Jacques le fataliste et son maître : Le livre de Denis Diderot
Jacques accepte les caprices du destin et s'en moque. Quand un malheur survient, il réagit en philosophe : " C'était écrit là-haut ! " C'est la seule façon, à ses yeux, de s'accommoder de la confusion du monde.
Chevauchant au hasard dans la campagne française aux côtés de son maître, il entreprend de lui raconter ses aventures amoureuses. Mais tout conspire à retarder son récit: femmes du monde, marquis, paysans, prostituées, moines ou chirurgiens rencontrés en chemin – toute la société de l'Ancien Régime – leur donnent le spectacle de la comédie universelle. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Jacques prétend ignorer le vice aussi bien que la vertu. Et Diderot, qui ne le quitte pas d'une semelle, ne cesse de se demander : " L'homme est-il bon ? Ou bien est-il méchant ? "
Texte intégral
12/21
De (auteur) : Denis Diderot
Expérience de lecture
Avis Babelio
Kez
• Il y a 1 semaine
Treize notes de lecture de retard… Je préfère lire à la rédaction de critique…. Parfois je ne rédige pas ma note de suite car j’aurais aimé y inclure mon abécédaire, parfois tout simplement parce que je passe tout de suite à un autre livre, parfois par flemme… Et bien Jacques le fataliste fait parti de ces romans dont j’aurais du rédiger la critique depuis fort longtemps…. Et avec ma mémoire de poisson rouge, j’essaie de faire remonter à ma mémoire de quoi il s’agissait et de mes impressions… Ce livre fait parti des romans écouté en audiolivre pendant un voyage en Italie au tout début du printemps. Des sensations de randonnées, des paysages, des souvenirs de ce voyage remontent à ma mémoire. La mer, des vignes, une plage, des arbres fruitiers. L’histoire de ce roman a bien du mal à émerger de ces réminiscences. Et puis ce valet et son maitre se précisent avec cette histoire que souhaite narrer Jacques et qui s’emmêle. Je n’arrive pas à me souvenir de cette phrase, cette litanie, dont le sens était, d’après mes vagues souvenirs, « c’était écrit » et qui sert de motto à ce fameux Jacques. Il a beaucoup plus d’humour que son maitre… Mais l'esprit du livre n'est il pas de ne plus savoir qui est le maitre de qui / de quoi.. De cet exercice, je n’ai pas retenu grand-chose de Diderot mais j’aime me souvenir de ces moments de balade…
Lowsleeperr
• Il y a 2 semaines
J’ai eu l’impression de marcher aux côtés du maître et de Jacques. Leurs discussions m’ont souvent fait sourire. Ce valet qui rêve éveillé mais garde un regard si clair sur la vie, et ce maître qui se laisse bousculer par ses impertinences. Ce que j’ai aimé, c’est que Diderot s’adresse directement aux lecteurs, comme si nous faisions partie du voyage. Parfois, j’avais envie de répondre, de sauter entre ces pages, de vivre ce périple pour de vrai. La langue est drôle, vive, ce qui rend tout encore plus savoureux. Au fond, j’ai eu l’impression de lire un texte qui, malgré les siècles, me parle comme à un ami.
r7vincent
• Il y a 3 mois
Jacques, brave serviteur convaincu que “tout ce qui nous arrive était écrit là-haut”, raconte sa vie, interrompt son récit, digresse, philosophe, s’engueule avec son maître, puis digresse encore. Et vous ? Vous suivez, hilare et perdu, comme dans une auberge où le vin coule plus que les réponses. C’est un roman qui se moque des romans, un pied de nez à l’ordre établi, un clin d’œil permanent au lecteur, que Diderot prend à partie avec une jubilation contagieuse. Chaque page sabote la précédente, chaque début d’histoire s’évapore dans une pirouette. Et pourtant, ça fonctionne : c’est libre, drôle, insolent — et terriblement moderne. Un ovni littéraire où la philosophie flirte avec la gaudriole. Le chaos y est organisé, l’absurde assumé, et le plaisir... très peu académique.
LaLisiere
• Il y a 4 mois
Rédigé entre 1765 et 1784, mais publié à titre posthume en 1796, "Jacques le Fataliste et son maître" s’impose comme une œuvre audacieuse et profondément novatrice. Diderot y déploie une réflexion philosophique sur la liberté, le destin, la nature humaine et le récit lui-même, tout en rompant avec les codes du roman traditionnel. Loin de se contenter de raconter une histoire linéaire, Diderot joue avec la narration, interpelle le lecteur, brouille les frontières entre fiction et réalité. Ce roman, à la fois divertissant et profond, continue d’interroger notre rapport à la lecture, à la vérité et à la condition humaine. Le roman s’articule autour d’un voyage sans destination précise, celui de Jacques et de son maître, ponctué d’anecdotes, de digressions, d’interruptions volontaires et de récits enchâssés. Cette structure éclatée, loin de nuire à la cohérence de l’ensemble, traduit la conception fataliste du monde portée par le personnage principal : « Tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. » Mais cette fatalité est constamment mise en tension par l’imprévisibilité du récit. Diderot déconstruit le roman en train de s’écrire. Le narrateur intervient régulièrement, interroge le lecteur, le taquine, le contredit. Cette mise en abyme du processus narratif constitue l’un des aspects les plus modernes de l’œuvre. Elle anticipe les expérimentations littéraires du XXe siècle, de Sterne à Kundera, et propose une réflexion lucide sur les pouvoirs et les limites de la fiction. Jacques, valet philosophe et libre penseur, incarne une forme de sagesse populaire mêlée d’ironie et de bon sens. Son fatalisme affiché, hérité d’une blessure amoureuse, coexiste paradoxalement avec un esprit critique aigu et un goût prononcé pour le raisonnement. Face à son maître, personnage plus effacé, souvent ridicule ou indécis, Jacques se détache peu à peu comme la figure centrale du roman. Cependant, Diderot évite toute idéalisation. Jacques est plein de contradictions, souvent bavard, parfois incohérent. Mais c’est précisément dans cette humanité imparfaite qu’il devient attachant et philosophique. Par lui, le roman interroge ce qu’est vivre : accepter l’incertitude, raconter pour donner sens, tout en sachant que l’histoire ne se termine jamais vraiment. Diderot inscrit son œuvre dans l’esprit des Lumières, mais s’en distingue par une approche moins doctrinaire que ses contemporains. Il ne cherche pas à démontrer une vérité unique, mais à faire naître le doute, le questionnement. La liberté individuelle, l’amour, la morale, la religion, la condition sociale sont explorés sans jamais être enfermés dans un discours univoque. Le dialogue entre Jacques et son maître, souvent léger et comique, sert de prétexte à des réflexions profondes sur le destin, les rapports de pouvoir, la sexualité, la sincérité. Diderot s’amuse des conventions, mais il les utilise pour mieux interroger les normes de son époque. "Jacques le Fataliste et son maître" est un roman majeur, à la fois ludique, philosophique et profondément subversif. Par son style libre, sa narration déconstruite, ses personnages vivants et sa richesse réflexive, Diderot propose un objet littéraire inclassable, résolument en avance sur son temps. C’est une lecture exigeante, parfois déconcertante, mais toujours stimulante. Ce roman n’offre pas de réponses simples, mais invite à penser avec liberté, humour et scepticisme — autant de qualités qui en font une œuvre essentielle du patrimoine littéraire et intellectuel.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266296441
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 416
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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3,70 € Poche 416 pages