1177 avant J.-C. Le jour où la civilisation s'est effondrée : Le livre de Eric H. Cline

Poche

La Découverte

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Un réchauffement climatique suivi de sécheresse et de famines, des séismes, des guerres civiles, de gigantesques mouvements de populations fuyant leurs terres d'origine, des risques systémiques pour les échanges internationaux... Nous ne sommes pas au XXIe siècle, mais bien au XIIe siècle avant J.-C. ! Toutes les civilisations de Méditerranée grecque et orientale (de la Crète à l'Égypte, de Canaan à Babylone, etc.) se sont effondrées presque simultanément, il y a plus de trois mille ans. Comment expliquer pareille catastrophe ?
Le grand archéologue américain Eric H. Cline mène l'enquête et nous raconte la fin de l'âge du bronze sous la forme d'un drame en quatre actes. Il fait revivre sous nos yeux ces sociétés connectées qui possédaient une langue commune, échangeaient des biens (grains, or, étain et cuivre, etc.), alors que les artistes circulaient d'un royaume à l'autre. Les archives découvertes témoignent de mariages royaux, d'alliances, de guerres et d'embargos. Une " mondialisation " avant l'heure, confrontée notamment à des aléas climatiques qui pourraient avoir causé sa perte...

De (auteur) : Eric H. Cline

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Saviez-vous que vers 1177 avant J.- C., les civilisations méditerranéennes allant de la Grèce à l'Égypte se sont brutalement effondrées ? L'auteur examine à partir d'indices économiques, sociaux et naturels (sécheresse et séismes), les raisons d'un tel effondrement. Un effet de domino entre ces civilisations prospères fortement liées entre elles pourrait expliquer leur écroulement simultané. Pareil déluge de catastrophes interroge peut-être aussi notre actualité si bouleversée ?
L'amour des livres
L'anthropologue Eric H. Cline raconte comment la puissance et la sophistication produisent de la vulnérabilité. L'humanité connaît alors sa première crise systémique.
Philosophie Magazine
Comprendre comment les civilisations antérieures sont devenues vulnérables, nous aide en tout cas à mieux réfléchir à notre situation. Pour peut-être, nous éviter trop rapidement le même sort.|Christian Chavagneux
Alternatives économiques
Eric H. Cline, historien, archéologue et anthropologue américain, propose ici une exploration des différentes cultures du bassin méditerranéen de l'âge du bronze, en s'interrogeant en particulier sur la raison de leur rapide effondrement vers la fin du premier millénaire avant Jésus-Christ. Que se passe-t-il lorsque, dans un monde déjà interconnecté, les empires s'écroulent les uns après les autres ?
internet
Au XIVe siècle av. J.-C, les échanges commerciaux, personnels et culturels intenses entre les sociétés du pourtour méditerranéen révèlent une civilisation singulière, interdépendante, unie par une même langue... Un archéologue en dévoile la richesse en scrutant les socles des statues, les tablettes d'argile et la correspondance des rois. Une enquête fascinante.
Books
Voilà une date tellement lointaine qu'elle ne dit rien à personne ! 1177 av. J.-C. C'est pourtant durant cette année oubliée, ce jour le plus loin, que s'est effondré la civilisation méditerranéenne de l'âge du bronze. archéologue, anthropologue et historien, Eric H. Cline nous raconte cela comme un Sherlock Holmes qui évalue les hypothèses pour expliquer la fin d'un monde qui rassemblait les Égyptiens en pleine décrépitude religieuse, morale et institutionnelle, les Hittites, les Assyriens, les Mitanniens de Crète et les Mycéniens de Grèce en crise économique, déjà... Directeur du capitol Archaeological Institute de l'université George-Washington, Eric H. Cline reprend les travaux de Robert Drews ( The End of the Bronze Age, 1993) et de Nancy K. Sandars ( The Sea Peoples, 1978) pour les replacer dans un contexte plus global. Et surtout, c'est la grande vertu de ce livre remarquable, il rend accessible au plus grand nombre et dans un langage clair les analyses savantes. On reste stupéfait par la précision avec laquelle il évoque ces siècles obscurs et comment, à partir d'une inscription ou d'une fouille de navire naufragé, il montre la " tempête de catastrophes " - politiques, économiques ou naturelles - qui a conduit à cet écroulement en règle. " Le monde ne connaîtra pas de perte d'une telle ampleur avant la chute de l'Empire romain, plus de mille cinq cents ans plus tard. " Il nous incite aussi à réfléchir sur la vulnérabilité de notre civilisation et sur le fait qu'une fin peut annoncer un commencement. Car sans cet effondrement nous n'aurions peut être pas eu l'alphabet, le monothéisme ou la démocratie...|Laurent Lemire
Livres Hebdo
L'effondrement de la fin de l'âge du bronze fascine et intrigue les savants depuis le XIXe siècle, sans que jamais un consensus ait pu être trouvé pour expliquer complètement un tel train de catastrophes. Historien et archéologue, Eric Cline, professeur à l'université George-Washington, propose dans 1177 avant J.-C. la synthèse la plus à jour sur le sujet. Mais pour rendre justice au travail de l'archéologue américain, il faut d'emblée préciser que son livre tient autant du traité académique que du polar, ou de la tragédie. (...) Superbement traduit, l'ouvrage est somptueux à tous égards. La narration, menée tambour battant, voisine avec une rigueur scientifique extrême et une érudition formidable, autant sur l'archéo logie et l'épigraphie elles-mêmes que sur l'histoire des découvertes et le processus de construction de la connaissance. Lisez ce livre.|Stéphane Foucart
Le Monde des Livres
Pourquoi une brillante civilisation, celle de l'âge du bronze (à partir de 1800 avant J.-C.), s'est elle désintégrée en 1177 avant J.-C., à " quelques " années près ? Archéologue spécialiste de la Grèce, de l'Egypte et de Proche-Orient, Eric H. Cline, professeur à l'université de Washington, déroule une inquiétante intrigue. Tablettes d'argile en main, Cline explique cet effondrement brutal et généralisé par " une tempête e catastrophes ". D'abord le réchauffement climatiques-déjà ! Une série de tremblements de terre. Des foyers de guerre. Des mouvements divers de populations qui cherchent une " terre d'accueil " qu'elles finissent par déstabiliser. Des interconnexions commerciales qu'un embargo ou un conflit suffit à briser. L'auteur conclut que la rupture d'un seul maillon a entraîné " une faillite systémique " généralisé par effet domino ; aucun rapport avec le monde d'aujourd'hui, évidemment...|Alain Dag'Naud
Le Canard Enchaîné

