C’est d’ailleurs au cours d’un long séjour en Europe (1891-95) que ce père de trois filles écrira son grand roman sur Jeanne d’Arc, livre qu’il dédie à son épouse dévouée. Fasciné par Jeanne depuis sa lecture, jeune, de l’essai de Jules Michelet, Twain mit à profit sa présence en France et des visites aux Archives nationales pour étudier de manière approfondie l’histoire de notre héroïne nationale.
Cette saga épique de Mark Twain, parue en feuilleton puis en livre aux États-Unis en 1895-96, n’eut guère de succès dans l’Amérique protestante d’alors, décontenancée par le lyrisme inhabituel de son auteur satirique favori sur cette icône du catholicisme français. Twain la tenait pourtant pour sa grande œuvre et son livre personnel préféré. Longtemps méconnue, voire oubliée, il fallut attendre le XXIe siècle pour en lire une première traduction française.