Double piège : Le livre de Harlan Coben

Ça démarre comme un riff froid, presque clinique : une vétérane de l’armée, Maya, voit son mari assassiné sous ses yeux. Quelques jours plus tard, une caméra de surveillance lui montre l’impensable : son mari bien vivant, jouant avec leur fille. Faux espoir ou manipulation diabolique ? Dès ce point de départ, Coben déroule son art du doute, celui qui transforme une certitude en mirage. Maya est une héroïne marquée au fer rouge : ancienne pilote, hantée par des décisions militaires lourdes de conséquences, elle porte en elle un mélange de force et de culpabilité. Coben en fait un personnage dense, complexe, qui lutte autant contre ses démons intérieurs que contre l’énigme qui l’engloutit. Le roman est tendu comme un fil, chaque chapitre ajoute une strate d’incertitude, chaque vérité se fissure aussitôt révélée. L’intrigue brille par ses couches multiples : complot familial, secrets militaires, manipulations psychologiques. Tout s’entrecroise dans une atmosphère paranoïaque, où la frontière entre le réel et l’illusion se brouille. On est dans une mécanique redoutable, calibrée pour nous happer, mais où Coben trouve aussi l’espace pour sonder la solitude, la culpabilité, le besoin viscéral de vérité. Le twist final ? Un coup de poing. Pas gratuit, mais implacable, presque cruel. Du Coben pur jus, celui qui sait refermer son piège avec un claquement sec.

« La mort est toujours si proche qu’il est peut-être sage de familiariser les enfants avec ce concept dès leur plus jeune âge. » « On dit qu’un avocat ne doit jamais poser une question s’il ne connaît pas la réponse. » « L’ironie est un mécanisme de défense. » « Un soldat sait tirer parti d’un contretemps. Quand on a une chance de souffler, on en profite. On se refait une santé. »

Genre : triller Histoire : Maya est une mère ancien soldat. Elle doit mener l’enquête pour trouver qui a tué Joe son mari. Puis elle se rend compte que d’autres assassinats son relier à celui de Joe. Moral : il ne faut pas négliger sa santé moral

A peine a-t-elle enterré son mari que Maya se lance dans une enquête aux ramifications impressionnantes pour découvrir qui a assassiné sa sœur Claire. Et ce qu’elle va découvrir ira au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer : des actes criminels restés impunis, des enquêtes bâclées, des cadavres pas si bien cachés et des secrets enfuis. Ce roman est aussi pour l’auteur l’occasion de mettre en avant les lanceurs d’alertes et les risques qu’ils prennent pour faire connaître au monde certaines dérives, ici de l’industrie pharmaceutique. Selon moi, Double piège n’est pas le meilleur cru de l’auteur américain. J’ai trouvé l’histoire plutôt linéaire, trop lente et longue. Il y a certes quelques surprises mais elles ne sauvent pas l’ensemble. S’agissant d’un livre audio, j’ai bien aimé la voix et le ton employé par Marie-Eve Dufresne pour interpréter les différents personnages. On a vraiment l’impression d’être au cœur de l’action et de visualiser les scènes comme si on était aux côtés de Maya. Retrouvez ma chronique entière sur le blog