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Les morts à l'oeuvre
Date de parution : 05/01/2023
Éditeurs :
La Découverte

Les morts à l'oeuvre

Date de parution : 05/01/2023
Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l’érosion des liens sociaux, à des événements qui les... Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l’érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l’ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent... Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l’érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l’ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts « insistent » parce qu’il y a eu quelque chose d’injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d’Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort… Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une œuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d’une œuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.
Cela n’a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l’oubli). C’est avec la vie, celle qui n’est plus mais qui est encore d’une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.
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EAN : 9782359252439
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 176
Format : 140 x 205 mm
EAN : 9782359252439
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 176
Format : 140 x 205 mm

Ils en parlent

 À travers son enquête auprès des commanditaires, Vinciane Despret nous montre comment les morts sont à l'œuvre dans ces quatre récits stupéfiants. Faire une place au mort, c'est bien ce que propose ce bel essai à travers ces œuvres pour le recueillement. Et cet endroit n'est pas que celui de la commémoration qui consiste à « faire mémoire avec ». (...)
Dans la continuité d'Au bonheur des morts, Vinciane Despret poursuit son travail sur les comportements. Sa philosophie - elle appartient à la nouvelle génération écosophique - se distingue par son empathie et sa clarté. Ce qu'elle nous dit fait écho à des expériences que nous avons tous eues, car nous avons tous des relations différentes avec les défunts.

Oui, les morts sont aussi « ceux qui insistent », ceux qui veulent rester, pas pour nous hanter, mais pour nous accompagner encore et pour que nous les accompagnions aussi. Voilà pourquoi Les morts à l'œuvre, c'est aussi l'œuvre des morts, ce qu'ils nous font faire pour que nous ne les oubliions pas.
Laurent Lemire / LH le Mag

