Martin Eden : Le livre de Jack London
Martin Eden, le chef-d'œuvre de Jack London, passe pour son autobiographie romancée. Il s'en est défendu. Pourtant, entre l'auteur et le héros, il y a plus d'une ressemblance : Martin Eden, bourlingueur et bagarreur issu des bas-fonds, troque l'aventure pour la littérature, par amour et par génie. Mais sa chute sera à la mesure de son ascension vers le succès : vertigineuse et tragique...
" Jack London fait toujours rêver. "
Christophe Mercier, Le Point
Traduit de l'anglais (États-Unis)
par Claude Cendrée
De (auteur) : Jack London
Préface de : Francis Lacassin
Traduit par : Claude Cendrée
Expérience de lecture
Avis Babelio
Alfcap
• Il y a 2 semaines
Roman d'apprentissage inspiré de la vie de l'auteur à la manière de la promesse de l'aube. Martin Eden met en scène des personnages attachant pour produire une critique très actuelle de la société "plus je monte plus de m'identifie à Martin Eden"
Sleazoid
• Il y a 3 semaines
Martin Eden est un tourbillon d'allégresse dont l'énergie volcanique ne cesse d'émerveiller. Jack London, grand chaman mystique, invoque les feux ardents de la création artistique dans une fièvre dévorante et très inspirante qui finira par carboniser son jeune écrivain. Nous, nous observons cette destinée incandescente, s'enflammer, danser sous nos yeux, puis s'éteindre. La brûlure qu'elle nous inflige reste longtemps imprégnée dans l'âme. Ce texte est une injection de pure vitalité directement dans le cerveau. Il démultiplie immédiatement le champ de ce qui est possible a tout artiste en questionnement qui lirait ces lignes. Jack London vous montre qu'il faut tout oser, peu importe d'où l'on vient. Martin Eden en est la figure, l'alter ego littéraire. Celui d'un auteur dont l'immense énergie vitale parvient enfin a s'exprimer dans sa sensibilité, sa curiosité sans limite. L'avènement d'un artiste. Il nous donne a voir ce parcours, mental, mystique dans un récit fascinant de tendresse et d'amertume. L'auteur y démystifie la figure du génie instantanément éblouissant. Martin est d'abord lourd, gauche, sans subtilité. Il démontre à merveille la nécessité de l'apprentissage, du travail pour parfaire son art. N'importe quel artiste, qui s'ignore ou non, devrait trouver dans ces pages un langage qui l'inspirera dans son processus créatif et surtout un compagnon volontaire a suivre pour oser attraper une plume, un pinceau et enfin s'exprimer. De quoi lui donner l'énergie pour briser tous les plafonds de verre, dans une quête d'absolue beauté. Des plafonds de verre, Martin s'y confronte avec une fougue communicative. L'origine sociale est un des grands thèmes de ce roman. Plus précisément celui du transfuge de classe. Celui du dérangement et de l'absolu déroute qu'une telle trajectoire peut causer. Ni plus vraiment d'une classe populaire, ni jamais totalement bourgeois. C'est-à-dire infiniment seul. C'est la naissance et la construction d'une conscience jusqu'au miracle de la création. Et puis la désintégration des espérances face à la réalité du succès, jusqu'à la misanthropie. Flotte également dans ce texte un parfum droitier a type de construction individuelle et de "tous pourris" qui fait atterrir très a droite sur l'échiquier politique. "Je suis un individualiste". Martin se réclame d'ailleurs de la pensée proto darwinienne d'Herbert Spencer, qui a toujours été un substrat (avarié) pour les pensées fascistes malheureusement. Ce brave Spencer, inventeur du darwinisme social, a établi un parallèle (foireux), entre la théorie évolutionniste de Darwin, et les interactions sociales humaines. Pour faire simple il y aurait des être naturellement supérieurs, sélectionnés par la société pour dominer les autres... On voit aisément qui s'est emparé de ce genre d'idées pour établir une échelle de valeur entre les cultures, les êtres humains etc. Martin, au pic de son érudition, ivre de ses connaissances nouvelles, dira même : "Je n'espère rien de l'État. J'attends l'homme fort, le cavalier. J'attends de lui qu'il sauve l'État de sa pourriture et de son néant." On croirait entendre ce grand démocrate qu'est Donald Trump. Aille. Comme quoi ouvrir des livres peut amener a de bien fâcheuses conclusions. Quoi de plus logique après tout chez un personnage qui se revendique individualiste. Cela mène toujours à la loi du plus fort, et donc aux politiques autoritaires et fascisantes. Martin Eden n'est pas un chevalier blanc. Lui aussi peut éclabousser l'humanité de quelques insanités. Ses errances sont douloureuses à lire, mais c'est aussi le génie de l'œuvre. En outre, les idées que finit par développer Martin flattent l'imaginaire masculin et droitier. Réussir seul, par soi-même, à partir de rien etc... La méritocratie. Heureusement que mr London est bien plus fin que cela, compte tenu du développement tragique qu'il donne au parcours de son personnage, il nous fait comprendre qu'il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir etre heureux, mais bien l'inverse. Malgré cela, ce texte irradie d'une vitalité débordante. La plume est d'une grande fluidité, d'une foisonnante imagination qui fascine et bouleverse. Tout lecteur sera forcément touché par cette plume. Jack London nous rappelle à chaque instant que la vie est une formidable opportunité dont il faut s'emparer, parfois contre vents et marées. Certains s'y bruleront les ailes, mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne vit jamais rien de passionnant lorsque l'on ose rien. Je comprends que les babelionautes adorent ce livre, qui n'a pas son pareil pour ouvrir des portes dans l'esprit. Une lecture fantastique.
