrée par des réseaux de lutte contre le communisme, est la preuve du danger réel qu'aurait couru le régime républicain. Et si François Mitterrand n'a pas fait partie de l'organisation, il a évolué dans un milieu qui était totalement infiltré par les cagoulards. Il travaillera également pour le groupe l'Oréal, dont le fondateur Eugène Schüller en est un des principaux financiers et son gendre le fameux André Bettencourt, époux de Liliane. Fait prisonnier et envoyé en Allemagne, Mitterrand s'évade du stalag et entre dans l'administration de Vichy à partir de janvier 1942. Il est pleinement intégré dans les équipes. Il sera décoré de la Francisque. Il collabore à la revue "France, revue de l'Etat de nouveau", revue doctrinaire du pétainisme en 1942. Il était alors parfaitement conscient de son engagement. Très méfiant envers De Gaulle et les gaullistes ainsi que les communistes, il est ami de Bousquet, auquel il restera fidèle et qu'il considère comme son modèle. Soutenu dans sa campagne politique par la famille Baylet, de la Dépêche du midi, dont Bousquet est l'un des cadres dirigeants, il restera marqué par ses origines malgré tous ses efforts pour réorganiser sa biographie...Malgré sa tentative de se rapprocher des résistants et transformer l'association d'anciens prisonniers dont il est président en mouvement de résistance de la première heure, il a du mal à convaincre et il s'efforcera longtemps de laisser son passé dans le flou. C'est finalement son opposition à De Gaulle qui lui servira et surtout sa faculté à sentir tourner le vent de l'Histoire. Que faut-il en conclure ? D'abord certainement que la réalité historique est plus complexe que celle que l'on veut mettre dans des cases. Qu'un homme politique a forcément une part d'ombre et que François Mitterrand a particulièrement cultivé le mystère aussi bien dans sa vie publique que dans sa vie privée. Que perdu dans les idéologies du siècle il était difficile de rester intègre. Que la passion du pouvoir ne rime pas avec l'honnêteté. Mais que l'honnêteté aurait rendu impossible toute ambition politique...Et que finalement, on a pas été très regardant quand on a chanté "L'important c'est la rose, crois-moi"... Cet ouvrage très documenté est à lire pour ceux qui se passionnent sur cette période de l'histoire ou pour le personnage de Mitterrand. Le chapitre sur la Cagoule, bien qu'un peu long et s'éloignant du sujet, pose un questionnement important : cette organisation aurait-elle pu conduire à un véritable coup d'Etat ? L'étude de ces dix années de la vie de François Mitterrand, qui avaient jusque là été survolées ou simplement gommées, jette un éclairage très enrichi sur la personnalité de l'ancien président. Merci aux éditions l'Archipel et à Babelio pour cette plongée dans les arcannes de ces sombres années. François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 en Charente, dans une famille bourgeoise, catholique, de droite. Le prestige de l'uniforme y est grand, ses frères font des carrières dans l'armée, ses sœurs épousent des militaires. Il est un grand admirateur de l'écrivain Maurice Barrès, chantre du nationalisme intégral. De par ses liens familiaux, il entretient des relations avec Eugène Deloncle, chef de la Cagoule, organisation terroriste d'extrême- droite. Il est également ami avec Jean Bouvyer qui en est membre. Il adhère aux Volontaires nationaux puis au Parti social français crées par le colonel de La Rocque. Ce dernier qui reste attaché aux idéaux républicains et va se démarquer de la Cagoule, illustre toute l'ambiguïté de cette époque, marquée par la virulence des combats entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche et la menace des totalitarismes des deux camps. Donc au centre de cet ouvrage, une étude de la Cagoule tend à nous démontrer que l'ampleur du complot cagoulard a été sous-estimé, le but de la Cagoule ayant été de renverser la République. L'implication de l'armée, officiellement infiltrée par des réseaux de lutte contre le communisme, est la preuve du danger réel qu'aurait couru le régime républicain. Et si François Mitterrand n'a pas fait...
