Les Disparus de Blackmore : Le livre de Henri Loevenbruck

Épatant, d'autant plus que c'est assez rare de lire un polar bien écrit. Parfaitement documenté, l'auteur parvient aisément à nous plonger dans l'ambiance des années vingt d'une île anglo-normande. Le dialogue entre nos deux enquêteurs est truculent et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont leur langue dans la poche... Drôle, souvent érudit, plein de suspense et d'action, ce roman vaut le détour.

Grand amatrice de romans policiers, j’étais très enthousiaste à l’idée de lire Les Disparus de Blackmore. Mon avis, une fois le livre fini, est tout aussi mitigé que j’ai trouvé ce livre inégal. J’ai trouvé l’ambiance générale de la petite île mystérieuse très bien dressée, et les deux personnages principaux sympathiques et attachants. J’ai toutefois trouvé les descriptions sur les thèmes davantage cryptiques/mythologiques très longues et ennuyeuses, si bien qu’à la fin du livre je ne savais plus très bien de quoi on parlait, mais comme l’auteur réexplique tout très régulièrement (ce qui n’allège pas l’écriture), on raccroche les wagons . L’écriture est parfois longue et les procédés répétitifs (après X noms d’oiseaux échangés entre les deux protagonistes, je pense qu’on a compris le principe). Le dernier 1/3 du livre s’accélère, pour le mieux. Je reste toutefois un peu sur ma fin quand au dénouement et à sa justification, sur laquelle on passe très vite.

C'est avec Lorraine Chapelle qu'on accoste sur Blackmore, petite île au large de Guernesay, en octobre 2025. Lorraine est la première femme diplômée en criminologie, et elle est venue à la demande d'un vieil ami de sa mère, sir Ronald Waldon, pour enquêter sur la disparition de sa fille. Sa fille qui elle-même enquêtait sur d'autres mystérieuses disparitions... A l'auberge, elle va rencontrer un drôle d'oiseau, Edward Pierce, enquêteur londonien de l'étrange, venu à la demande d'un prêtre de ses amis, Pat Molloy, qui s'intéresse également à ces disparitions. Les deux jeunes gens vont très vite sympathiser et ils ne seront pas trop de deux pour mener cette enquête, en tout bien tout honneur, car Edward ne s'intéresse pas aux femmes. Cultes païens, autorités locales incompétentes ou réfractaires, motos introuvables, drôles de statue et maladie de Wilson, qui donne aux yeux des porteurs un regard caractéristique, voilà ce qui attend nos amis... L'enquête était cohérente et intéressante, et le duo Lorraine/Edward fonctionne plutôt bien, mais il y a quelque chose qui m'a dérangée, et je n'ai pas réussi à m'y faire, c'est la façon dont ils parlent, ça ne fait pas du tout années 20, selon moi. J'avoue, je n'ai pas cherché si je me trompe ou pas, juste ça m'a vraiment gâché un peu la lecture, cette impression. Voilà, d'Henri Loevenbruck, j'ai lu beaucoup mieux, notamment l'Alchimiste, mais je ne regrette tout de même pas, ça reste un bon polar.

C'est ma première lecture de cet auteur. Je réitererai l'expérience, la plume me paraissant intéressante. Henri Loevenbruck sait entretenir le suspense malgré quelques longueurs. Le roman est rythmé, il y a deux héros qui mènent l'enquête sur des disparitions dans une île isolée au large de Guernesey; dans une alternance de chapitres aux fins rebondissantes, ils vont se séparer pour avancer dans leurs recherches. Cette façon de mener son lecteur dans le vif de l'histoire est intéressante et addictive, on a envie d'avancer et de savoir ce que réserve le chapitre suivant puis encore le suivant etc... Les héros sont intéressants -une femme criminologue et un détective homosexuel en 1925- et différents - une cartésienne et un véritable passionné d'ésoterisme "détective de l'étrange ". Et malgré leur différence, la mayonnaise prend entre eux et est crédible. Après tout chacun des deux peut comprendre l'isolement de la différence et accepter l'autre ce qui entraîne des dialogues et des situations caucasses . L'intrigue est sympa , huis clos, culte maléfique, mythologie. Ce roman a été une lecture agréable et même si ça n'est pas un énorme coup de cœur , vous aurez compris , qu'il m'a malgré tout donné envie de relire cet auteur pour me faire un vrai avis sur son écriture.