Félonies et malaventures - La jeunesse de Guilhem D'Ussel : Le livre de Jean d' Aillon

Cet ouvrage reprend et complète Félonies et Malaventures, tome 1 : l'Herpaille de Philippe-Auguste (2013) et Félonies et Malaventures, tome 2 : la dame de Montsoreau (2023). Nous poursuivons ici la jeunesse de Guilhem d'Ussel, en chemin, après l'aventure narrée dans « À lance et à pavois », vers Toulouse pour y prêter main forte au comte au nom du roi de France en compagnie d'une troupe hétéroclite de fiers et dignes chevaliers mêlés à des bandits de grand chemin sans foi ni loi. Il sera amené à rencontrer les membres d'une famille dont nous sont racontés le départ et la vie aux Croisades de certains hommes, et la vie des familles et terres qu'ils laissent. le titre « félonies et malaventures » est un parfait résumé de ces aventures, tant pour Guilhem lui-même que pour les gens qu'il va rencontrer (enlèvement, trahisons, accusations, sauvetages, embuscades, amourettes, retrouvailles etc.). Sur le plan du scénario en lui-même, comme d'habitude, je le trouve vif, bien construit, palpitant. Sur le plan historique et géographique, j'ai apprécié comme toujours le détail des lieux mentionnés, d'autant que ce tome-ci se déroule très précisément dans des villes et villages proches de ma maison d'enfance (région de Saumur, Montsoreau, Lerné, Thouars) – même si une grande partie des personnages a été inventé, comme cela est précisé en fin d'ouvrage. le passage par les Croisades m'a beaucoup plu, de même que les toujours allégeances à Richard Coeur de Lion d'un côté et au roi de France de l'autre, qui créent des tensions et induisent un haut potentiel de trahison entre voisins voire frères et cousins. Sur le plan de l'écriture, la fluidité, la précision et la richesse sont toujours au rendez-vous, cependant j'y ai à nouveau retrouvé les répétitions de récit des situations antérieures de façon beaucoup trop présentes (à moins que j'y sois plus sensible du fait d'un certain accès de boulimie d'Aillonesque) au point que je pense que vingt à trente pages peuvent être considérées comme de trop. Répéter presque systématiquement et de façon souvent détaillée ce qui s'est produit auparavant à chaque rencontre ou retrouvaille de personnages est lourd à la longue, cela ralentit le récit et j'ai le sentiment d'être un peu prise pour une idiote, que l'auteur a fait du remplissage pour atteindre un nombre de pages donné. Utile cependant pour ceux dont la lecture est espacée donc propice aux oublis, ou dont la mémoire ou la concentration vacille, pour les autres, quelques paragraphes ou pages à survoler si vous avez tout de même envie de poursuivre les aventures de Guilhem, dont la clôture ici fait lien avec le tome « Rouen, 1203 » (donc une dizaine d'années après l'essentiel du récit de ce tome). Au moins une nouvelle aventure de la jeunesse de Guilhem d'Ussel devrait paraître puisque son engagement auprès du comte de Toulouse reste à remplir, que je lirai avec plaisir en espérant que l'auteur use davantage de raccourcis permis par la fiction afin d'alléger davantage le rythme.