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  • CDemassieux 14/10/2016
    Dans son avant-propos, François Gerber annonce la couleur : son projet, vieux de quinze ans, fut interrompu brutalement à la suite des gesticulations de gardiens du sérail. Son « éditeur recula piteusement et se désolidarisa de ses auteurs [un journaliste travaillait alors avec lui]. Plusieurs de ses confrères, pressentis, se récusèrent avec le même empressement. » Car le passé de Mitterrand, dont la meute fidèle règne encore dans les lieux de pouvoir (politique, médiatique, universitaire, etc.), c'est un peu le Saint des saints : seuls les initiés y ont accès. Entendez par « initiés » ses défenseurs béats. Mais avant d'entrer de plain-pied dans le brouillard mitterrandien des années 1935-1945, je salue la probité de F. Gerber, lequel a rectifié un mensonge éhonté qui consiste à présenter le colonel de la Rocque comme un suppôt du fascisme, tandis qu'il respecta au contraire les institutions, ne céda pas à l'antisémitisme de Vichy, accomplit des actes de résistance et fut même déporté. Ce même de la Rocque dont la modération ne semblait plus plaire à François Mitterrand, qui lui préféra le chant des sirènes maurrassiennes ! Son parcours ultérieur avec la gauche relèverait donc presque d'une violence masochiste ! On pardonnera donc à l'auteur certains raccourcis historiques lorsque, à l'occasion de sa longue digression consacrée à l'histoire de la Cagoule, il écrit par exemple ceci : « le Paris des grandes avenues haussmanniennes, tracées pour faciliter la répression des révoltes populaires par l'utilisation…du canon. » C'est oublier un peu vite l'insalubrité de la capitale d'alors. Insalubrité qui coûta la vie à 19 000 parisiens, au cours de l'épidémie de choléra de 1832. On rappellera aussi que le réaménagement de Paris a, plus que jamais, fait rayonner cette ville dans le monde entier. le canon ne fut donc pas la seule préoccupation de Napoléon III et son fameux préfet ! Revenant à la Cagoule, plutôt que de la décrire en détail au risque de s'écarter du sujet Mitterrand, il eût été, selon moi, plus judicieux d'y consacrer un livre à part, étant donné que : « On a pu dire et écrire que François Mitterrand avait fait partie de l'organisation. A ce jour, aucun document n'autorise une telle affirmation. » Pourquoi alors un pareil traitement de l'organisation où le lecteur se perd dans une fastidieuse énumération d'événements et personnalités dont on ne saisit pas toujours le lien avec la jeunesse politique de François Mitterrand ? Certes, l'« examen approfondi du fonctionnement de cette organisation » est indéniable, mais dans une biographie consacrée à Chateaubriand, on ne refait pas la Révolution française juste parce qu'il en a été contemporain ! Mais lorsque l'auteur colle à son sujet, notamment l'écriture de la légende héroïque mitterrandienne – qu'on pourrait qualifier d'exagération résistante ou de réflexe de survie politique ! –, il y va impeccablement : « un groupe d'amis dont la solidarité a été éprouvée à la fois par la vie des camps et par l'action menée conjointement au sein des services de Vichy, prend conscience de la fin programmée du régime et de la victoire inéluctable des Alliés » ; « La pression des événements, les exigences de l'Histoire, le souci d'une carrière : autant d'éléments qui concourent au retournement de François Mitterrand. » Mitterrand est effectivement un résistant de circonstance là où De Gaulle n'a pas attendu la débâcle allemande pour agir. En juin 1940, l'opération Barbarossa – attaque de l'URSS qui scellera le destin du nazisme – n'est pas encore à l'ordre du jour et l'Allemagne est toute-puissante. La légitimité de Mitterrand ne va donc pas de soi, même s'il a effectivement résisté, après