Dune, les origines - tome 1 La communauté des soeurs : Le livre de Brian Herbert, Kevin J. Anderson

Attention même critique sur les 3 tomes, je considère que c'est le même roman avec le même souffle : J’ai lu Dune – Les Origines de Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Les trois volumes. Jusqu’au bout. J’ai lu avec une forme de fidélité, peut-être d’obstination. Quelque chose comme une dette ancienne. Depuis 1979, Dune habite ma mémoire. C’est un livre qui m’a accompagnée comme peu d’autres. Un livre que j’ai relu treize fois, non pour y chercher du réconfort mais parce qu’il y avait dans son langage, dans sa lenteur, une forme de profondeur qui résonnait avec la mienne. Quelque chose que je ne savais pas dire, que je ne sais toujours pas dire, et que j’ai trouvé là. Ce que Franck Herbert a écrit ne se résume pas. Ce n’est pas un univers. C’est une langue. Un temps. Un pli dans la pensée. Ce n’est pas de la science-fiction. C’est une cosmogonie intime. J’ai lu Après Dune, les préquelles – Atréides, Harkonnen, Corrino, La Genèse. Et je m’étais arrêtée là. J’avais compris qu’il y avait une rupture. Pas seulement de style. Une rupture de nécessité. Les livres du fils ne naissent pas d’un vide. Ils naissent d’une volonté. Peut-être d’un manque. Peut-être d’un besoin de dire ce qu’on n’a pas su dire à temps. Mais après le film de Denis Villeneuve, après la série Dune: Prophecy, je suis revenue. J’ai lu. Et je dois dire les choses comme elles sont : ce n’est pas une œuvre littéraire de premier plan. Le style manque. Ce n’est pas un jugement esthétique. C’est une absence de souffle. Les phrases disent. Elles n’ouvrent pas. Elles enchaînent, elles rappellent, elles expliquent. Trop. Tout le temps. Le mystère est retiré. Et avec lui, la puissance d’évocation. Il y a trop de personnages. Trop de noms. Trop de silhouettes qui traversent les pages sans laisser de trace. Le frère et la sœur de Vorian Atréides. Inutiles. Vorian lui-même, trop présent. Comme si le roman doutait de sa propre légitimité et qu’il fallait à tout prix le raccrocher au nom du père. Et pourtant. Quelque chose m’a touchée. Dans ce trop. Dans cette maladresse. J’ai lu autre chose. Un fils qui écrit pour parler à son père. Un fils qui veut comprendre, et peut-être se faire pardonner de ne pas avoir su ou pu continuer. Ce n’est pas un roman autonome. Ce n’est pas un chef-d’œuvre. Mais c’est un hommage. Et à ce titre, il m’a émue. Pas dans le texte. Dans l’intention. J’ai lu un fils qui revient, comme on revient sur une tombe, non pour faire mémoire mais pour poser sa main. Pour dire : je t’ai lu, je t’ai relu, j’ai essayé d’écrire comme toi. Et même si je n’ai pas réussi, je t’ai aimé. Et c’est peut-être pour ça que j’ai compris le choix de Dune: Prophecy. Repartir autrement. Choisir un autre axe. Une autre voix. Faire de Valya Harkonnen un centre. Ouvrir une brèche là où le fils du père avaient simplement recousu. Et ce choix me paraît juste. Parce que les héritages ne se répètent pas. Ils s’inventent.

Je m'étais donné pour défi de lire intégralement les romans Dune, mais ayant entre temps regardé la série Dune Prophecy pour laquelle j'ai eu un coup de coeur, il me fallait en savoir plus sur La Communauté des Soeurs ainsi que sur la guerre des machines-pensantes. (je voulais acheter la trilogie liée aux machines-pensantes mais pas en stock dans ma librairie j'ai donc commencé par Les Origines de Dune avant La Genèse). J'ai beaucoup apprécié ma lecture cependant, je conseille vraiment de lire en intégralité de la Genèse de Dune avant d'entamer celui-ci (logique me direz-vous, mais les libraires préfèrent mettre en avant les livres tirés de la série, ce que je comprends tout à fait). Cela étant, l'ouvrage reste quand même compréhensible sans. On est face à un roman choral d'une richesse que je trouve incroyable et des réflexions sur la société et la nature humaine toujours d'actualité. Parmi tous les personnages je retiens Valya Harkonnen, prête à tout pour parvenir à son objectif ainsi que Vorian Atréides, un héros de guerre faisant preuve d'une grande sagesse et d'une humilité (dont certains devraient prendre exemple). Je recommande à ceux qui comme moi ont eu envie d'en savoir plus sur la mystérieuse Communauté des Soeurs mais ne vous attendez pas avec ce premier volume à retrouver exactement ce que vous voyez dans la série (le livre narre des évènements bien antérieurs et l'adaptation TV sert de complément plus accessible au grand public).

