Bonjour tristesse : Le livre de Françoise Sagan

Bonjour tristesse m’a d’abord désarmé. C’est un roman si court, si direct, si souple, qu’on croit au départ à une bluette élégante, un caprice d’été. Et pourtant, tout y est d’une précision redoutable. Françoise Sagan avait à peine dix-huit ans et elle écrivait déjà avec une liberté, une acuité, un style qui n’appartenaient qu’à elle. C’est peut-être ça le plus déconcertant#8239;: ce ton désinvolte, presque paresseux en surface, qui cache une justesse psychologique incroyable. Cécile, cette jeune fille qui se prélasse sur la Côte d’Azur, a tout de la dilettante, un peu cruelle, un peu flottante. Elle joue avec les sentiments comme on jouerait avec des coquillages sur la plage, sans bien mesurer ce qu’elle déclenche. Elle est libre, mais prisonnière d’un vide. Elle est vive, mais inconsciente. Et ce mélange est fascinant. Il y a quelque chose de très français, de très élégant dans cette manière de ne pas trop y croire tout en regardant tout avec lucidité. Le roman aurait pu être léger, mondain, une histoire de flirt et de jalousie dans un décor solaire. Mais Sagan y glisse une gravité souterraine, une sorte de mélancolie lumineuse. Rien n’est lourd, rien n’est appuyé, mais tout est cruel. La fin arrive presque en silence, avec cette tristesse calme, inattendue, presque philosophique. On ne s’y attend pas, et c’est ce qui fait mal. Il y a beaucoup de charme dans ce livre. Une insolence tendre, une ironie douce. Et surtout un talent éclatant, déjà très sûr. Ce n’est pas un roman de jeunesse. C’est un roman sur la jeunesse, écrit avec la maturité étrange de ceux qui comprennent vite ce qui se perd.

Cécile, 17 ans, est en vacances d’été dans une belle villa sur la Côte d’Azur, avec son père, Raymond, 40 ans, et sa jeune maîtresse du moment, Elsa. Les vacances s’organisent entre baignades, bain de soleil et sortie au Casino. Cécile rencontre Cyril avec qui elle flirtera et découvrira les premiers émois de l’amour. Tout se déroule avec légèreté jusqu’à la venue d’Anne Larsen, une amie de sa mère décédée 15 ans plus tôt. L’arrivée d’Anne va bouleverser l’équilibre qui s’était établi au sein du trio Cécile – Raymond – Elsa, et pour retrouver cet équilibre. En effet Cécile est troublée par Anne qu’elle admire, déteste, ignore tout à la fois. Cécile va manigancer et malheureusement provoquer l’irréparable. C’est un livre sur l’adolescence où l’insouciance, l’égoïsme et le manque d’empathie sont à leur apogée. Il est court (à peine 100 pages) mais dense ; tout est dit. Et on a réellement le sentiment d’être là avec eux, simple spectateur. Et l’écriture est incroyable, surtout lorsqu’on réalise qu’il s’agit du premier livre de Françoise Sagan qui n’a alors que 18 ans. La force de l’écriture est qu’avec un style simple, la complexité des sentiments et relations entre les différents personnages est parfaitement restituée. C’est définitivement un livre à découvrir.

"C'est bien là ce que je reprochais à Anne ; elle m'empêchait de m'aimer moi-même" - Cécile 17 ans. C'est une histoire courte et assez cruelle finalement. Cécile, 17 ans, se décrit à l'image de son père : insouciante, frivole, faite pour le bonheur et le refus de prendre ses responsabilités. Elle joue de tout et avec tous tout en ne cessant de sentir "ce vide autour, cette intensité du vide". Quand Anne, une amie de sa mère décédée vient représenter l'ordre, le calme, la maitrise de soi, le monde bourgeois intellect, tout vole en éclat. En même temps, ce sont deux conceptions de la vie qui s'affrontent et je referme le livre en me disant qu'il n'y avait aucun juste milieu mais des antagonismes forts. La conclusion est peut-être celle-ci : on ne change pas quelqu'un même en arguant de voulant son bien. NB. : le titre "Bonjour tristesse" fait référence à un poème de Paul Eluard ("La vie immédiate")

Alors oui effectivement c’est sympa ça se lit très bien mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Et puis Anne la nulle, Anne la moche la elle m’a trop gonflé. Enfin, tous les personnages de ce bouquin sont assez assommants.