Avis Babelio

JulienL0710

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

De manière inévitable, sans pourtant le dire, cette étude parle de nous. Plus qu’un livre d’histoire, c’est un livre du futur, le nôtre. Ce livre n’aurait peut-être pas pu être écrit au lendemain de la Seconde Guerre mondiale lorsque débutait une période pleine de promesses. Aujourd’hui, le mot “effondrement” revient sur le devant de la scène. On cherche à savoir comment une civilisation si bien établie, semblant éternelle a pu s’effondrer. Ce livre, inévitablement, évoque notre destin, celui que l’on entrevoit à travers l’exemple des autres. Un peu comme ces couples qui, en situation de crise, cherchent à comprendre comment d’autres couples, pourtant si fusionnels, ont pu se terminer. Sans savoir que leur recherche n’est en fait qu’une tentative d’envisager leur propre destin, leur propre naufrage. Enfin, tenter de comprendre les mécanismes qui mènent à l’effondrement d’une civilisation, c’est peut-être le premier signe qui nous fait comprendre que notre civilisation est en phase d’effondrement. - 1177 av. J-C. Pourquoi cette date, si précise dans une époque, l’âge du bronze, qu’on ne connaît pas ou si peu ? Peut-être pour montrer la brutalité de l’effondrement. Peut-être pour nous faire comprendre qu’un monde pluri-millénaire peut s’effondrer en un rien de temps. Or cette date est trompeuse, elle nous sert seulement d’intercalaire. Cette date, c’est l’arrivée massive mais non soudaine en Égypte, empire en perte de sa splendeur (les pyramides ont déjà mille ans) des “Peuples de la Mer” dont l’origine reste incertaine. Sont-ils les Philistins ? Selon la Bible, on pourrait le penser, nous y reviendrons. En moins d’un siècle, l’ensemble des puissances du pourtour méditerranéen disparaissent. S’ouvre alors une période de transition. Or les Peuples de la Mer, à la fois victimes car déplacés de leurs pays natals et agresseurs des empires déjà sur le déclin, ne sont pas les seuls responsables (p.23). Alors quel élément peut-être à l’origine de cet effondrement ? “Une concomitance d’événements à la fois humains et naturels” (p.25) nous dit l’auteur. C’est l’objet de son enquête. L’auteur insiste sur l’intensité des relations entretenues entre les territoires. Les Minoens sont installés en Crète depuis le troisième millénaire avant que l’île, victime d’un terrible séisme, ne soit envahie par les Mycéniens venus de la Grèce continentale. La Crète, par son emplacement stratégique, était à la croisée des routes entre l’Égypte et le Proche Orient. Les Hittites, peuples puissants bien qu’oublié, étaient installés en Anatolie centrale. L’Égypte était alors le maillon fort (de par sa puissance mais aussi de ses mines d’or de Nubie) de cet échiquier commercial et Aménophis III était lui, le souverain le plus engagé dans les relations internationales de cette époque. Les points communs des différents récits écrits durant cette époque, Guilgamesh ou l’Iliade, montrent que de nombreux échanges, notamment culturels, eurent lieu entre ces parties de la Méditerranée. Les ressemblances architecturales viennent également prouver ces liens existants. Les différents acteurs de cet échiquier commercial furent donc, à l’âge du bronze récent au Proche Orient, les Hittites, les Égyptiens, les Cananéens, les Mitinniens, les Kassites/Babyloniens, les Assyriens, les Chypriotes (convoités pour leur cuivre, indispensable pour la production du bronze), les Cananéens, les Minoens et les Mycéniens (p.79). Les Hittites étaient alors, vers la fin de l’âge du bronze les grands ennemis des Égyptiens. La grande bataille sur le site de Qadesh en 1274 av. J.