#127964;#65039; Chronique#127964;#65039; « Un observateur discret peut apprendre d'innombrables secrets, mais je préfère être un participant actif. » Je serai l’observatrice pour découvrir tous les secrets de Dune, mais aussi active, car se lancer dans cette saga, c’est déjà un défi qui nécessite quelques efforts, mais je sais que j’y arriverais…J’ai commencé par La Communauté des Sœurs car je voulais en savoir plus sur ces femmes aux pouvoirs extraordinaires qui semblent être des membres actives et discrètes, observatrices et puissantes, au cœur du pouvoir politique…Découvrir l’origine du Bene Gesserit, c’est plonger dans le passé, dix mille ans en arrière, c’est revoir les batailles qui se sont déclarées et le nouvel ordre précaire, qui ne manquera pas de s’effondrer, car le monde est ainsi, le réel ou imaginaire, toujours instable…Nous allons faire la connaissance des toutes premières Révérendes Mères, les débuts des écoles Mentat, les possibles Navigateurs, tout cela, dans un contexte géo-politique complexe et empuanti de trahisons diverses… « - Tous les progrès majeurs résultent de crises et de survies. Sans défi extrême et tension insoutenable, on ne peut pas réaliser son potentiel. » La vérité de cette affirmation est puissante. C’est dans le pire, qu’on se révèle, qu’on va chercher au plus profond de soi, l’énergie nécessaire pour combattre l’inéluctable. Que ce soit les Sœurs, la Guilde spéciale, les Mentats, leurs survies va dépendre de l’étendue de leurs capacités physiques et mentales. Et ce qui va nous tenir en haleine tout le long. Comment vont-ils réussir? Comment vont-ils s’adapter? Comment vont-ils vaincre l’ennemi? Tous veulent rester dans la course au pouvoir, tous veulent jouer leurs rôles, tous sont déterminés à faire régner leurs valeurs…Mais tous, c’est autant de manières de penser, de façons d’agir, et de gouverner…Mais tous, c’est certains, qui se placent d’un côté ou de l’autre de la ligne du bien et du mal…Tous, c’est autant de forces contraires. Jusqu’où sont-ils prêt à aller pour imposer leurs idéaux? « La façon dont vous voyez l'avenir de l'humanité, sombre ou lumineux, dépend du filtre que vous appliquez au flot de données que vous recevez. » L’information est source de pouvoir. Que ce soit l’information des données génétiques passée au filtre de la Révérende Mère, Raquella et sa comparse Valya Harkonnen, ou l’information des données spéculatives filtrée par Josef Venport ou encore celle des données politiques et sociales passée au crible fin par les frères Corrino, Manford Torondo, Vorian Atreides et Gilbertus Albans, autant vous dire que votre façon de voir les choses risque de changer en fonction des pages qui se tournent presque toutes seules, tellement c’est addictif! On sent bien que chacun a à cœur de protéger et accroître sa communauté, mais que les enjeux sont tels, qu’ils leur faut redoubler d’astuces et de manipulations pour continuer d’influer sur le cours des événements…Sans compter que dans les esprits, la bataille de Corrin et la peur des Machines pensantes sont encore bien présentes, et peuvent encore entraîner un chaos sans nom…Tout dépend comment on regarde. Tout dépend des données qu’on reçoit. L’équilibre est fragile, mais leurs formations les aidera sans doute à ne pas perdre foi… « L’esprit de l’homme est sacré. » Mais personne n’a encore étudié celui de la femme…Voyons voir comment elles vont s’en sortir ces demoiselles à la maîtrise parfaite de leurs corps et de leurs énergies spirituelles, il me tarde de voir comment va se fonder l’ordre religieux du Bene Gesserit, leurs percées triomphales dans les couloirs de l’Imperium, et les secrets de leurs sororités…J’ai lu et adoré Dune, les origines et je compte bien explorer ce cycle passionnant centré sur ces personnages féminins et leurs magies presque surnaturelles…