Apnée : Le livre de Sonja Delzongle

Il ne faudra pas manquer de souffle à l’amorce de la plongée dans ce roman de Sonja Delzongle. C’est un gros pavé en plusieurs parties narrées par des personnages différents. La première à prendre la parole, c’est Claire qui a suivi son amoureux Lukas, apnéiste, au championnat de plongée en apnée à Dahab, près du Blue Hole, spot incontournable mais très dangereux. Elle suit à la télévision la retransmission de sa plongée mais au détour de l’arche marine, Lukas disparaît et ne refait pas surface. Les jours suivants deux cadavres sont retrouvés dans le Blue Hole mais toujours pas celui de Lukas. Claire décide de mener sa propre enquête pour savoir ce qui a bien pu se passer. Bientôt Claire est contrainte de rejoindre la France et c’est à son tour de disparaître... C’est Albane détective privé qui reprend le fil de l’histoire et qui va devoir débrouiller ce sac de nœuds marins entre l’Egypte et le sud de la France. Les remous de cette histoire sombre comme les abimes des grands fonds m’ont quelque peu donné le mal de mer. Beaucoup de rebondissements inattendus parfois peu crédibles car basés sur une répétition d’événements similaires nous brinquebalent d’un lieu à l’autre et les motivations des personnages alambiquées tiennent parfois difficilement la route. Un apnéiste disparaît en mer et 48 heures plus tard sa disparition auprès de la police n’est toujours pas déclarée. C’est un exemple parmi d’autres qui m’ont empêchée d’adhérer tout au long de l’intrigue. Claire et Albane sont des personnages atypiques aux réactions et à la naïveté déconcertantes. Enfin, la résolution de l’intrigue n’est pas totalement un scoop tant le lecteur la voit venir. Par contre le récit par le menu détail du crime originel me laissera un souvenir cuisant tant la cruauté malsaine du meurtrier m’a amenée au bord de la nausée. C’est la seule scène choquante du livre mais Sonja n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Je termine ma lecture épuisée par la longueur de ce périple, essoufflée par des longueurs inutiles et des répétitions. L’écriture tient la route mais le rythme est lent et chaotique et l’accélération finale manque de punch. Une plongée en apnée dont je ressors étourdie et désorientée sans avoir trouvé le plaisir de lecture attendu. Un gros « plat » en eaux troubles pour ma part...

Apnée de Sonja Delzongle Chronique de Bruno Delaroque Quel plaisir de plonger dans « Apnée », le nouveau Sonja Delzongle que je n'ai même pas eu le temps de saluer lors de mon passage express au Salon des Mines Noires ! Egypte, Mer Rouge, la romancière nous immerge en un chapitre dans le monde des apnéistes et ses dangers. Au menu le Blue Hole et la famille Berger qui a déjà payé un lourd tribut au monde des profondeurs. Si « Le Grand Bleu » est un film magnifique adulé par des générations, ici c'est plutôt une version noire et mystérieuse que va nous présenter Sonja. Lukas Berger disparaît lors d'une tentative pour battre le record du monde de plongée en apnée et c'est tout un pan de la vie de Claire, sa compagne, qui s'effondre. Colère et incrédulité, questions à foison, il ne reste que cela à une Claire sans illusion mais qui espère découvrir la vérité. Quelques pages suffisent à Sonja Delzongle pour planter le décor de sa nouvelle histoire et je suis certain qu'elle va bien noyer le poisson. Que s'est il passé au fond de ce Blue Hole, gouffre réputé pour engloutir à jamais les plongeurs les plus chevronnés ? Y-a -t-il une réponse à trouver dans la vie de Lukas, autour de ses amis, au fond des bars, dans les milieux apnéistes ou dans le passé ? Ne comptez pas sur moi pour vous spolier une partie infime de cette intrigue qui tient toutes ses promesses et va vous tenir en haleine. C'est à une enquête suffocante et oppressante que nous convie Sonja avec des codes qu'elle manie parfaitement maintenant : une situation extra normale avec à priori quelque chose d'impossible, un peu comme dans « Le Mystère de la Chambre Jaune » de Gaston Leroux. « Apnée » va s'avérer surprenant d'autant plus que l'on nage en plein brouillard jusqu'à ce que notre écrivaine nous lâche un twist renversant ! Le timing est parfait pour qu'entre en scène la détective Albane. L'histoire prend à ce moment là un autre rythme et une autre tournure. Bien ancré dans notre époque avec ses références Covid et les relations hommes/femmes, Sonja par le biais d'Albane captive son lecteur et tisse un scénario plein de rebondissements dont on ne peut guère imaginer la fin. Tout le monde a ses petits secrets, sa part d'ombre et Albane arrive doucement à craquer les zones d'ombre et découvrir une réalité fort complexe. Qui manipule qui est en fait la varie question à se poser ! Le monde en surface est aussi dangereux que le monde des profondeurs et ce ne sont pas les cadavres qui s'accumulent au fil de la lecture qui pourront témoigner du contraire. Alors finalement, au bout du bout que reste-t-il de cette lecture ou Sonja Delzongle nous a menés par le bout du nez, noyés par cette intrigue qui part dans toutes les directions. Même si pour une fois au deux tiers du bouquin, j'ai commencé à avoir quelques doutes, nous avons incontestablement affaire à un excellent scénario élaboré avec une grande maîtrise. Le rythme ne faiblit jamais, les surprises sont nombreuses et l'écriture fluide font de cet écrit une pépite qui se dévore. On navigue à vue, on plonge, on se noie facilement avec les incertitudes, et les faux-semblants semés tout au long de cet opus. Sonja Delzongle est toujours au top avec son dernier livre et on ne peut que féliciter les équipes Fleuve Noir pour le travail accompli et le fait d'avoir chez eux un trio d'auteurs comme Sonja Delzongle, Jacques Saussey et Franck Thillez.

