Deuils de miel : Le livre de Franck Thilliez

Franck Thilliez est certainement un des auteurs que je préfère dans le thème du thriller. Mais honte à moi, je n’ai pas lu bon nombre de ses œuvres. Dans la saga Franck Sharko, il me manquait le dernier dans la série (ordre chronologique pas de parution). J’avais adoré « 1991 » qui montrait les débuts de notre auteur. Puis, j’ai enchainé avec « Train d’enfer pour ange rouge » qui s’était avéré une lecture haletante mais difficile avec ses thèmes de violences intimes. Je conclus donc avec cet opus qui ma foi a su me convaincre avec une aventure haletante qui est très intéressante avec tous les thèmes qu’elle aborde. Je n’irai pas jusqu’à classer ce roman comme ésotérique mais clairement, la religion a une grande place dedans ne serait-ce avec toutes les références avec l’arche de Noé, l’apocalypse etc. En plus de ça, le côté psychologique s’accorde parfaitement avec l’enquête et brouille les pistes quasiment jusque la fin. Sous peine de divulguer des éléments clefs, je ne détaillerai pas les maladies abordées mais elles le sont de manière originale et plutôt logiquement dans la trame scénaristique. Je suis contente d’avoir pu avoir la trame complète de la carrière de Monsieur Sharko et aime beaucoup cette fin. Je ressors de cette lecture assez satisfaisante et avec une envie irrépressible de me plonger dans un autre roman de l’auteur.

Au début, j'avais un peu de mal avec le comportement de Sharko et donc du mal à me mettre dedans. Néanmoins, l'enquête emplie d'horreurs confère au génie. J'ai été aussi perdue que Sharko et plus l'enquête se dévoilait plus j'étais abasourdie devant tant de violences et de génie. L'évolution du personnage du commissaire est juste incroyable. J'ai eu tout de même quelques soucis avec la manière dont l'auteur décrit certaines femmes dans son oeuvre. Mais au final j'ai été happée et je l'ai lu d'une traite car cela reste un très bon thriller selon mes critères. En effet, je lis très peu de thriller mais j'attends d'eux qu'ils me traumatise, me happe et me surprenne. Ce qu'ici Franck Thilliez à parfaitement réussi.

Deuils de miel était le seul roman de la série Sharko que je n'avais pas lu. Troisième de cette série et publié en 2006, l'auteur n'a pas encore à mon sens la maturité et le brio de 1991, Syndrome [E] et Gataca. Quelques mois après les événements traumatisants de Train d'enfer pour Ange rouge, l'inspecteur Franck Sharko reprend du service malgré un état psychologique fragile. Il est toujours rongé par le deuil de sa femme et de sa fille. Quand on lui confie une nouvelle affaire étrange, il se jette dans l'enquête à corps perdu. Une femme est retrouvée nue, rasée et morte, couverte de papillons vivants. le corps semble mis en scène avec une précision morbide, comme s'il s'agissait d'un message ou d'un rituel. Très vite, Sharko comprend qu'il a affaire à un tueur obsessionnel, passionné par les insectes, et plus particulièrement par les abeilles et les papillons, notamment le sphinx à tête de mort. Si cette enquête est originale, menée dans ce monde sombre et inquiétant où l'entomologie croise la folie humaine, j'ai peu goûté aux épisodes schizophrèniques de Sharko. Une lecture éprouvante, rythmée par des scènes assez gore sans gros suspense. J'ai trouvé particulièrement glauque et sordide l'atmosphère de Deuils de miel. Phobie des insectes et autres araignées…Sensible s'abstenir. Pour une fois Thilliez m'a déçu.

J’ai mis du temps, mais, parvenue à la moitié du roman, je me suis enfin immergée dans l’histoire. Mais il m’a fallu persévérer ! Le thème des insectes était un peu long à mon goût (mais bien ficelé), d’autant que je suis arachnophobe ! J’ai eu un peu plus de mal avec Sharko qui plonge dans les méandres d’une dépression, car j’ai trouvé que les descriptions trainaient un peu bien que nécessaires pour la suite. En revanche, toute la deuxième moitié du roman est bien plus rythmée et j’ai vraiment bien plus apprécié ma lecture. De quoi être impatiente pour la suite de la série SharkoHennebelle !