Dans les brumes du Texas : Le livre de Lisa Sandlin

Dans les brumes du Texas est le troisième tome d’une série, mais il peut très bien se lire indépendamment. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Et dès les premières pages, je me suis retrouvée face à un vrai paradoxe. J’ai aimé le fond : suivre les enquêtes, découvrir les personnages, retrouver ces dénonciations sociales qui donnent de la profondeur au récit. L’histoire est solide, bien écrite, avec de vrais rebondissements et des retournements de situation qui tiennent la route. Les thèmes abordés – traumatismes, culpabilité, résilience – sont puissants et importants. Tout est là pour en faire un roman noir captivant. Mais voilà, la forme ne m’a pas convaincue. Le style m’a paru trop léger, presque comme un cosy mystery. Et ce n’est vraiment pas mon univers. Moi qui m’attendais à plonger dans un récit sombre, intense, à la manière d’un S.A. Cosby, d’un Ellory ou même d’un John Boyne, j’ai pris une douche froide. Au lieu d’être happée, je suis restée à distance, contrainte de me forcer à ressentir des émotions qui ne venaient pas naturellement. Quant aux personnages, je les ai trouvés un peu survolés. Mais, en y repensant, c’est sans doute logique pour un tome 3 : les bases sont déjà posées dans les volumes précédents. Ça ne m’a pas choquée, mais ça a encore accentué mon manque d’immersion dans l’histoire. En conclusion, je ressors de cette lecture un peu écartelée. J’ai aimé le fond – les thématiques, la richesse des dénonciations, la qualité de l’intrigue – mais je n’ai pas adhéré à la forme, trop légère pour moi. Ce n’est donc pas une déception totale, loin de là : l’histoire est bonne, mais le style, lui, m’a laissée dehors.

Beaumont (Texas, USA) 1973. Delpha avait tiré ses quatorze années de prison pour homicide volontaire et, en liberté conditionnelle depuis quatre mois, elle se réinsère en qualité d’assistante de Tom Phelan, détective privé. Son passé ne tarde pas à refaire surface quand une de ses anciennes co-détenues la supplie de sauver sa sœur jumelle toujours emprisonnée et en train de mourir, lentement empoisonnée par une taularde revancharde. En faisant jouer ses relations, Tom comprend vite que cette affaire dépasse une simple vengeance mais implique les autorités pénitentiaires, complices d’expérimentations chimiques dangereuses sur des prisonniers. Il lui reste à prouver cette assertion tout en enquêtant sur la mort aussi soudaine que discrète d’une jeune étudiante que ses parents voulaient soustraire à l’influence d’un sportif gentil mais un peu trop basané pour eux. Les investigations sur cette famille puante vont révéler des secrets peu reluisants. Comme dans les deux premiers volumes de la série, Lisa Sandlin joue avec les codes des histoires de détectives privés de l’âge d’or du roman noir américain jusqu’à situer son intrigue en 1973, en plein Watergate et alors que la guerre du Vietnam s’éternise. Elle nous livre une réjouissante enquête à l’ancienne sans téléphone portable, sans GPS et sans Internet, mais animée par deux personnages principaux vraiment attachants.