Galatea / Galatée - Bilingue : Le livre de Madeline Miller

Madeline Miller reprend le mythe de Pygmalion en faisant de Galatée, la statue devenue vivante, une incarnation de la femme-objet. La violence du texte est puissante et vient bousculer le lecteur. le style de Madeline Miller est parfois plus vulgaire que d'habitude, comme pour retranscrire la brutalité exercée par Pygmalion sur sa femme. C'est encore un texte brillant qui nous est proposé par cette autrice, qui porte un regard éclairé sur notre société actuelle en réécrivant un mythe ancien.

Cette histoire est aussi courte que percutante, véritable miroir de notre société dans le rapport entre les hommes et les femmes. La plume de Miller est toujours aussi maîtrisée et cette réécriture est aussi splendide que les autres. Je pense que tout le monde devrait lire ce titre au moins une fois dans sa vie.

Madeline Miller reprend avec brio le mythe de Pygmalion et Galatée dans une courte nouvelle. Pygmalion, sculpteur de génie et méprisant les femmes, créé une magnifique sculpture représentant une très belle jeune femme. Il s’éprend de sa création. La déesse de l’amour, Aphrodite, insuffle la vie à cette statue : Galatée, qui devient l’épouse de l’artiste. Avec Madeline Miller, pas de conté de fées ! La nouvelle débute des années après le mariage. L’artiste est un homme d’âge mûr, exécrable. Galatée qui a voulu s’échapper, se retrouve séquestrée, punie pour avoir souhaité s’affranchir de sa condition d’épouse soumise. Pour son mari, Galatée aurait dû rester cette très belle statue, une beauté immuable à l’image d’une jeune vierge. Cet artiste vieillissant désirait plus avoir un jouet à sa disposition qu’une compagne avec laquelle construire une vraie relation de couple. Pas de chance (pour lui), Galatée en prenant vie a été capable de parler et surtout de réfléchir. J’ai aimé terminer l’année 2024 avec ce texte court. J’ai aimé suivre le parcours de l’héroïne et aussi apprécié le parti pris de l’autrice. Merci à elle de ne pas avoir repris ce mythe en nous proposant une romance édulcorée et mièvre, comme cela semble être la tendance actuelle…

c'est le genre de nouvelle qui déclanche la rage. Que ce soit au travers des premières lignes, forte d'une triste expérience ô combien féminine, ou au fil du récit qui monte lentement. ET cette problématique d'admirer la femme tant qu'elle n'a pas d'idée, d'opinion, d'être à proprement parler.