-C. en est la preuve. Cet antagonisme entraîna presque naturellement, des alliances entre puissances alors que deux événements légendaires survinrent, la guerre de Troie et l’exode des Hébreux bien que leur historicité est à démontrer. En filigrane, n’y voyons nous pas nos propres acteurs, les EU, la Chine, la Russie, l’UE ? Pour les Israélites, leur installation qui a suivi l’épisode mythique de l’Exode, s’est faite à cheval sur ces deux périodes, celle de l’avant et l’après effondrement et ont pu inventer “un nouvel ordre mondial, à partir du chaos de la fin de l’âge du bronze récent” (p.114) alors que les Assyriens dominaient le Proche-Orient. Le XIIème siècle av.J.-C. est celui des destructions et des malheurs comme en témoigne la ville d’Ougarit, que l’on incrimine aux Peuples de la Mer bien qu’aucune arme n’ait été découverte sur le site. Jusqu’à Babylone on trouve des traces de cette destruction qui concerne l’ensemble du territoire concerné mais pas d’armes. Alors quelles sont les causes naturelles probables d’un effondrement du monde connecté à la fin du Bronze récent ? À noter une série de tremblements de terre qui aurait eu lieu durant 50 ans environ entre 1225 et 1175. La famine également dont la cause naturelle probable est incertaine bien qu’une sécheresse due à un changement climatique qui aurait duré 3 siècles soit mise en avant. Les autres étant la guerre ou les invasions d’insectes. Or ces facteurs ne suffisent pas à expliquer à eux seuls l’effondrement. Des révoltes intérieures certainement en lien avec ces facteurs naturels ont joué un rôle essentiel tout l’arrivée massive d’envahisseurs qui aurait affectée les routes commerciales, système nerveux d’un système interconnecté. L’étain et le bronze auraient été l’équivalent du pétrole aujourd’hui. La fin de l’âge du bronze marque la fin d’un système politico-économique centralisé à un âge du fer marqué par l’essor d’un système principalement décentralisé dans lequel les cités-États auraient remplacé les vastes royaumes et les empires. Les seuls vainqueurs de cet effondrement furent les marchands privés et leurs entreprises car “du chaos surgissent toujours des opportunités”(p.178). Enfin, dernière question, qui reste encore mystérieuse, celle des Peuples de la Mer. Sont-ils eux aussi des opportunistes, profitants du chaos de l’effondrement pour s’emparer des villes détruites ? Certainement. Ils représentent “la dernière étape d’une longue et complexe spirale de déclin” (p.180). Et celle-ci ne s’est pas faite d’un coup. Elle s’est étalée sur plusieurs décennies, englobant trois voire quatre générations. Ces migrants cherchaient une terre d’accueil, faisant d’eux des réfugiés, pour fuir, eux aussi, remettant en cause l’idée d’une conquête militaire comme on a pu l’attribuer aux Philistins en terre de Canaan. Ils ne sont donc pas responsables de cet effondrement. On oublie donc la thèse d’actualité du grand remplacement. Pour nombre de spécialistes, nulle phénomène cataclysmique peut expliquer à lui seul l’effondrement de cette civilisation. Aucun apocalypse. Seul un “effet multiplicateur” en lien avec la complexité du système, peut l’expliquer. Et plus ce système semble complexe, plus il est susceptible de s’effondrer dans une forme de “désintégration graduelle” (p.194). D’autant plus lorsque ce même système s’autogestionne. Ainsi, un effet de dominos s’est mise en marche à la suite d’un désastre comme cela peut se produire lors d’un krach boursier ou d’un embouteillage (p.191) sans en connaître véritablement la cause, “par surprise, sans prévenir, même si tout le monde savait que cela devait arriver” (p.193). De cet effondrement, tel un incendie, sont nées de nouvelles opportunités, de nouveaux pouvoirs dans un univers où tout est à refaire.

