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Démocratie précaire
Chroniques de la déraison d'État
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 22/03/2012
Éditeurs :
La Découverte

Démocratie précaire

Chroniques de la déraison d'État

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 22/03/2012

À partir des chroniques publiées au fil de l’actualité, en particulier depuis 2006, introduites par un long essai sur la place du sociologue dans la Cité,  une relecture du présent en guise d’autopsie d’un régime. 
 

La France est une démocratie. Or la politique menée à l’égard des « autres », immigrés ou Roms, mais aussi musulmans, s’autorise de l’identité nationale. Donc, des fichiers aux tests...

La France est une démocratie. Or la politique menée à l’égard des « autres », immigrés ou Roms, mais aussi musulmans, s’autorise de l’identité nationale. Donc, des fichiers aux tests ADN, en passant par la chasse aux « mariages blancs », cette politique serait forcément démocratique. Tel est le syllogisme...

La France est une démocratie. Or la politique menée à l’égard des « autres », immigrés ou Roms, mais aussi musulmans, s’autorise de l’identité nationale. Donc, des fichiers aux tests ADN, en passant par la chasse aux « mariages blancs », cette politique serait forcément démocratique. Tel est le syllogisme à la Ionesco dont l’absurdité permet à notre société de s’accommoder, tant bien que mal, d’une démocratie de plus en plus précaire.
D’où le nouveau « syndrome de Vichy » : c’est au nom de la démocratie qu’on interdit à ceux qui critiquent les dérives d’évoquer ces « années sombres »… Pourtant, ce passé hante aussi nos gouvernants ; mais c’est pour proclamer qu’on ne peut le comparer avec notre présent : ce n’est quand même pas le nazisme ; nous sommes donc bien en démocratie !
En mettant sans cesse en avant le « problème de l'immigration » ou la « question musulmane », une partie de la classe politique s'acharne à nourrir cette logique folle. Il faut raison garder, nous dit-on, mais la déraison d’État étourdit la raison démocratique. Et si l’aveuglement d’aujourd’hui nous menait demain à l’abîme ?
Dans ce livre introduit par un long essai rétrospectif en forme d’autopsie du régime, Éric Fassin a rassemblé des chroniques parues de 2006 à 2012. Pour ne pas s’enfermer dans les actualités, temporalité que partagent médias et politiques, il convient de penser l’actualité, soit un présent que traverse et travaille l’histoire.

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EAN : 9782707171368
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 312
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782707171368
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 312
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

Martelée par Nicolas Sarkosy, la thèse selon laquelle il y aurait en France « un problème de l’immigration » a fini par s’inscrire dans les esprits. La France, nous dit-on , ferait face à un afflux massif d’étrangers venant nourrir la xénophobie des couches populaires. Celles-ci s’y montreraient d’autant plus sujettes qu’elles souffrent par ailleurs de la mondialisation. Dès lors, le devoir du gouvernement serait de combattre ce racisme latent … en renvoyant chez eux le maximum de sans papiers. L’ennui est qu’aucun des présupposés de ce discours n’est vrai, comme le montrent trois essais publiés conjointement aux éditions de la Découverte ; on y trouve d’utiles rappels : 1) Les étrangers représentent 8,4% de la population en France , contre 13,7 % aux Etats-Unis, 12,5% en Allemagne , 10,9 % au Royaume Uni ; 2) L’immigration clandestine y est évaluée entre 0,3% et 0,6% contre une moyenne de 0,6% à 1,3% pour l’Union Européenne ; 3) Tous les économistes s’accordent sur le fait que l’immigration est au mieux rentable pour son pays d’accueil, au pire, neutre ; 4) Dans les enquêtes sur les préoccupations des français, l’immigration apparait tout au bas du classement, derrière l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé.. Bref, loin que les français soient devenus racistes, le phénomène marquant du quinquennat est l’apparition d’une xénophobie d’en haut » ; à cet égard, il faut lire dans Sans papiers et préfets, parmi tous les propos tenus par les hauts fonctionnaires chargés de mettre en œuvre cette politique d’Etat, celui du Préfet Gérard Moisselin : « pour ce qui concerne les sans papiers, j’applique les directives du gouvernement ; si je le faisais avec humanité, cela voudrait dire que je ne les applique pas »

Eric Aeschimann / Le Nouvel Observateur

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • aaanne 02/03/2013
    Une analyse très intéressante des implications de la politique du précédent Président et de ses gouvernements successifs sur des sujets variés : sécurité, identité, roms etc. Ce livre est constitué d'articles de presse, publiés pour l'essentiel dans des journaux et revues. Il est d'autant plus intéressant à lire car il traite aussi l'inscription dans le temps et la mémoire que nous avons d'une politique étatique. Du coup, pour ceux qui n'auront pas suivi ou retenu les éléments marquants/polémiques du précédent quinquennat, il faudra se replonger dans le passé récent.
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