Derrière les panneaux il y a des hommes : Le livre de Joseph Incardona

Une lecture sur le week-end du 15 août qui croise cette histoire qui se déroule elle aussi sur un pont du 15 août donc raccord ! Nous sommes dans le noir le plus sombre à la limite de la caricature mais l'auteur par son talent évite d'y tomber parfois de très peu tant certaines pages sont à la limite mais toujours par la magie des mots il sort la phrase comme un ace pleine ligne qui nous fait retomber dans l'intangible du drame en cours . Alors oui rien n'est glamour dans ce livre sauf l'apothéose de cette souffrance qui n'attend que la mort des protagonistes pour recouvrir le mal absolu qui courre entre ses lignes . Sur les aires d'autoroutes qui sont une représentation assez parfaite du dérèglement humain de notre société entre le sexe tarifé pour les chauffeurs routiers et autres hommes commerciaux, artisans et... la mal bouffe atteignant ici son acmé par les profits engendrés sur la route des vacances vers le sud ,le soleil on oublie tout même le fait que l'on nous prend pour des cons dans les très grandes largeurs le temps de cette transhumance estivale nous sommes le troupeau captif prêt à être essoré financièrement.... Les sanitaires parfois à la limite de ce qui est acceptable quand ce n'est pas pire entre les messages obscènes inscrits sur les murs avec des 06 ...... pour rappel et le barbouillage des murs à la merde on découvre que notre humanité peut descendre bien bas dans l'immondice le tout sous une chaleur le plus souvent écrasante qui accentue les odeurs nauséabondes { je déclare vive les départementales contrairement à Jean Yanne *} Incardona crée tout un panorama ,un bestiaire de personnages tous un peu plus allumés les uns que les autres qui mettent le récit sous une tension permanente seulement entrecoupée par les réflexions philosophiques de l'auteur qui juge et accable notre époque à raison. La quête ici est une vengeance à assouvir retirer la vie à un monstre un fou un malade sans autre raisonnement que cette ultime solution "tu dois mourrir pour non pas expier ta faute mais juste pour être retranchè de la société telle qu'elle devrait pouvoir exister sans monstre de ton espèce..... Sardou sort de ce corps immédiatement !!! Le sexe pas l'amour ne le cherchez pas il n'est pas présent dans cette histoire par contre le sexe oui ultra représenté sous différentes formes le plus souvent avec une souffrance, une attente presque une léthargie que l'on abandonne pour que le corps comme un exutoire continue à survivre le coup tiré est comme une balle tirée dans une cible qui n'est autre que son propre corps sexe tarifé ou clandestin parfois jusqu'à l'obscene en contrepoint à cette passivité ambiante ou tout semble déjà joué bien avant le dernier coup de bite ou de dés selon votre souhait . On ne peut séparer le destin du hasard ni le sacrifice du maléfice indicible ils forment un tout qui anéanti l'espoir et la vie qui va avec sans retour possible vers l'avant du drame . Oui l'auteur nous chahute fort sa tangue dans le roulis des phrases ici tracées mais on ne chavire pas car on s'accroche à la ligne de vie merde il n'y en a pas dans cette histoire alors on s'accroche à ce que l'on perçoit du désespoir le goût amère de cette vengeance qui trouvera son terme pour assouvir la mort de la mort et rien d'autre , bastinguage illusoire et dérisoire. Pas d'espoir ni rédemption rien que la finitude des choses et des hommes . Comme déjà écrit au sujet de l'auteur ,c'est un faiseur au sens le plus noble du terme qui avec les moins de trente lettres de l'alphabet nous propose ici une symphonie en noire qui n'a vraiment rien d'une douce mélodie ou d'une chanson douce mais qui reste quand même un chant d'amour inhumain mais humain quand même car nous ne serons jamais rien d'autres que des hommes même s'il peut nous arriver de nous comporter comme des animaux ne ce le permettraient pas . Ce livre est une claque aux bon sentiments qui empestent tellement de médiocres romans un courant d'air certes non rafraîchissant mais un renouvellement d'air quand même. .... Il y a quelque chose dans le style de Incardona qui nous fait nous souvenir de Jean-Patrick Manchette et accentue le regret que cet homme est tirée sa révérence trop tôt pour nous humbles lecteurs . Lu à plus de 11000 pieds en survolant l'Alaska ou je n'ai pas réussi à voir qui vous savez du côté d'Anchorage ou la paix est sans courage ce qui ne nous encourage pas être optimiste une fois de plus une fois de trop ?

Pour ce livre, M. Icardona a choisi un style direct et brutal, très brutal. Noir. Ou la violence de l'histoire de Pierre affronte celle de Pascal, d'Ingrid, de Lola et de bien d'autres personnages ... Ce théâtre choisi par l'auteur symbolise, de mon point de vu, parfaitement celle de notre société où le beau côtoie constamment l'horreur sans jamais le regarder, le considérer. Pas le temps. Pas l'envie. Un divertissement tout au plus qui, au final, ne sera pas sans conséquence. Je ne pourrai pas dire que j'ai adoré ce livre mais il mérite attention et considération. Je recommande vivement :)

Un style d'écriture particulier mais hyper efficace. On ne passe pas par 4 chemin. Un langage un peu familier mais tellement courant. J'ai beaucoup aimé cette succession de phrase courte, qui nous font aller à l'essentiel ! L'intrigue, se passe sur l'autoroute, avec la disparition d'une ado en plein 15 août ! L'horloge tourne, le temps passe très très vite pour essayer de trouver le coupable et surtout, de retrouver la victime. On découverte de plein de personnages et chaque chapitre nous fait vivre une partie de leur histoire. Bref un super moment de lecture j'ai dévoré le livre !

Dans ce roman on suit différents personnages, tout d'abord Pierre, qui a abandonné sa vie et qui vit dans sa voiture, sillonne les routes et aires d'autoroute à la recherche du meurtrier de sa fille. Jusqu'à ce jour où il entend à la radio qu'une fillette a disparue dans des circonstances lui faisant penser à sa fille. C'est pour lui l'occasion de se rapprocher encore plus de celui qu'il pense être le bourreau de sa fille. On suit également la policière en charge de l'enquête ainsi que le meurtrier. Souvent j'ai du mal lorsque l'on connaît le meurtrier avant le dénouement mais ici ça ne m'a pas du tout dérangé. Le style d'écriture est assez original, c'est incisif et brut sans pour autant être vulgaire mais qui peut être cru par moment. Je pense que le style d'écriture passe ou casse et personnellement j'ai adoré c'était très bien dosé et maîtrisé. Autre point original du roman : le lieu, tout se passe soit sur l'autoroute soit sur des stations/restos d'autoroute, on a vraiment cette sensation que l'on ressent dans ces endroits. Ils sont un peu hors du temps, tout le monde où presque y est de passage et il y règne une ambiance particulière. Ça a vraiment été une excellente lecture qui est en plus assez courte.