s'être accommodé de l'Occupation et avoir été décoré de la Francisque, « distinction méritée, pour un parcours jugé sans faute par le comité directeur de l'Ordre » ! Et, ce qui ne laisse pas d'étonner, ce sont ses amitiés durables avec de sulfureuses personnalités de la Collaboration, dont le plus emblématique est René Bousquet – ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy –, qui sera reçu à Latche – accessible aux seuls intimes – et à l'Elysée après la victoire de 1981. Quand cette amitié sera révélée au grand jour, des journalistes comme Jean Daniel viendront cependant à la rescousse de Mitterrand. Journalistes qui, quelques années plus tôt, n'avaient pas de mots assez durs pour un Giscard lors de l'affaire des diamants ! Mais Bousquet, c'est un peu le haut du panier car Mitterrand aidera d'autres égarés de la Collaboration, comme Jean-Paul Martin, par exemple, qui deviendra son directeur adjoint lorsqu'il sera ministre de l'Intérieur et Garde des Sceaux. Comme s'il était béni des dieux, Mitterrand sera aidé dans son mythe par la littérature elle-même : de vieux textes de Marguerite Duras, retrouvés chez elle, selon les dires de l'écrivain, et publiés dans les années 1980 sous le titre La Douleur. Il y est entre autres question du rapatriement de son mari résistant Robert Antelme – appelé Robert L. dans le récit – alors au camp de Dachau. Antelme racontera son expérience concentrationnaire dans un exceptionnel ouvrage : l'Espèce humaine. En effet, à la fin de la guerre, Mitterrand ira chercher Antelme en personne, déporté à la suite d'un guet-apens auquel Duras aura pu échapper, aidée par Morland, nom de résistant de Mitterrand. Avec la parution de la Douleur, ce dernier se verra auréolé d'une certaine gloire rétrospective. Cependant, tout résistant qu'il devint, il est indéniable que l'authentique extrême droite exerça longtemps une fascination sur Mitterrand ainsi que sur ses frères, ses fréquentation le prouvent : Eugène Schueller, André Bettencourt, pour ne citer que ces deux-là. Seulement voilà : Mitterrand a su construire sa légende, encore savamment entretenue par une littérature abondante qui tient souvent de l'hagiographie. S'agissant des rares vérités biographiques, que Mitterrand qualifiait de « légendes tenaces », on voit avec quelle difficulté F. Gerber a publié son essai ! Mitterrand – étant donné son passif biographique on peut le comprendre ! – a toujours eu le goût de la dissimulation, considérant souvent son lointain passé comme un palimpseste : voir le passage du livre relatant les multiples versions et rumeurs qui ont circulé sur son évasion du stalag où il était retenu prisonnier, tandis qu'il lui suffisait de produire le document attestant qu'il s'était bel et bien évadé et ce, même si l'auteur comprend qu'il « ne se soit pas abaissé à une telle recherche ». Mitterrand s'est abaissé à bien pire, il me semble ! Mais « Tonton » pouvait parfois s'avérer aussi flingueur que macoute pour ses secrets, comme l'ont éprouvé certains ! Pour conclure, il s'agit là d'un travail qui mérite le respect et, objectivement, sa rigueur honore son auteur. Toutefois, l'historien le cède trop souvent au partisan, quitte à être de mauvaise foi. Prenons cette phrase où il est question de la rafle du Vél'd'Hiv : « Il est surprenant, encore aujourd'hui, de constater que l'ampleur de cette mesure de police n'ait pas suscité la protestation d'une partie au moins de la population parisienne. » Ladite rafle se déroule en juillet 1942 – l'année du déclenchement de la Solution finale par ailleurs –, c'est-à-dire à une époque de terreur – les témoignages que j'ai lus à ce propos et entendus de membres de ma famille l'attestent ! On est encore loin d'août 1944 où, plus de deux mois après le Débarquement