Les choses : Le livre de Georges Perec

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Dans ce classique de la littérature contemporaine, Georges Perec dresse avec une redoutable justesse le portrait d'une génération prise dans le balbutiement des années 1960. Sylvie et Jérôme, jeunes psychosociologues de classe moyenne, cultivent une idée matérialiste du bonheur, à laquelle ils s'asservissent... au risque de se laisser happer par le vertige des choses.

" Perec croyait décrire son époque alors qu'il annonçait notre mode de vie jusqu'à la fin du monde. " Frédéric Begbeider, Premier bilan après l'apocalypse


De (auteur) : Georges Perec

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Expérience de lecture

Avis Babelio

luis1952

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Très bon petit roman : écrit dans les années soixantes . le temps où on avait pas de télé encore, pas de gsm non-plus ni d'internet, ni des sandales entre-orteils comme j'aime en porter. A Paris vit un jeune couple la vingtaine passée, Jérôme et Sylvie, dans un petit trois pièces, minuscule, confort sommaire. Ils travaillent tous deux, ont des désirs comme tout le monde, y arrivent à peine, et sont attirés par les richesses, les devantures de magasins exposants de beaux vêtements, des jolies chaussures. On peut rêver et c'est ce qu'ils font après leur travail, c'est la société de cette époque, j'ai aimé rêver aussi comme le jeune couple, mais j'ai moi, mes sandales entre-orteils pour montrer mes pieds nus à tous, comme sur ma photo profil.

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les_aventures_livresques

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Perec est un de ces auteurs dont on entend parler en fac de lettres, mais qu’on ne lit jamais. C’est dit. Durant toute ma scolarité, j’ai entendu son nom à de très – trop – nombreuses reprises, par des professeurs du XXe siècle, d’Histoire littéraire, et j’en passe, et tout le monde finit par en parler comme d’une commune mesure, comme d’un qu’on déjà lu des centaines de fois, sans que, pourtant, nous le lisions pour autant (il n’est pas seul, Proust en fait également partie). Et son nom ne m’est jamais apparu dans un autre contexte que celui de mes études. C’est significatif. L’auteur est légèrement tombé dans l’oubli (ou bien est-ce un mot trop fatal, peut-être puis-je dire qu’il est seulement moins lu qu’autrefois) et j’ai voulu combler une lacune qui, depuis des années, m’apparaissait comme entourée d’un halo cerné. L’ouvrage de Georges Perec était vraiment très intéressant. Il m’a beaucoup plu, mais non tant pour ce qu’il racontait que pour la façon dont il le faisait. En effet, l’auteur joue dans ce livre d’un regard sociocritique poussé vers ses personnages comme excuse pour, en réalité, exercer un portrait caractéristique, presque nosologique, d’une classe entière de la population. Les deux personnages principaux, Jérôme et Sylvie, deux jeunes psychosociologues (qui peuvent également enseigner), ne sont personnages que parce que leur nom n’apparait qu’au troisième chapitre, et c’est par ce même procédé que Perec leur substitue leur caractère de personnage : ils ne sont nommés que tardivement, et peu, ils perdent alors leur identité et deviennent tout le monde, ils sont l’image d’une catégorie de gens. Jérôme et Sylvie sont deux personnes (car ils ne sont plus personnages, mais un reflet) qui sont absolument obsédés, je dirais même oppressés, par leur condition sociale, économique, sociétale, politique, si bien que cette condition conditionne (le terme est bien choisi) parfaitement leur vie. Ils ne songent à rien d’autre que l’image, ce qui renvoie l’image d’un style bon-chic-bon-genre qu’ils adorent se donner, ou plutôt qu’ils adorent montrer. Pour donner quelques exemples, ils tiennent à posséder des choses qui ont une connotation très forte, lorsqu’on les acquiert ; ils songent très souvent à un type de canapé très précis, lorsqu’ils voyagent il ne reviennent sans rien qui ne renvoie pas cette image de richesse, ils adorent Paris sans réellement l’aimer (plutôt pour l’image qu’elle renvoie, cette image d’excellence, cette image très suprémaciste, très vaine mais aussi et malheureusement très réelle), et l’image la plus parlante de leur déficience vaniteuse est celle où, dans un chapitre, lorsque le couple se déplace dans une ferme – expérience-même du prolétariat et de la pauvreté paysanne – ils jouissent d’un fantasme de la domination et de la puissance. Les deux personnages de ce roman-portrait, de cette étude romanesque, sont absolument hypocrites et m’ont dégouté tout au long du livre aussi court soit-il. C’est cependant quelque ouvrage qui mérite sa lecture car, bien que son sous-titre soit « Une histoire des années soixante », le livre fait serrer les dents de par son actualité encore aujourd’hui. Il n’a pas pris ne serait-ce qu’une seule ride, et les personnes comme Jérôme et Sylvie font partie de notre quotidien à tous, je suis même persuadé que vous qui lisez ces mots vous en connaissez. C’est un brillant roman, une étude plate et insipide, très dédaigneuse des personnes qui vivent pleinement dans cette société de consommation, qui la nourrissent ; philosophie marxiste dans son plus pur jus, le livre – qui est par ailleurs doublement brillant par le fait qu’il s’agisse d’un très bon premier roman de son auteur – montre avec une justesse terrible, froide, sans affect, et dégoût que l’or de la vie peut être à la portée de chacun, mais encore faut-il se donner le moyen de l’apprécier. Le premier roman de Georges Perec est un ouvrage très conceptuel, l’auteur n’aura pas démérité sa place dans le canon des études de lettres grâce à ce texte-ci, l’un de ses plus connus, sur un couple de personnages qui forment, à eux deux, un portrait diabolique et grinçant de la classe moyenne qui ne vit que pour paraître, ces gens qui n’ont pas d’argent mais qui veulent paraître en avoir. {17}

