Brooklyn : Le livre de Colm Tóibín

Années 50 Ne trouvant pas d'emploi dans son Irlande natale, Eilis va s'exiler à Brooklyn, laissant derrière elle son enfance, sa famille. Elle découvre une ville, des moeurs inconnues et connait la morsure du mal du pays. Un magnifique portrait de femme déchirée, résiliente et forte. Une belle histoire d'amour, Une écriture classique et sobre. Lu il y a une douzaine d'années, ne me restait que l'idée d'un beau personnage, la relecture conforte cette idée et me permet d'ouvrir avec plaisir le second tome.

« Brooklyn » est un roman de l’écrivain irlandais Colm Tóibín. C’est l’histoire de Eilis Lacey, jeune irlandaise, qui doit partir en Amérique, à Brooklyn, pour trouver du travail car les temps sont durs dans les années 50 en Irlande. Colm Tóibín est un très bon conteur et son roman est très agréable à lire ; voilà le roman parfait pour les vacances de la Toussaint à venir.

J’ai lu Brooklyn pendant mon séjour à Dublin, et difficile d’imaginer un cadre plus juste pour entrer dans l’univers de Colm Tóibín. Suivre Eilis, cette jeune Irlandaise contrainte de quitter sa terre natale pour New York dans les années 50, c’est plonger dans l’exil avec tout ce qu’il comporte : la nostalgie, la solitude, mais aussi l’apprentissage d’une nouvelle vie. Ce qui m’a marquée, c’est la délicatesse avec laquelle Tóibín dessine ses personnages et leurs états d’âme. Rien de spectaculaire, tout se joue dans la retenue, les gestes simples, les silences lourds de sens. Eilis devient un personnage d’une vérité bouleversante, partagée entre l’appel de l’Amérique et l’attachement viscéral à l’Irlande. En tournant les pages, j’ai eu l’impression de marcher à ses côtés dans Brooklyn, de partager ses hésitations, ses élans, ses choix impossibles. C’est un roman à la fois intime et universel, qui interroge ce que signifie grandir, aimer, s’émanciper. Et parce que j’ai déjà envie de prolonger ce voyage littéraire, Long Island, la suite de cette histoire, m’attend déjà dans ma PAL. Je suis impatiente de retrouver Eilis, comme on retrouve une amie qu’on n’a pas envie de quitter. Chronique : Brooklyn de Colm Tóibín J’ai découvert Brooklyn de Colm Tóibín pendant mon séjour à Dublin, et cette lecture a résonné de manière toute particulière. On y suit Eilis, une jeune Irlandaise des années 50 qui quitte sa famille et son pays pour s’installer à New York. Ce départ, qui pourrait être une promesse de liberté, se révèle surtout une plongée dans la solitude, le mal du pays et l’apprentissage d’une vie nouvelle. Ce roman aborde des thèmes universels : l’exil, le déracinement, le poids des choix, mais aussi la force silencieuse qu’il faut pour se construire loin des siens. Eilis n’est pas une héroïne flamboyante, et c’est ce qui la rend si touchante. Elle avance avec discrétion, affronte ses peurs, se heurte aux renoncements, mais petit à petit elle s’affirme, trouve sa voie et devient actrice de son propre destin. J’ai été séduite par la plume de Colm Tóibín, d’une grande sobriété mais d’une justesse rare. Il parvient à traduire les émotions les plus intimes avec retenue et réalisme. Ce n’est pas une histoire pleine de rebondissements spectaculaires : le rythme est calme, parfois même un peu lent au départ, mais c’est justement cette lenteur qui donne tout son relief au récit. On sent le poids du temps qui passe, des décisions qui s’imposent, des silences qui en disent long. Ce que j’ai aimé, c’est que rien n’est idéalisé : Tóibín ne cache ni les difficultés, ni les drames, ni la mélancolie. Mais il montre aussi la capacité de chacun à se réinventer, à trouver la force d’avancer, malgré les blessures et les manques. C’est un roman à la fois intime et universel, dans lequel beaucoup peuvent se reconnaître. En refermant ce livre, j’avais déjà envie de retrouver Eilis, comme une amie que l’on ne veut pas quitter. Heureusement, Long Island, la suite de son histoire, m’attend dans ma PAL.

Loin de ses biographies plus ou moins romancées (Thomas Mann, Henry James) Colm Toibin nous offre ici le magnifique portrait d'une inconnue. Eilis, une jeune femme irlandaise des années 1950, fait le choix, il est vrai largement encouragé par sa famille et sa paroisse, d'émigrer aux Etats-Unis. Elle se procure les documents nécessaires pour être admise (promesse d'embauche, certificats médicaux, parrainage décisif d'un prêtre). Elle vit dans la maison familiale d'Enniscorthy, entre sa mère et sa sœur Rose. Leur mari et père est décédé quelques années plus tôt. Si Rose a pu trouver du travail, Eilis peine à trouver sa place dans cette société qui offre alors peu d'opportunités aux femmes. Quatre parties vont se succéder pour relater ses premiers mois : l'arrachement au foyer natal (avec une traversée éprouvante), sa prise de contact avec ce mode de vie si différent du sien (malgré le rôle mi-protecteur, mi-garde chiourme de la communauté irlandaise de Brooklyn) et le mal du pays consécutif. Mais Eilis trouvera aussi une voie vers des études, en cours du soir, de comptabilité. Les mois se succèdent. Elle trouve ses marques, fait quelques rencontres. La dernière partie, qui se déroule plus de deux ans plus tard, nous la montre de retour en Irlande, pour un triste motif. Elle aura un choix décisif à faire : rester ou repartir pour New-York... J'ai adoré ce roman généreux, loin des clichés de la romance. Impossible de ne pas s'attacher au personnage d'Eilis. Récemment Colm Toibin a donné une suite à ce roman (Long Island) que je lirai certainement.