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Guillaume72

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

Cline tente une synthèse autour de la disparition d'un certain nombre de civilisations autour de la Méditerranée constatée vers les années 1200 à 1100 avant JC liée dans différents témoignages et ouvrages historiques "aux peuples de la mer" La principal atout de l'ouvrage est de nous offrir un vaste panorama sur ces civilisations et sur les liens qui pouvaient exister entre elles. Pour ce qui est des enseignement que l'on pourrait en tirer pour notre époque actuelle, je laisse volontairement ce sujet de côté tant il me paraît fragile. Finalement les conclusions tirées de cette synthèse par l'auteur sont que l'on a bien des difficultés à définir l'identité même des peuples de la mer tout comme à identifier les causes de cet effondrement qui pourraient être multiples. Gageons que cela sera loin de clore le sujet. La grande fresque historique reste intéressante

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dezecinte

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

La chute des civilisations est un sujet passionnant, ne serait-ce que parce que nous nous demandons tous quand finira la notre… Ce n'est pas la fin de Rome qui est ici documentée, avec une érudition jamais barbante, mais celle des empires de la fin de l'âge de bronze : Egypte, Grèce Mycénienne (celle de la guerre de Troie), Hittites, Assyrie et Babylone. L'auteur montre que plus qu'une cause unique, c'est une conjonction de facteurs qui a détruit en quelques décennies des cultures développées depuis plus de quatre siècles (à titre de comparaison, la période qui nous sépare aujourd'hui de l'époque de Richelieu). En refermant le bouquin, on continue à rêver à ces temps si anciens où les hommes s'écrivaient, commerçaient, guerroyaient, construisaient et créaient, laissant de multiples traces à partir desquelles de perspicaces chercheurs parviennent à reconstituer des mondes depuis longtemps enfouis sous le sable.

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L'auteur

Eric H. Cline

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