en Normandie, le peuple de Paris se révoltera contre l'Occupant sur le déclin. J'aurais aimé que soit rappelé le fait que la France fut le pays qui sauva, proportionnellement, le plus de juifs. Et même si certains Français furent de belles ordures collaborationnistes, c'est une réalité. Un diplomate américain déclarait récemment : « Je crois que quasiment personne ne reconnaît ceci : la France, de tous les pays sous occupation nazie, a eu de loin le pourcentage le plus élevé de Juifs qui furent sauvés » (Suart Eizenstat, conseiller spécial sur l'Holocauste). L'ivresse de la repentance est souvent trompeuse ! Dernier point, Mitterrand a certes « autorisé le retour d'une expression d'extrême droite dans la vie politique française » lors de ses deux septennats, mais cette extrême droite n'est plus vraiment, aujourd'hui, la fille de la Cagoule ou Vichy : elle serait plus nettement une droite patriotique. Et s'il existe un extrémisme, je conseille à l'auteur d'aller le renifler du côté de Toulouse, Paris, Nice, etc., où il pourra encore sentir les effluves d'un fanatisme peut-être pire que le nazisme car celui-là se réclame de Dieu tout en aimant la mort ! (Je remercie Babelio et les éditions de l'Archipel pour le présent ouvrage) Dans son avant-propos, François Gerber annonce la couleur : son projet, vieux de quinze ans, fut interrompu brutalement à la suite des gesticulations de gardiens du sérail. Son « éditeur recula piteusement et se désolidarisa de ses auteurs [un journaliste travaillait alors avec lui]. Plusieurs de ses confrères, pressentis, se récusèrent avec le même empressement. » Car le passé de Mitterrand, dont la meute fidèle règne encore dans les lieux de pouvoir (politique, médiatique, universitaire, etc.), c'est un peu le Saint des saints : seuls les initiés y ont accès. Entendez par « initiés » ses défenseurs béats. Mais avant d'entrer de plain-pied dans le brouillard mitterrandien des années 1935-1945, je salue la probité de F. Gerber, lequel a rectifié un mensonge éhonté qui consiste à présenter le colonel de la Rocque comme un suppôt du fascisme, tandis qu'il respecta au contraire les institutions, ne céda pas à l'antisémitisme de Vichy, accomplit des actes de résistance et fut même déporté. Ce même de la Rocque dont la modération ne semblait plus plaire à François Mitterrand, qui lui préféra le chant des sirènes maurrassiennes ! Son parcours ultérieur avec la gauche relèverait donc presque d'une violence masochiste ! On pardonnera donc à l'auteur...
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  • migdal 09/10/2016
    Si une bonne couverture assure le succès d'un livre, la reproduction de la une du Populaire du 2 février 1935 devrait assurer à François GERBER d'excellents ventes pour son « MITTERRAND entre Cagoule et Francisque ». Fruit de longues recherches, ce travail effrayait et décourageait depuis des années les éditeurs, et il a fallu attendre la disparition des personnages évoqués et le le centième anniversaire de la naissance de l'ancien Président pour profiter de cet ouvrage qui, comme « le dernier secret de Jacques CHIRAC » publié en 2007 par Jean-Jacques DEPAULIS et Pascal MARCHAND, plonge dans les origines familiales d'un président pour éclairer son « secret de famille » et dévoiler les dessous des réseaux qui étayent une longue carrière politique. Révélant les liens familiaux entre les familles DELONCLE, CAHIER et MITTERRAND, l'auteur s'attarde sur le mariage entre Robert MITTERRAND et Edith CAHIER, nièce du fondateur de la cagoule, qui donnera naissance à Frédéric, futur ministre de la culture, puis analyse l'attitude des 8 frères et soeurs du futur président durant les années 1935-1945 et celles de leurs conjoints. Période riche en ambiguïtés, retournement de vestes