Lemon

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• montagworm 17/03/2024

  Signaler
  Lemon est l'histoire du meurtre de la lycéenne Hae-eon. Le coupable n'a jamais été arrêté. Les principaux suspects sont un garçon de bonne famille, et un jeune homme pauvre et méprisé de tous. On devine lequel sera le plus malmené dans l'enquête. La soeur de Hae-eon, Da-eon va essayer de son côté de faire la lumière sur le meurtre de sa soeur et planifie sa vengeance. Bon autant le dire tout de suite, nous ne somme pas du tout dans un polar, ni même au final dans une histoire de vengeance. On suit plusieurs protagonistes dont certains prêtent leur voix à chaque chapitre, sans qu'on nous aiguille sur qui parle à quel moment. Nous sommes surtout sur un récit de deuil, de comment gérer la perte d'un être cher. Sombrer dans la folie ou dans la dépression. Le livre est bien écrit et on est quand même intéressé par ces personnages et leur façon de gérer la suite des événements. Malgré tout, heureusement que le livre ne fait que 144 pages, j'avoue que 100 pages de plus et l'autrice me perdait en route. "Comme quelqu'un qui ignorait où était passée sa jeunesse, j'ai perdu ma vie sans m'en rendre compte"
• Sirenedesmers 10/11/2023

  Signaler
  On part d'une mort, celle de la sœur de la première interlocutrice du roman. Lorsque chaque chapitre commence, l'enquête démarre pour le.a lecteur.ice. On ne sait jamais de qui c'est le point de vue, si bien qu'il faut solliciter sa mémoire et mettre en lien les récits pour comprendre qui est l'enfant d'un comptable, qui est porteur de handicap, qui est sorti avec le gosse de riche, qui fait de la chirurgie esthétique. L'écriture est précise, chirurgicale même. Les métaphores et de nombreuses autres figures de style sont maîtrisées et donnent à la lecture une saveur toute particulière. Cet ouvrage ne laisse absolument pas indifférent, il y a quelque chose dedans qui nous retient. L'autrice est douée au point que c'est facile d'avoir en tête un film complet avec les personnages, les actions, les rebondissements. Tout est écrit avec une puissance évocatrice confortable, on se laisse guider. La complexité du récit tient à la polyphonie ; lors de ma deuxième lecture, un jour après l'avoir fini, j'ai bien mieux saisi ce qui se jouait. C'est difficile de tout comprendre à la première lecture, j'avoue. J'ai été subjuguée par le talent de cette autrice, et le voyage qu'a permis son roman, si bien maîtrisé, alternant des genres variés qui finalement se marient bien. On part d'une mort, celle de la sœur de la première interlocutrice du roman. Lorsque chaque chapitre commence, l'enquête démarre pour le.a lecteur.ice. On ne sait jamais de qui c'est le point de vue, si bien qu'il faut solliciter sa mémoire et mettre en lien les récits pour comprendre qui est l'enfant d'un comptable, qui est porteur de handicap, qui est sorti avec le gosse de riche, qui fait de la chirurgie esthétique. L'écriture est précise, chirurgicale même. Les métaphores et de nombreuses autres figures de style sont maîtrisées et donnent à la lecture une saveur toute particulière. Cet ouvrage ne laisse absolument pas indifférent, il y a quelque chose dedans qui nous retient. L'autrice est douée au point que c'est facile d'avoir en tête un film complet avec les personnages, les actions, les rebondissements. Tout est écrit avec une puissance évocatrice confortable, on se laisse guider. La complexité du récit tient à la polyphonie ; lors de ma deuxième lecture, un jour après l'avoir fini, j'ai bien mieux saisi ce qui se jouait. C'est difficile de tout comprendre à la première lecture, j'avoue. J'ai été subjuguée par le talent de cette autrice, et le voyage qu'a permis son roman, si bien maîtrisé,...

  Lire la suite

  En lire moins
• Wyoming 06/11/2023

  Signaler
  Ce court roman choral présente beaucoup d'intérêt par l'analyse psychologique de la principale héroïne, Da-eon, qui poursuit sur quasiment dix-sept années, sa quête pour identifier le meurtrier de sa soeur aînée, Hae-eon, assassinée à l'âge de dix-huit ans. Peu à peu, elle s'identifie à elle et sa démarche va bien plus loin que sa recherche initiale puisqu'elle est amenée à se poser de nombreuses questions sur le sens de la vie, celui de la mort, la présence ou l'absence de Dieu et toute cette multitude de sentiments qui habitent les personnes endeuillées. Elle n'est donc pas l'unique narratrice puisque d'autres interviennent, visualisant la scène de crime selon leur imagination, leurs désirs sous-jacents, leurs perceptions dénaturées par la personnalité et surtout la beauté de la défunte. L'important n'est donc pas d'identifier à tout prix un meurtrier ou peut-être une meurtrière, mais de parvenir à assumer dans le temps cette séparation qui a créé une fracture familiale et amicale. Ces jeunes filles poursuivent finalement toutes leurs propre quête identitaire et nous proposent un final quasiment onirique et poétique en imaginant les derniers instants heureux de la jeune victime. C'est un roman assez particulier, pas du tout un policier au sens strict, même si le lecteur assiste à une partie de l'enquête avec l'interrogatoire d'un suspect, interrogatoire proche de l'absurde, comme sans doute l'intégralité de cette oeuvre originale qui mérite d'être découverte.Ce court roman choral présente beaucoup d'intérêt par l'analyse psychologique de la principale héroïne, Da-eon, qui poursuit sur quasiment dix-sept années, sa quête pour identifier le meurtrier de sa soeur aînée, Hae-eon, assassinée à l'âge de dix-huit ans. Peu à peu, elle s'identifie à elle et sa démarche va bien plus loin que sa recherche initiale puisqu'elle est amenée à se poser de nombreuses questions sur le sens de la vie, celui de la mort, la présence ou l'absence de Dieu et toute cette multitude de sentiments qui habitent les personnes endeuillées. Elle n'est donc pas l'unique narratrice puisque d'autres interviennent, visualisant la scène de crime selon leur imagination, leurs désirs sous-jacents, leurs perceptions dénaturées par la personnalité et surtout la beauté de la défunte. L'important n'est donc pas d'identifier à tout prix un meurtrier ou peut-être une meurtrière, mais de parvenir à assumer dans le temps cette séparation qui a créé une fracture familiale et amicale. Ces jeunes filles poursuivent finalement toutes leurs propre quête identitaire et nous proposent un final quasiment onirique et poétique en imaginant les derniers instants heureux de la jeune victime. C'est un roman assez particulier, pas du tout un policier au sens strict, même si le lecteur assiste...

