Derrière les panneaux il y a des hommes : Le livre de Joseph Incardona

Un roman très noir qui parle de disparition d'enfant. Pierre a laissé tomber son boulot de médecin pour retrouver l'assassin de sa fille. C'est arrivé sur l'autoroute alors il reste près de la station service où sa fille a disparu. Le vocabulaire est très brut, parfois vulgaire, primal et c'est ce qui prend aux tripes. On sait très rapidement qui est l'assassin mais ce n'est pas l'essentiel du roman. Ce qui prend aux tripes c'est ce tueur qui, dans l'ombre, guette sa nouvelle proie, c'est cette mère qui essaie d'oublier, à coup d'orgasmes, et surtout ce père prêt à tout. Il y a quelque chose de mécanique et en même temps de bestial chez ces personnages. J'ai adoré celui de la prostituée qui attend là, sur cette aire d'autoroute, des jours meilleurs qui n'arriveront, elle le devine, jamais. Ou cette diseuse de bonne aventure au passé incroyable. Cette aire d'autoroute est un personnage à elle seule : rien de plus anonyme que ces endroits mais pourtant il s'y joue des drames terribles. Elle semble avaler les gens qui s'y arrêtent et les ramener à leur état le plus primitif. Elle a d'ailleurs été construite sur des restes de mammouth, retrouvés lors de sa construction. Attention, le vocabulaire peut paraître très cru mais j'ai adoré cette écriture qui alterne phrases très courtes, grands vides, dialogues à la mitraillette, et, d'un seul coup, de grands moments de réflexion sur la vie, son sens, et quel sens lui donner lorsqu'on a perdu ce qu'on avait de plus précieux ? Si vous aimez le noir, le très noir alors précipitez-vous sur l'écriture incisive de ce drame bouleversant.

Un roman extrêmement noir qui nous entraîne dans une histoire de vengeance où personne n’est épargné. Un drame affreux sert de ligne conductrice à ce récit habilement construit et glauque au possible.  La plume de l’auteur est vraiment très spéciale : on aime ou on n’aime pas. Personnellement, l’écriture m’a touchée malgré qu’elle soit très crue voire sale par moment. L’ambiance est poisseuse et une chape de plomb nauséabonde oppresse le lecteur jusqu’à la fin de sa lecture.  Pierre a perdu sa fille sur une aire d’autoroute. Agée de 12 ans, celle-ci s’est fait enlever par un pédophile insaisissable. Depuis 6 mois, Pierre vit dans sa voiture et arpente les autoroutes pour tenter de faire justice lui-même. Plus bas que terre, ce drame a détruit sa famille. Sa femme n’est plus que l’ombre d’elle-même et passe son temps devant la télévision, complètement amorphe. Jusqu’au jour où une nouvelle jeune fille disparait à son tour et donne un « nouvel espoir » pour attraper le kidnappeur d’enfants. L’enquête est relancée et plusieurs policiers sont sur le coup. Cette dernière va révéler la part la plus sombre de chacun d’entre eux…  En tant que maman, j’ai trouvé ce roman vraiment dur à lire de par ses thématiques principales : l’enlèvement d’enfants et la pédophilie. J’ai néanmoins trouvé le tout très bien abordé, avec un réalisme à couper le souffle. Les réactions des parents sont totalement crédibles, ce que j’ai beaucoup apprécié. À savoir tout de même que certaines scènes explicites sont très malaisantes.  L’alternance de plusieurs points de vue apporte une dimension profonde au récit. On suit tour à tour, le père, la mère, une enquêtrice… et même le pédophile. Le personnage du père est celui qui m’a le plus marquée évidemment. On s’attache rapidement à lui, même s’il a plusieurs côtés qui peuvent s’avérer sombres et repoussants.  Un excellent roman qui retrace à la perfection l’errance d’un père traquant le kidnappeur de sa fille. C’est bouleversant, poignant et d’une grande noirceur. Il ne plaira pas à tous, notamment pour son écriture quelque peu choquante, mais ne laissera personne de marbre.

Incardona est officiellement en train d’entrer dans ma liste d’auteurs favoris ! Un roman crasseux, moite et noir. Des mots aussi ardents que l’asphalte en été. L’intrigue nous happe dès le début et on se laisse écraser par une canicule aussi oppressante que délicieuse. Le rythme est dingue et révèle le désespoir d’un microcosme pas si éloigné de nous. À lire !

Pascal travaille dans les restaurants d’autoroute en tant que cuistot. Il vit dans son van aménagé. Il est devenu sourd suite à un accident de moto. Pierre vit sans sa voiture, errant dans sur les aires de repos à la recherche de celui qui a pris sa fille. Plus rien n’a d’importance sinon cette traque. Marc et Sylvie, tout à leur vie de couple en lambeaux, n’ont pas vu leur fille se faire enlever. Julie Martinez, capitaine de gendarmerie, veut plus que tout attraper celui qui est à l’origine d’au moins trois disparitions… L’histoire aurait pu être banale mais Incardona, de son style si particulier fait de sauts à la ligne réguliers, d’immersion dans chacun des personnages, de rythme métronomique, en fait un roman intense, cru, sans affèteries. Indispensable.