Chronique réalisée lors du live de sonja Delzongle dans notre émission Entre l'Encre et Les Mots "Apnée" Aux éditions fleuve noir Avant de commencer ce roman, respirez bien à fond, car vous allez manquer d'air très rapidement. Dès les premières pages, Sonja nous fait plonger, avec des apnéistes confirmés, dans le gouffre égyptien le Blue Hole. C'est, tête la première que nous suivons Lukas, qui va tenter de battre le record du monde... Lui, fils d'un père apnéiste mort alors qu'il était petit garçon, d'une mère également connue et reconnue dans cette discipline et qui a subi un grave accident au cours d'une compétition, va devoir prouver qu'il est le meilleur dans son domaine. 10 mètres... 20 mètres... 30 mètres... Le pouls ralenti pour lui, mais accélère pour nous. Petit à petit, alors que ses poumons se ratatinent et prennent la forme d'un poing fermé, nous, pauvre nageur lambda, nous commençons à suffoquer, à nous noyer. À peine quelques minutes après le début de sa plongée vers l'abysse surnommé le "cimetière des plongeurs", Lukas disparaît mystérieusement. Son corps reste introuvable, et de nombreuses questions se posent. Certains avancent la thèse du suicide, d'autres d'une disparition volontaire ou encore d'un accident comme il y en a beaucoup dans ce sport extrême. Claire, sa compagne, ne croit absolument pas à l'accident, et va être confortée dans son idée, quand l'équipe qui suivait Lukas décide de descendre pour trouver soit son corps soit un indice... Que se passe -t-il exactement pendant cette compétition ? Entre disparitions, corps retrouvés mutilés, vol d'identité, c'est un déferlement de rebondissements qui plonge tous les protagonistes dans une inquiétude sans nom. Si tous les corps ne remontent pas, il y a malgré tout une chose qui remonte à la surface, c'est le passé... Vie trouble, tromperies, assassinats, double jeu, bref vous l'aurez compris, c'est un véritable tsunami qui nous tombe dessus en lisant ce livre. Sonja nous fait connaître un sport avec ce roman, mais elle nous plonge également dans une enquête à double voir triple rebondissement aux côtés d'Albane, la détective privée au cœur brisé par une tragédie. Je me suis énormément attachée à elle, et la quitter a presque été un déchirement, elle va à mon avis rester un bon moment au fond de ma mémoire... Sonja, a su jouer avec nos sentiments, nos peurs profondes, grâce à son écriture fluide, franche et directe. La psychologie de tous ses personnages, trouble, dérives, espoir et tragédie font que soit on s'attache à eux soit on ne les apprécie pas. Une chose est sur c'est que moi, j'ai adoré plonger dans les profondeurs a leur côté.

Un très bon thriller, glaçant à souhait, où l’on plonge dans une enquête sombre, entre introspection et tension croissante. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au départ, peut-être en raison d’un rythme initial assez lent ou d’une atmosphère un peu opaque, mais une fois lancée, j’ai été happée. Sonja Delzongle maîtrise l’art des fausses pistes avec une précision redoutable. Elle dissémine les indices, brouille les cartes et nous oblige à tout remettre en question sans cesse. C’est une lecture qui exige de rester alerte, les twists sont nombreux et bien amenés. L’ambiance est oppressante, presque étouffante par moments — fidèle au titre — comme si l’on retenait sa respiration jusqu’au dénouement. Un thriller à la construction soignée, qui joue sur les zones d’ombre des personnages, leurs non-dits, et une tension psychologique bien installée. Mention spéciale à l’écriture, vive et immersive, qui m’a vraiment tenue jusqu’à la dernière page. Pas un coup de cœur immédiat, mais une très belle surprise une fois dedans.