Bonjour tristesse : Le livre de Françoise Sagan

Le livre est parfait. C’est un Madame Bovary moderne, un livre sur le rien, mais à la fois sur le tout de la jeunesse. Il a été comme une claque pour moi. J’ai détesté Emma, mais je l’ai enviée, car elle n’est pas hypocrite avec ses sentiments. Même le mal qu’elle fait, quelque part, elle semble l’assumer.

Un peu mitigé. J'ai aimé la lecture et la plume de l'auteure mais ce n'est pas non plus un livre super marquant comme je l'entends partout le dire. J'ai apprécié l'intrigue mais ce n'est pas non plus le livre que je recommanderai absolument. Je le recommanderai parce qu'il est simple et rapide à lire, sans prise de tête. Je ne suis pas déçue de ce livre mais il y a toute une hyper autour alors que ce n'est pas non plus LE livre à absolument lire dans sa vie. Cependant, je ne dirai pas non pour lire d'autres livres de Françoise Sagan Ps : Cécile est vraiment le type de fille avec qui je ne pourrais pas traîner

Une critique de plus sur ce livre, car je commente absolument TOUS les livres que je lis, pour garder une trace et me souvenir de mes lectures… #x1f605 Un classique de la littérature française, que j’ai enfin pris le temps de découvrir. L’écriture de Sagan est fluide, simple sans être simpliste, et le décor ensoleillé de la Côte d’Azur m’a complètement embarquée. J’avais l’impression de voir un vieux film des années 50. Ce court roman aborde avec finesse des thèmes toujours d’actualité : la complexité des relations entre femmes, les tourments de l’adolescence, la culpabilité, le désir de liberté… et même, de manière assez moderne et en second plan, la famille recomposée et peut-être même la difficulté de grandir au sein d’un foyer monoparental. Cécile, avec ses contradictions, ses jeux de pouvoir et ses maladresses, est un personnage à la fois agaçant et fascinant. Et Anne, quelle élégance !! Un très bon livre, mais pas un coup de cœur. C’est drôle de se dire qu’un tel roman ait pu faire scandale à sa sortie ! Le monde a bien changé… Heureusement qu’ils ne sont pas tombés sur un roman de dark romance à l’époque, sinon c’était la crise cardiaque assurée #x1f602

En ma qualité de mâle ayant plus ou moins atteint l'âge de Raymond, père inconstant et hédoniste, j'ajoute ma petite pierre à cet édifice de critiques, humeurs et billets entassés. Oui, j'ai dû attendre presque 50 ans pour en arriver à lire Bonjour, tristesse, par hasard. Et ce petit bouquin en édition d'époque, faux roman pour jeunes filles, semble incongru dans mes mains et de prime abord très loin de mes préoccupations. Je vous fais grâce d'un énième résumé. Cela commence comme dans une carte postale un peu jaunie: cadre balnéaire, langueur et farniente, bourgeoisie oisive très années 50. La patine du temps polit ce qui pouvait paraître hors-sol, en laissant la place à un plaisir archéologique. Ce n'est même pas le monde d'hier, mais plutôt le monde d'avant-hier, tant il a été englouti. Époque, style, codes: tout ceci semble bien exotique. On fume, boit, s'emboîte et se lâche sans beaucoup de conséquences, les remarques assassines fusent entre deux cocktails ou baignades, la jeunesse se perd avec grâce, dans un climat d'irresponsabilité partagée. Une simple étude de mœurs, mais écrite en situation par une gamine, sur un monde aujourd'hui disparu. La plume est lucide, le style est sec, la psychologie directe mais aiguisée. Sagan perce à jour les failles, avec désinvolture, sans avoir l'air d'y toucher. Pas de pathos, pas d'esbrouffe. Comment une gamine de 18 ans a-t-elle pu manier ainsi son verbe comme un scalpel? Il y a là quelque chose de presque anthropologique, dans la manière de démonter les rouages de ce petit théâtre social. Cette lucidité juvénile et limpide, à rebours de nos logorrhées contemporaines, fait du bien. Cécile agace, attendrit. Elle n'est pas innocente, mais elle n'est pas mauvaise non plus. Elle est seule, sans autre boussole que le plaisir immédiat, dans une déshérence affective déguisée en trop-plein de liberté. Parfois cruelle et immature, Cécile se rêve grande stratège mais est surtout piégée dans un monde sans repères clairs. Raymond, le père, veut le plaisir sans l'engagement et se réfugie dans la légèreté. Un peu irresponsable, un peu lâche. Ah, tiens, celui-là, je le connais un peu. Ne soyez pas trop durs avec lui, il n'est pas méchant, seulement d'une modernité triste, à croire plus aux sensations immédiates qu'à certaines valeurs. La fin de Bonjour, tristesse inflige une leçon sans morale aux personnages, dans une réflexion sur les mauvais choix irréversibles et le sentiment diffus de tristesse qui accompagne la fin de l'innocence. Cette tristesse n'est pas tragique, elle est rampante, existentielle. Ce n'est pas une grande douleur, mais une mélancolie des occasions gâchées, qui leste la joie du poids de ce qui ne peut plus se rattraper. Sagan invente le spleen fifties en villégiature, robes de plages et cabriolet.