Kiss956
• Il y a 4 semaines
J'ai trouvé cette histoire touchante et le vécu de Martin Eden a de quoi faire des échos dans le cœur de beaucoup de gens. Il y a la désillusion à propos de la classe sociale au sein de laquelle il s'acharne à se faire accepter, et la dénonciation du système capitaliste qui alimente des inégalités sociales dont il est la victime. Puis il y a la déception et le dégoût de la vie... Martin a réussi à atteindre son objectif, vendre ses livres et devenir célèbre mais non sans peine. Et pourtant il se rend bien compte que les gens qui l'ignoraient et ne croyaient pas en son talent reviennent prendre contact avec lui non pour lui-même mais pour son statut. Il perd ses repères, n'a plus goût pour rien, n'arrive plus à rentrer dans aucune case de la société. La littérature, la passion qu'il l'a toujours inspirée si profondément, va lui permettre finalement de se libérer de cet errance.
kapacontrol
• Il y a 1 mois
Martin Eden de Jack London est un roman immense, d’une force rare, d’une lucidité crue. Une œuvre qui bouscule, qui éclaire, qui fait mal parfois, mais qu’on n’oublie plus une fois refermée. Tout y est tendu, vibrant, habité. C’est un roman sur l’ascension sociale, l’amour, l’écriture, mais surtout sur la solitude, sur le prix à payer quand on décide de s’extraire de sa condition pour devenir soi. Martin Eden n’est pas un héros exemplaire. Il est brutal, orgueilleux, passionné, aveugle par moments. Mais c’est justement ce mélange d’élan et d’aveuglement qui le rend bouleversant. Il veut s’élever, il veut comprendre, il veut mériter l’amour d’une femme qu’il idéalise. Il lit, il écrit, il se bat. Il croit encore que la culture sauve, que le talent ouvre les portes. Mais peu à peu, l’illusion se fissure. Il découvre l’hypocrisie du monde bourgeois, l’indifférence des éditeurs, la superficialité des jugements. Et cette découverte ne le rend pas plus fort. Elle l’épuise. Elle le laisse seul, face à l’absurde. L’écriture de Jack London est puissante, directe, sans artifice. Il ne cherche pas la beauté pour elle-même. Il cherche la vérité. Et cette vérité passe par les idées, les sensations, les défaites. Chaque page semble portée par une colère contenue, une urgence presque physique. On lit Martin Eden comme on regarde un homme se consumer à petit feu. Il monte, il s’élève, il atteint ce qu’il croyait être le sommet — mais ce sommet est vide, et cette révélation est sans retour. C’est un roman sur la lecture aussi, sur l’écriture, sur ce qu’on attend de la reconnaissance, sur la solitude de ceux qui pensent trop, qui veulent trop. Une œuvre intense, intime, déchirante, politique et profondément humaine. Rien n’y est plat, rien n’y est indifférent. Martin Eden regarde son lecteur en face, sans détour, et pose une question essentielle#8239;: que vaut le succès s’il nous éloigne de nous-mêmes#8239;? Un roman préféré, au sens plein. Parce qu’il accompagne, parce qu’il interroge, parce qu’il brûle. Parce qu’il dit quelque chose d’inoubliable sur la condition humaine.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
-
- EAN
- 9782264024848
-
- Collection ou Série
- Littérature étrangère
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 448
-
- Dimensions
- 179 x 111 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
8,30 € Poche 448 pages