Cycle des Xeelees - tome 4 Accrétion : Le livre de Stephen Baxter

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Système solaire, fin du IVe millénaire.
Le soleil se meurt.
Lieserl n'est âgée que de quelques semaines et, pourtant, son corps est déjà celui d'une vieillarde. Car en dépit des apparences, Lieserl n'est pas humaine : elle est une intelligence artificielle, programmée pour être " téléchargée " au cœur du soleil afin de comprendre pourquoi il se meurt.
Ce qu'elle découvrira dépassera les pires craintes de l'humanité – un danger si terrible qu'il n'est tout simplement pas concevable.

" Accrétion est un triomphe. " The Times

De (auteur) : Stephen Baxter
Traduit par : Laurent Philibert-Caillat

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Expérience de lecture

Avis Babelio

shadowthrone

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Accrétion, c’est ce qui arrive quand un cerveau suralimenté en physique théorique décide d’écrire un roman, non pas pour raconter une histoire, mais pour prouver qu’il a tout compris du cosmos. Stephen Baxter, fidèle à lui-même, ne s’abaisse pas à créer des personnages crédibles, encore moins attachants. Il aligne des avatars d’idées, des pions conceptuels, des consciences désincarnées lancées dans une partie d’échecs contre l’entropie sur une grille qui couvre l’équivalent de plusieurs milliards d’années-lumière. Et le pire, c’est que ça fonctionne. À condition de ne pas chercher l’émotion. À condition d’aimer les courbes relativistes plus que les arcs narratifs. Le roman fait partie du cycle des Xeelees mais, dans une générosité presque suspecte, Baxter prend soin de tout expliquer. C’est sans doute parce qu’il sait très bien que le commun des mortels n’a pas forcément lu les trois tomes précédents, ni suivi un doctorat en cosmologie appliquée. Chaque concept est donc décortiqué avec une rigueur glaciale, chaque phénomène astrophysique exposé avec une clarté qui frôle l’obscénité intellectuelle. On sort de là avec la désagréable impression d’avoir assisté à une conférence brillamment illustrée, mais présentée par quelqu’un qui se fiche complètement de savoir si vous vous êtes endormi au deuxième paragraphe. Et pourtant, il faut lui reconnaître une chose : personne, ou presque, n’ose aller aussi loin. Manipulations de la structure de l’espace-temps, civilisations qui tordent les galaxies comme d’autres tordent des serviettes, IA post-humaines, sondes conscientes, matière noire qui ronge les étoiles comme un cancer sans symptômes. Le tout sur cinq millions d’années. Ce n’est pas un roman, c’est une frise chronologique hallucinée, une autopsie du réel dans laquelle la vie n’est qu’un bruit de fond temporaire, une anomalie destinée à disparaître sans laisser de trace. Les rares instants d’humanité qu’on croit entrevoir ne sont là que pour mieux nous rappeler leur inanité. Baxter ne fait pas semblant de croire que l’émotion changera quoi que ce soit. L’univers qu’il décrit est gouverné par des règles froides, mécaniques, insensibles. Le temps y est une blague, la mémoire une fonction obsolète, et la volonté une illusion provisoire. Toute tentative de sens est broyée dans l’indifférence cosmique, et c’est précisément ce désespoir feutré, ce néant logique, qui donne à Accrétion sa puissance. On ne ressort pas grandi de cette lecture. On ressort plus petit. Infinitésimal. Et c’est sans doute ce que Baxter voulait depuis le début. Vous rappeler que vous n’êtes rien. Pas même une erreur. Juste un fragment inutile d’un univers qui s’en fout.