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les_aventures_livresques

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Perec est un de ces auteurs dont on entend parler en fac de lettres, mais qu’on ne lit jamais. C’est dit. Durant toute ma scolarité, j’ai entendu son nom à de très – trop – nombreuses reprises, par des professeurs du XXe siècle, d’Histoire littéraire, et j’en passe, et tout le monde finit par en parler comme d’une commune mesure, comme d’un qu’on déjà lu des centaines de fois, sans que, pourtant, nous le lisions pour autant (il n’est pas seul, Proust en fait également partie). Et son nom ne m’est jamais apparu dans un autre contexte que celui de mes études. C’est significatif. L’auteur est légèrement tombé dans l’oubli (ou bien est-ce un mot trop fatal, peut-être puis-je dire qu’il est seulement moins lu qu’autrefois) et j’ai voulu combler une lacune qui, depuis des années, m’apparaissait comme entourée d’un halo cerné. L’ouvrage de Georges Perec était vraiment très intéressant. Il m’a beaucoup plu, mais non tant pour ce qu’il racontait que pour la façon dont il le faisait. En effet, l’auteur joue dans ce livre d’un regard sociocritique poussé vers ses personnages comme excuse pour, en réalité, exercer un portrait caractéristique, presque nosologique, d’une classe entière de la population. Les deux personnages principaux, Jérôme et Sylvie, deux jeunes psychosociologues (qui peuvent également enseigner), ne sont personnages que parce que leur nom n’apparait qu’au troisième chapitre, et c’est par ce même procédé que Perec leur substitue leur caractère de personnage : ils ne sont nommés que tardivement, et peu, ils perdent alors leur identité et deviennent tout le monde, ils sont l’image d’une catégorie de gens. Jérôme et Sylvie sont deux personnes (car ils ne sont plus personnages, mais un reflet) qui sont absolument obsédés, je dirais même oppressés, par leur condition sociale, économique, sociétale, politique, si bien que cette condition conditionne (le terme est bien choisi) parfaitement leur vie. Ils ne songent à rien d’autre que l’image, ce qui renvoie l’image d’un style bon-chic-bon-genre qu’ils adorent se donner, ou plutôt qu’ils adorent montrer. Pour donner quelques exemples, ils tiennent à posséder des choses qui ont une connotation très forte, lorsqu’on les acquiert ; ils songent très souvent à un type de canapé très précis, lorsqu’ils voyagent il ne reviennent sans rien qui ne renvoie pas cette image de richesse, ils adorent Paris sans réellement l’aimer (plutôt pour l’image qu’elle renvoie, cette image d’excellence, cette image très suprémaciste, très vaine mais aussi et malheureusement très réelle), et l’image la plus parlante de leur déficience vaniteuse est celle où, dans un chapitre, lorsque le couple se déplace dans une ferme – expérience-même du prolétariat et de la pauvreté paysanne – ils jouissent d’un fantasme de la domination et de la puissance. Les deux personnages de ce roman-portrait, de cette étude romanesque, sont absolument hypocrites et m’ont dégouté tout au long du livre aussi court soit-il. C’est cependant quelque ouvrage qui mérite sa lecture car, bien que son sous-titre soit « Une histoire des années soixante », le livre fait serrer les dents de par son actualité encore aujourd’hui. Il n’a pas pris ne serait-ce qu’une seule ride, et les personnes comme Jérôme et Sylvie font partie de notre quotidien à tous, je suis même persuadé que vous qui lisez ces mots vous en connaissez. C’est un brillant roman, une étude plate et insipide, très dédaigneuse des personnes qui vivent pleinement dans cette société de consommation, qui la nourrissent ; philosophie marxiste dans son plus pur jus, le livre – qui est par ailleurs doublement brillant par le fait qu’il s’agisse d’un très bon premier roman de son auteur – montre avec une justesse terrible, froide, sans affect, et dégoût que l’or de la vie peut être à la portée de chacun, mais encore faut-il se donner le moyen de l’apprécier. Le premier roman de Georges Perec est un ouvrage très conceptuel, l’auteur n’aura pas démérité sa place dans le canon des études de lettres grâce à ce texte-ci, l’un de ses plus connus, sur un couple de personnages qui forment, à eux deux, un portrait diabolique et grinçant de la classe moyenne qui ne vit que pour paraître, ces gens qui n’ont pas d’argent mais qui veulent paraître en avoir. {17}

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Lune

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Prix Renaudot 1965. Ce roman aborde les balbutiements de la société de consommation des années 60 (après la guerre d’Algérie). Un homme, une femme, prétextes pour décrire un milieu tenté par les sirènes de la consommation. Des désirs inassouvis, des leurres liés à l’argent dont certains deviennent l’esclave, tout un monde sur fond social et politique de l’époque nous est décrit. Vivre mais à quel prix? Effondrement devant les « choses » proposées par la publicité, la comparaison, l’envie… et l’argent, toujours l’argent… Tout est détaillé, déconstruit, énuméré, tenu à distance, aucune émotion vis-à-vis de ces êtres qui surnagent étouffés par ce qui les entoure et semble être l’unique sens donné à leur vie. Ce qui est prenant, c’est la forme donnée par Georges Perec. Les temps conjugués et différents se succèdent, les énumérations précises ont le regard d’un sociologue, l’analyse se fait critique sans l’air d’y toucher, les prémices de notre société s’y trouvent décrits. Une lucidité un peu froide énumère ces êtres qui ont perdu leur regard personnel pour se fondre dans un méli-mêlo de consommation sans sens ni avenir. 70 ans que ce livre fut écrit, un livre riche qui amène une réflexion loin d’être d’un autre temps.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782264041289
  • Collection ou Série
    Domaine Français
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    192
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Georges Perec

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6,70 € Poche 192 pages