  Lire la suite

  En lire moins
• solae 16/10/2023

  Signaler
  Je m’attendais à un récit classique basé sur le vécu d’une jeune femme ayant perdu sa sœur dans des circonstances tragiques sur fond de société coréenne mais il n’en est rien ! Il s’agit d’un roman chorale où plusieurs personnages féminins vont s’entremêler pour donner leurs visions de cet événement et se raconter au travers d’une société où la position de la femme reste très complexe et où les apparences prennent le pas sur la psyché. La lecture est très déroutante parce qu’il faut du temps pour comprendre qui prend la parole sachant que l’auteure a joué volontairement sur les ellipses, les non-dits et c’est finalement nous, lectrices, qui devont déduire ce qui en est, ce qui a pu se passer et qui est entrain de s’exprimer… J’ai aimé l’atmosphère déroutante où on ne cesse de se poser des questions tant on comprend au fur et à mesure de notre lecture que peu de réponses nous seront réellement proposées et que tout est une question de constat. Constat d’une société coréenne où l’individu se doit de rentrer dans le moule coûte que coûte avec des standards aussi bien physiques que moraux au risque de devenir des parias. Constat d’une société où il n’y a pas de place pour l’échec, tout est une question de réussite sociale, maritale ou financière. Constant d’une société où les diktats physiques sont une norme et où les femmes sont les premières à devoir souffrir et accepter que leurs physiques doivent être parfaits et s’ils le sont trop à devoir apprendre à subir la haine des autres. Ce qui est assez saisissant finalement c’est que le cinéma et la littérature coréenne sont aux antipodes de ce que la Corée nous offre en terme de K-pop voire de certains dramas et offre du coup une vision beaucoup plus complexe et terrifiante de cette culture. Malgré tout les sujets abordés, j’ai trouvé la narration très abrupte et sommaire. A l’image de l’histoire et de ce parti pris « chorale » ça semble logique mais c’est une lecture qui ne m’a pas forcément subjugué ou fait réfléchir plus que cela. Et j’ai trouvé les personnages sans chaleur, ce qui ne m’a pas aidé à vraiment ressentir une quelconque compassion … Je m’attendais à un récit classique basé sur le vécu d’une jeune femme ayant perdu sa sœur dans des circonstances tragiques sur fond de société coréenne mais il n’en est rien ! Il s’agit d’un roman chorale où plusieurs personnages féminins vont s’entremêler pour donner leurs visions de cet événement et se raconter au travers d’une société où la position de la femme reste très complexe et où les apparences prennent le pas sur la psyché. La lecture est très déroutante parce qu’il faut du temps pour comprendre qui prend la parole sachant que l’auteure a joué volontairement sur les ellipses, les non-dits et c’est finalement nous, lectrices, qui devont déduire ce qui en est, ce qui a pu se passer et qui est entrain de s’exprimer… J’ai aimé l’atmosphère déroutante où on ne cesse de se poser des questions tant on comprend au fur et à mesure de notre lecture que peu de réponses nous seront réellement proposées et que tout est une question de constat. Constat d’une société coréenne où l’individu se doit de rentrer dans le moule coûte que coûte avec des standards aussi bien physiques que moraux au risque de devenir des parias. Constat d’une société où il n’y a pas...

  Lire la suite

  En lire moins
• ilmeresteunepage 26/09/2023

  Signaler
  Vendu comme un « polar coréen », ce petit bijou n’en est pas vraiment un. Ici, on n’aborde pas la résolution du crime de Hae-on, la plus jolie fille du lycée, mais les retombées psychologiques du meurtre sur les personnes ayant côtoyé de près ou de loin la victime: en l’occurrence sa sœur et deux camarades de classe. C’est extrêmement poétique et je pense que ça doit l’être encore plus en coréen, malheureusement ce n’est pas une langue que je maîtrise. On navigue à travers les années post-meurtre du point de vue des 3 protagonistes féminines mentionnées ci-dessus: à travers leurs combats émotionnels, éthiques et sociétaux (la culture coréenne est très explicitement mise en avant), on assiste à la (dé)construction de leur vie d’adulte. J’ai beaucoup aimé ce livre, au point d’être restée sur ma faim: l’écriture étant si précise et juste, j’aurais bien aimé creuser davantage cette approche originale du deuil. Ce n’est pas que le livre est superficiel, loin de là, mais j’ai l’impression qu’on touche simplement du bout des doigts un sujet extrêmement profond, multiple et sans fin.