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jeromebgx

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Un roman passionnant et enrichissant essentiellement sur le plan de la hard SF*. Les éléments d’astrophysiques sont nombreux, riches et de pointes. La narration quant à elle reste cohérente avec une sensation d’emerveillement réelle. L’impression de voyager dans l’espace et dans le temps est bien transcrite. L’enrichissement intellectuel à travers l’utilisation des connaissances scientifiques est agréable. Cependant le milieu du roman est un peu longuet notamment en ce qui concerne la vie à bord du vaisseau Nord et dans cet étrange dôme de vie sauvage. L’auteur développe une sorte de mini-civilisation sauvage qui vit dans une forêt reconstituée d’une manière que j’ai trouvé peu crédible. C’est d’autant plus dommage que les fonctionnements même qui assurent la viabilité du vaisseau et de l’équipage sur plusieurs milliers d’années sont peu abordés. On doit se contenter de drones réparateurs qui semblent omnipotents et de redondance des systèmes qui semble miraculeuse. Il en va de même pour l’aspect biologique qui est vraiment traité trop succinctement et nécessitera du lecteur une bien grande suspension de crédibilité. Il faudra donc admettre qu’un simple traitement avec des nanobots permettra de vivre des millénaires et qu’ensuite votre confiance pourra persister par le biais de « virtuels ». Qu’est-ce qu’un virtuel, quel est la nature de cette conscience, le fonctionnement de ses nanobots… Vous n’en saurez rien. Même constat pour l’aspect sociologique et psychologique qui m’a paru vraiment simpliste. Cela nuit à la cohérence global ce qui est dommage vue l’originalité narrative et la qualité des éléments de sciences physiques développés par ailleurs. En résumé un excellent roman sur le plan de l’astrophysique et du voyage cosmique mais decevant et simpliste sur le plan de la biologie, de la psychologie et de la sociologie. L’un des personnages principal est relativement bien traité et élaboré, Lieserl, contrairement aux autres. Mi être humain, mi IA. Mais là encore elle sera envoyé au coeur du soleil à l’aide d’un trou de ver, sous une forme qui restera trop mystérieuse. *Quelques exemples d’éléments abordés par l’auteur : - Fonctionnement et évolution d’une étoile de type G : zone radiative et convective, photosphère, chromosphère, nucléosynthèse stellaire, flash d’helium, supergéante rouge. - Anomalies topographiques de l’univers : murs de domaine, cordes cosmiques, trous de ver stabilisés par de la matière exotique. - Voyage spatial et temporel intergalactique du soleil jusqu’au Grand Attracteur en passant par les superamas de la vierge et Laniakea. - Le lot de particules et d’ondes : neutrinos, photinos et photons, matière exotique, neutron, ondes radios, masers, ondes gravitationnelles (appelées gravifiques) Sur les éléments scientifiques je conseille de creuser par ailleurs avec ChatGPT qui est un outil excellent pour reformuler et donc comprendre ces concepts.

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Morthina

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Merci à Apophis et son blog de m'avoir donné envie de me plonger dans la lecture des 4 tomes du cycle des Xeelees. De l'excellente hard SF vertigineuse à souhait ! J'y ai trouvé tout ce que j'aime dans la hard SF, à savoir des idées folles mais reposant sur une solide base scientifique et de l'épique à l’échelle intergalactique. Les 4 tomes sont très bons mais ce dernier "Accrétion" est absolument remarquable. On plonge littéralement au cœur de notre Soleil pour y observer son énergie drainée par des créatures de matière noire (oiseaux phonos). On assiste, spectateur impuissant, à l'extinction de notre univers entier, et… miracle du quantique, à la découverte pour notre petit groupe d'humains au bout d'un interminable voyage sidéral et sidérant, sans vouloir en dévoiler plus, d'une porte de sortie. Même sans expertise en physique quantique et bien qu'une bonne partie de la science mise en œuvre dépasse ma compréhension notamment dans les déplacements spacio-temporels et l'artefact au cœur de la saga, l'anneau conçu par la race quasi divine et très mystérieuse des Xeelees, l'auteur fait un sacré travail pour nous faire percevoir les gigantesques forces mises en œuvre (exclusion de Pauli, singularité nue, etc…) et nous laisser totalement ébahis et émerveillés. Les personnages au cœur de l'aventure se déroulant sur des millions d'années (voire milliards) ont de la profondeur, en particulier Lieserl humaine devenue ia. Et l'inventivité de Stephen Baxter dans sa conception de technologie et créatures extra-terrestres est sidérante. Je n'ai qu'une hâte poursuivre mon aventure avec la découverte du cycle Les Enfants de la Destinée du même auteur !