et liens occultes. Le chapitre consacré à Dakar cible Jacques, frère de Robert et François, en titrant « un MITTERRAND tire sur De GAULLE », et amalgame, à mon avis un peu vite, le futur Général d'aviation, aux collaborateurs. Car après Mers El Kebir, comment imaginer des français pratiquer le « peace and love » face à une armada anglaise ? Rappelons qu'en novembre 1942, quand le Général de GAULLE apprit le 9 novembre le débarquement d'Afrique du Nord, sa première réaction fut « j'espère que les gens de Vichy vont les jeter à la mer ». Et le futur Amiral LEMONNIER, tira lui aussi sur les anglais à Dakar (et donc De GAULLE) avant de coordonner en 1944 le débarquement de Provence, puis 10 ans plus tard exercer les responsabilités que l'on sait au sein de l'OTAN … et superviser ainsi la Royal Navy. Dans ses années 1940-1942, il était plus difficile de savoir où était son devoir que de l'accomplir. Revenant sur la détention de François MITTERRAND en Allemagne au début de la guerre, son évasion, son action à Vichy, François GERBER s'attarde longuement sur le rôle de Jean VEDRINE, père de Hubert, et complète ainsi « un si cher ami » consacré à Patrice PELAT en montrant comment l'homme politique s'est servi des prisonniers et déportés comme d'un « fond de commerce » électoral. René BOUSQUET et l'équipe de ses hauts fonctionnaires collaborationnistes fourniront après guerre l'armature des cabinets du Ministre de la IV, et l'action répressive de François MITTERRAND lors des « événements » trouve là sa source évidente. Ajoutons à cela, un chapitre sur le groupe l'Oréal, dont l'organigramme abrita et recycla, nombre de collaborateurs et la conclusion « il fallait que les français l'ignorassent » montre comment le Président de la République dicta aux médias complaisants la légende dorée qu'il voulut laisser à ses thuriféraires. En conclusion, voici un document précieux, agrémenté d'une belle collection de photographies, fruit de longues années d'enquêtes, qui apporte sa pierre à l'édification du portait de François MITTERRAND et éclaire cette décennie 1935-1945 où nombre d'acteurs (JARDIN, BENOUVILLE, MOULIN) eurent en fait plusieurs attitudes successives ou parallèles comme les travaux de PEAN ou ASSOULINE l'ont révélé. Merci à BABELIO de m'avoir permis de profiter ainsi d'une nouvelle « masse critique ». PS : revoir "Un si cher ami" et "le dernier secret de Jacques Chirac"Si une bonne couverture assure le succès d'un livre, la reproduction de la une du Populaire du 2 février 1935 devrait assurer à François GERBER d'excellents ventes pour son « MITTERRAND entre Cagoule et Francisque ». Fruit de longues recherches, ce travail effrayait et décourageait depuis des années les éditeurs, et il a fallu attendre la disparition des personnages évoqués et le le centième anniversaire de la naissance de l'ancien Président pour profiter de cet ouvrage qui, comme « le dernier secret de Jacques CHIRAC » publié en 2007 par Jean-Jacques DEPAULIS et Pascal MARCHAND, plonge dans les origines familiales d'un président pour éclairer son « secret de famille » et dévoiler les dessous des réseaux qui étayent une longue carrière politique. Révélant les liens familiaux entre les familles DELONCLE, CAHIER et MITTERRAND, l'auteur s'attarde sur le mariage entre Robert MITTERRAND et Edith CAHIER, nièce du fondateur de la cagoule, qui donnera naissance à Frédéric, futur ministre de la culture, puis analyse l'attitude des 8 frères et soeurs du futur président durant les années 1935-1945 et celles de leurs conjoints. Période riche en ambiguïtés, retournement de vestes et liens occultes. Le chapitre consacré à Dakar cible Jacques, frère de Robert et François, en titrant « un MITTERRAND tire sur De...
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