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • chrysalde 22/01/2024
    Lu dans le cadre d'un arpentage, j'ai beaucoup apprécié découvrir ce que le programme des nouveaux commanditaires permet de réaliser pour permettre aux personnes endeuillées de continuer à faire vivre les morts, pas uniquement dans leur espace privé et personnel mais à plus grande échelle, dans l'espace public. Par le biais de quelques exemples détaillés, l'autrice explique comment né l'idée de créer une oeuvre d'art dans l'espace public, qui rendra hommage aux personnes disparues. Il n'est pas rare que l'on trouve dans une ville, ou même un village, sur la grand place ou devant l'église, un monument "aux morts" mais la plupart du temps il s'agit d'un monument "officiel" pensé par le politique, par l'élite, en hommage aux personnes mortes pour la patrie, pour une grande cause. Ici rien de tout cela, il s'agit d'initiatives citoyennes pour commémorer d'illustres inconnus à l'échelle de la nation. Ces deux jeunes de banlieue décédés dans un accident de mobylette, qui s'en soucie? Mais en faisant naître et en menant à bien l'installation d'une oeuvre d'art dans le quartier où ils vivaient, les citoyens se sont fédérés, ont oeuvrés ensemble pour que ces jeunes ne tombent pas dans l'oubli. Le monument qui leur est consacré est maintenant devenu un lieu où les autres jeunes du quartier peuvent se retrouver, se recueillir mais aussi s'inventer un avenir autre que celui tout tracé de jeunes de banlieue défavorisée. Ainsi cette maman, Louise, qui voulait que son fils Stéphane vive encore un peu par le biais d'une oeuvre d'art. Il est décédé dans l'attentat du Bataclan, quelle magnifique idée que de lui consacrer un hommage flamboyant par le biais d'un concert proposé par l'orchestre philharmonique de Lyon. La lecture d'un essai exigeant est très agréable et facilitée par la méthode de l'arpentage. Nous avons eu l'occasion ensuite de débattre de ce que ce groupe des nouveaux commanditaires apporte tant aux familles endeuillées qu'aux citoyens concernés par l'espace public. Une lecture très intéressante.Lu dans le cadre d'un arpentage, j'ai beaucoup apprécié découvrir ce que le programme des nouveaux commanditaires permet de réaliser pour permettre aux personnes endeuillées de continuer à faire vivre les morts, pas uniquement dans leur espace privé et personnel mais à plus grande échelle, dans l'espace public. Par le biais de quelques exemples détaillés, l'autrice explique comment né l'idée de créer une oeuvre d'art dans l'espace public, qui rendra hommage aux personnes disparues. Il n'est pas rare que l'on trouve dans une ville, ou même un village, sur la grand place ou devant l'église, un monument "aux morts" mais la plupart du temps il s'agit d'un monument "officiel" pensé par le politique, par l'élite, en hommage aux personnes mortes pour la patrie, pour une grande cause. Ici rien de tout cela, il s'agit d'initiatives citoyennes pour commémorer d'illustres inconnus à l'échelle de la nation. Ces deux jeunes de banlieue décédés dans un accident de mobylette, qui s'en soucie? Mais en faisant naître et en menant à bien l'installation d'une oeuvre d'art dans le quartier où ils vivaient, les citoyens se sont fédérés, ont oeuvrés ensemble pour que ces jeunes ne tombent pas dans l'oubli. Le monument qui leur est...
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  • marcbali 29/01/2023
    Aujourd’hui je vais évoquer Les morts à l'œuvre essai de Vinciane Despret. Cette philosophe a déjà publié des ouvrages autour du thème de la mort. Cette fois elle s’intéresse à la permanence possible des morts à travers la réalisation d’œuvres d’art à vocation commémorative. Les morts à l'œuvre ce sont cinq histoires dont Vinciane Despret témoigne. Chacun des chapitres débute par des formules similaires comme : « Où devrions-nous commencer à raconter l’histoire ? » Dans le prologue l’auteur explique le dispositif et l’ambition des Nouveaux Commanditaires. Cette association à laquelle participent des artistes et des médiateurs propose la rencontre entre des vivants (les rescapés, la famille, le village) et des artistes (plasticiens, sculpteurs, musiciens) pour rendre hommage à des disparus plus ou moins récents. La particularité de ces protocoles est bien la mise en relation entre des artistes et des demandeurs qui vont ensemble discuter et définir un projet en adéquation avec la volonté de mémoire. Il faut savoir que le souvenir relatif aux disparus (à l’exception des personnages publics renommés) est de l’ordre de cent ans, à peine quatre générations. Ériger un monument est un moyen de stimuler la mémoire et d’éviter l’oubli. L’intérêt de l’essai réside dans les explications de l’auteur qui montre comment les morts agissent et continuent d’exister à travers même le choix de la forme de l’œuvre retenue. Il faut lire sans a priori, il ne s’agit pas d’ésotérisme ou de spiritualité cabalistique, simplement des évidences sont exposées. La démarche des Nouveaux Commanditaires est intéressante ; commémorer les morts autrement que sur une tombe est un moyen pour les vivants de mieux vivre, de ne pas se morfondre dans la douleur ou le chagrin. Les cinq histoires sont singulières et universelles et montrent le pouvoir des morts qui intercèdent et poussent les descendants à agir et à inscrire dans la durée le souvenir. L’auteur utilise la formule : « les morts insistent » ce qui signifie que tant qu’ils ne sont pas satisfaits ils perturbent les vivants, leur délivrent des injonctions à agir. Les liens entre l’art et la mort sont ici sublimés. Le propos n'est pas de porter un jugement sur les œuvres (un pont, un obélisque, une symphonie, un jardin) mais bien de réfléchir autour de la signification de ces actes. Il est des morts (on pense aux victimes d’attentats) que l’on n’oublie pas dans la mémoire collective mais dont la singularité personnelle n’est pas gardée, ici les parents d’un jeune homme rencontrent un musicien tissent des liens avec les passions de leur fils défunt et contribuent à la réminiscence du souvenir. Les morts à l'œuvre est un texte assez exigeant et profond. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles : du simple point de vue artistique avec la démarche de commander une œuvre à un artiste pour assurer une forme de postérité à l’analyse plus intime du rôle des morts dans la conduite des vivants. Voilà, je vous ai donc parlé des Morts à l'œuvre de Vinciane Despret paru aux éditions Les empêcheurs de penser en rond. Aujourd’hui je vais évoquer Les morts à l'œuvre essai de Vinciane Despret. Cette philosophe a déjà publié des ouvrages autour du thème de la mort. Cette fois elle s’intéresse à la permanence possible des morts à travers la réalisation d’œuvres d’art à vocation commémorative. Les morts à l'œuvre ce sont cinq histoires dont Vinciane Despret témoigne. Chacun des chapitres débute par des formules similaires comme : « Où devrions-nous commencer à raconter l’histoire ? » Dans le prologue l’auteur explique le dispositif et l’ambition des Nouveaux Commanditaires. Cette association à laquelle participent des artistes et des médiateurs propose la rencontre entre des vivants (les rescapés, la famille, le village) et des artistes (plasticiens, sculpteurs, musiciens) pour rendre hommage à des disparus plus ou moins récents. La particularité de ces protocoles est bien la mise en relation entre des artistes et des demandeurs qui vont ensemble discuter et définir un projet en adéquation avec la volonté de mémoire. Il faut savoir que le souvenir relatif aux disparus (à l’exception des personnages publics renommés) est de l’ordre de cent ans, à peine quatre générations. Ériger un monument est un moyen de stimuler la mémoire et d’éviter l’oubli. L’intérêt de l’essai réside dans les...
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