AMERICAN MOTHER : Le livre de Colum McCann, Diane Foley

Column McCann prête sa plume à Diane Foley pour nous livrer un récit à la fois bouleversant, interrogeant et instructif. Diane Foley est la mère de Jim Foley, journaliste américain assassiné par Daech en Syrie en 2014. Le récit s'ouvre sur sa confrontation avec l'un des assassins de son fils, jugé et condamné à la prison à perpétuité. Dans ce texte, cette mère nous raconte comment elle a vécu la prise d'otages de son fils, la communication avec ses ravisseurs, l'implication ou plutôt l'absence d'aide de l'Etat américain. Elle s'interroge sur la politique américaine et anglaise qui veut qu'aucune rançon ne soit versée pour libérer ses prisonniers si ils ne sont pas militaires. Elle nous parle du métier de journaliste, de son importance. Elle revient sur certains souvenirs évidemment. Je suis ressortie de ce livre avec le coeur lourd, des interrogations plein la tête et aussi une admiration pour le courage de cette femme, qui lutte chaque jour pour vivre avec ce chagrin inimaginable, sa foi et son travail pour l'association James Foley lui permettant de tenir bon.

American Mother un témoignage de genre true crime, Diane Foley a rencontré le meurtrier de son fils, une histoire poignante, déchirante et qui mêle tristesse et colère. L'obsession de la vérité, l'extrémisme, la politique, le chagrin d'une mère, le pardon et la justice. Diane Foley rend hommage a la mémoire de son fils décapité en publique après avoir été enlevé et torturé. Diane Foley est forte et incroyable et Colum McCann retranscrit bien cette histoire.

American mother. Colum Mc CANN Connaissez-vous James Foley ? Son nom peut être pas mais son histoire certainement. Journaliste free-lance américain, il est connu pour avoir été enlevé en Syrie, séquestré, torturé puis décapité par Daesh qui a filmé son exécution et l’a diffusé sur l’internet du monde entier en août 2012. L’auteur a rencontré Diane, la mère de James, qui l’a autorisé à rester avec elle lors de sa rencontre avec un des bourreaux de son fils lors d’une visite organisée par la justice entre le condamné et elle-même. Cette femme est une incroyable battante qui n’a pas hésité à frapper à toutes les portes pouvant l’aider à changer les lois américaines. Jusqu’à Obama et ses équipes qui n’ont eu de cesse de dire que l’Amérique ne négociait pas avec les terroristes et pire : condamnerait les familles qui paieraient pour sauver les leurs. D’ailleurs elle oeuvre toujours à faire évoluer les lois sur le thème et elle consacre beaucoup de temps à l’association James W Foley. Colum Mc CANN nous fait entrer chez cette famille américaine patriote (3 autres enfants dans l’armée américaine), croyante et unie. Leur courage est impressionnant, leur dévotion immense et leur amour pour James sans limite. En somme l’histoire d’une mère à qui l’on a arraché une partie d’elle même… Un livre terrible que je n’oublierai pas de sitôt. J’ai aimé la façon dont Diane parle de son fils, évoque son enfance, raconte sa personnalité, ses convictions. J’ai aimé la force et le courage de son combat. Et si je ne comprends pas le pardon et les prières qu’elle adresse au bourreau de son fils, je trouve ce signal extrêmement fort. A l’image de qui était James.

En 2014, le journaliste James Foley, après deux ans de détention par les combattants de Daech en Syrie, est décapité. Colum McCann a suivi Diane, la mère de James, pendant tout le procès des assassins de son fils. Le récit s’ouvre sur un face à face glaçant entre Diane et le bourreau de son fils. Puis Colum McCann prête sa plume à Diane pour raconter son histoire, le destin de James, et son combat au moment de l’enlèvement de celui-ci. C’est une plongée dans une Amérique pré-Trump mais déjà en proie à beaucoup de contradictions. Comment rester fidèle à son pays quand celui-ci interdit toute démarche personnelle pour tenter de faire libérer le journaliste, refusant de négocier avec le terrorisme, menaçant même la famille de James, alors que d’autres pays réussissent à faire libérer leurs otages. Face à une administration qui a laissé tomber toute empathie sous le poids de la politique et de la bureaucratie, Diane reste digne. Elle interroge. Comment rester humain face à l’horreur? Peut-on vraiment accepter une telle absurdité? Peut-on vivre avec ce poids et accepter que l’assassin de son fils soit défendu dans un procès? Peut-on aller jusqu’au pardon ? C’est un récit bouleversant qui interpelle aussi sur les valeurs de notre société dans un contexte géopolitique qui risque bien de se durcir encore plus…