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Apophis

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 ans

Une histoire incroyablement ambitieuse, la Hard SF à son zenith Précision préliminaire mais qui a son importance : il s’agit du tome 4 du cycle des Xeelees, mais il peut se lire de façon indépendante sans problème. La preuve, je n’ai lu aucun des trois tomes précédents, et j’ai pu suivre l’histoire sans souci. En effet, quand l’auteur fait référence à des événements ou des personnages des tomes précédents, il a l’intelligence de les expliquer en détails. A la rigueur, une lecture utile peut par contre être Exultant, du cycle connexe des « Enfants de la Destinée ». Dans cet autre roman, Stephen Baxter brosse en effet, en parallèle à l’histoire principale, une histoire de l’univers et surtout des Xeelees qui peut être un plus pour la lecture d’Accrétion. Stephen Baxter est, on le sait, un des maîtres de la Hard SF. On a l’habitude, avec lui, des échelles temporelles vertigineuses, comme dans Les Vaisseaux du temps ou dans Evolution. Personne ne s’étonnera donc si l’histoire d’Accrétion s’étend sur… 5 millions d’années. En revanche, même chez Baxter, et en tout cas dans le reste de la SF, des personnages parcourant… 150 millions d’années-lumière restent peu courants, et des races manipulant des galaxies entières et la structure de l’espace-temps sur des échelles de milliards d’années et de centaines de millions d’années-lumière, ça reste franchement peu courant. Etant gros lecteur de SF depuis une trentaine d’années, je peux dire que je n’ai vu des histoires aussi ambitieuses qu’une poignée de fois, dont une bonne partie… chez Baxter lui-même. On pourra aussi citer Tau zero de Poul Anderson ou encore Palimpseste de Charles Stross. Toujours au chapitre références, certains passages font fortement penser à Arthur Clarke ou à Brian Aldiss dans Croisière sans escale. Pour finir, saluons le fait que Baxter ne se contente pas d’extraterrestres « en peluche » et qu’il crée des formes de vie hautement inhabituelles et élaborées, basées sur des défauts topologiques (les Xeelees) ou sur la matière noire (les oiseaux de photinos). En plus de l’ampleur spatio-temporelle, les personnages (et par extension Baxter lui-même) n’ont vraiment peur de rien : d’un vaisseau subluminique qui va transporter un terminus de trou de ver pendant mille ans de temps de voyage propre pour créer une boucle temporelle de 5 millions d’années à une humaine uploadée afin de créer la base d’une IA qui sert de sonde pour explorer les couches profondes du soleil, on est dans de la Hard SF de très, très haute volée. Les amateurs du genre seront aux anges, tous leurs thèmes favoris (et plus encore !) sont explorés : IA, vaisseaux à générations, trous de ver, manipulations de l’espace-temps, nanotechnologie, eugénisme à la Dune, etc, c’est d’un vrai festival dont il s’agit. Pour autant, même lorsqu’il parle d’astrophysique, de cosmologie ou d’effets relativistes de pointe, Stephen Baxter sait rester assez accessible, et explique clairement les tenants et les aboutissants de la physique qui sert de base à son histoire. Il y a certes quelques passages un poil ardus (métrique de Kerr, effet Lense-Thirring, modifications de la métrique de l’espace au voisinage des cordes cosmiques), mais rien de conséquent ou de bien méchant. Sans compter que rien ne vous oblige à lire ces courts passages « techniques », vous pouvez les sauter sans que cela nuise à la compréhension de l’intrigue. En résumé Un vrai festival de la hard SF, une histoire d’une ampleur, d’un souffle et d’une ambition comme on en voit (trop) peu, mais qui sait rester accessible au lecteur (on reste, même dans les passages les plus ardus, nettement en-dessous de quelqu’un comme Greg Egan). Je recommande vivement, tout en sachant quand-même qu’il vaut mieux avoir une nette affinité avec la Hard-SF avant de s’attaquer à ce genre de roman.

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L'auteur

Stephen Baxter

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