Dans la peau : Vendredi dans la peau de ma prof : Le livre de Nadia Coste, Silène Edgar, Tino

Une thématique à la fois originale et classique ! Il y a des côtés assez drôles et parfois touchants. Cela permet de comprendre les points de vue des différents acteurs de la vie d'un collège et peut permettre aux élèves d'ouvrir les yeux sur le quotidien des professeurs et sur "l'envers du décor". Malgré quelques longueurs c'est agréable à lire et les héroïnes sont attachantes et bien choisies.

Un roman de littérature jeunesse plein de malice, qui incite à se mettre à la place de l'autre pour mieux comprendre ses attitudes, comportements, réactions, qualités et défauts. A la fin d'un cours de Français, Hana, déléguée de classe et Mme Morvan, sa professeure, se retrouvent dans le corps de l'autre. D'abord paniquées toutes les deux, elles s'adaptent à leur nouvelle condition, tout en espérant retrouver leur corps au plus vite. Hana comme Mme Morvan dans leur corps échangé, apprendront à voir différemment les enseignants et les élèves, notamment celle qui risque de ne pas passer en 4e, MC ou Marie Catherine, l'amie d'Hana.

Ce vendredi est une journée cruciale pour Hana, déléguée de la classe, qui doit ce soir défendre sa meilleure amie Maris-Charlotte, dite M.-C., lors du conseil de classe. Car MC semble tout faire pour exaspérer les profs et le redoublement lui pend au nez. Pour tenter de les faire changer d'avis, Hana a tout prévu : super exposé préparé par les deux copines sur les jardins de Versailles en histoire-géo, demander au professeur de musique de laisser MC jouer un morceau de piano. En revanche il va être difficile de convaincre "la morve", leur professeur de français Mme Morvant, qui semble avoir pris la jeune fille en grippe. Et voilà que soudain, à la faveur d'une chute, Hana et cette professeure se retrouvent dans la peau l'une de l'autre ! Pour Hana, c'est un choc. Non seulement elle ressent les effets de l'âge, maux de dos et souffle court, mais en plus elle doit à la fois gérer des classes et trouver comment mener à bien le plan prévu pour sauver sa copine. Mais pour Mme Morvan, le choc n'est pas moins grand. Renvoyée en cours par une surveillante qui ne la reconnaît pas, elle va découvrir la vraie personnalité de MC et le ressenti des élèves. Mais surtout elle doit subir ce jour-là son entretien d'évaluation, clé de son éventuelle titularisation ! Évidemment, on ne peut pas s'attendre à quelque chose de crédible à partir d'un postulat pareil, y compris sur la titularisation des professeurs, bien plus tortueuse. Mais j'ai passé un bon moment en compagnie des deux protagonistes, qui vont ainsi découvrir l'envers du décor. Ça donne lieu à quelques scènes très drôles. Hana, qui ne veut pas lâcher sa copine malgré ce qui lui arrive, Muriel, boule d'angoisse qui repère malgré tout que MC joue un rôle qui la dessert, et Marie-Charlotte, jeune fille très douée qui se saborde par réaction envers les exigences trop extrêmes de ses parents, sont touchantes toutes les trois et on a envie de voir comment elles vont résoudre leurs problèmes.

Livre reçu par Masse Critique. Nous avons ici un roman jeunesse qui affiche clairement son objectif : aider l'enfant à comprendre le point de vue d'un adulte, qui plus est un prof. Le lectorat-cible est un ou une jeune collégien.ne de 11 ou 12 ans, en classe de cinquième comme le personnage principal. Je l'ai proposé à mes deux enfants qui sont dans cette tranche d'âge et un peu en dessous, ils l'ont bien aimé même s'il est difficile de tirer d'eux des arguments plus spécifiques. En ce qui me concerne j'ai eu un peu peur au début, toujours un peu le même défi de rendre réaliste l'expression d'un personnage enfant. Mais rapidement j'ai eu l'impression que les deux autrices trouvaient leurs marques et que ça allait mieux. Les deux personnages principaux sont de sexe féminin mais ça n'empêche absolument pas à un lecteur masculin de s'identifier je pense. Et puis un échange collégienne / vieux prof ça aurait peut-être été gênant. Les changements de narrateur sont très clairement indiqués par un petit dessin c'est une bonne idée qui évitera de se perdre à la lecture. Au final c'est relativement convenu mais ça ne dérange pas le lecteur enfant et je pense que le message passe bien : les profs aussi ont leurs problèmes, et ils ne peuvent pas vous aider pour les vôtres si vous ne leur parlez pas. En extrapolant ça pourrait même être valable pour les parents, qui sait ...