La colline qui travaille : Le livre de Philippe Manevy
Le bruit d'un téléphone, l'odeur de l'eau de Javel, le goût d'un nescafé... Philippe Manevy tire le fil du souvenir et tisse l'étoffe d'un roman familial sur quatre générations en commençant justement par le personnage d'Alice, sa grand-mère maternelle, tisseuse de métier. Pointilleuse et déterminée, elle devint la figure de proue d'un mouvement ouvrier au lendemain de la victoire du Front Populaire. Très vite, René, son époux, fait son apparition dans le récit. Ancien sportif, il fut un typographe possiblement engagé, avec d'autres héros de l'ombre, dans un acte spectaculaire de résistance. Tous deux parents dévoués de Martine, ils seront prêts à tout pour assurer le futur de leur fille studieuse et appliquée.
Chaque chapitre met en lumière un membre de la famille aux prises avec les épreuves que lui réservent son époque et l'existence. Apparaissent progressivement des liens entre eux et des échos que l'auteur consigne ici, sans rien cacher des doutes qui surgissent au fil de son travail d'écriture. Et l'on traverse ainsi deux guerres mondiales, des crises économiques, les Trente glorieuses, les espoirs et les désillusions du XXème siècle.
Déclaration d'amour et hommage vibrant à la classe ouvrière, La colline qui travaille revigore le genre de la chronique familiale et offre au lecteur un sentiment de réconfort et de douce nostalgie.
De (auteur) : Philippe Manevy
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Coutu
• Il y a 6 jours
Lu dans le cadre du prix Louis Guilloux 2025. J'ai failli passer à côté de cette tranche de vie et d'amour familial. Il me restait une semaine pour le lire avant la clôture des notes pour le prix et je n'ai pas réussi à m'y atteler dans une semaine trop prise. Une fois les notes données sur les autres livres que j'avais lu je me suis dit, je le finis ou pas ? Et bien m'en a pris je l'ai fini, et je me suis régalé avec cette exploration de la branche maternelle de l'auteur ! C'est habile bien écrit, touchant, instructif et ça agit comme un miroir bienveillant sur mes grand-parents, ma famille et ça, ça n'a pas de prix
Littlewalkingviking
• Il y a 2 semaines
Ici, l'auteur retrace son arbre généalogique pour mêler l'histoire familiale à l'histoire d'un quartier, la Croix-Rousse, cette colline qui travaille. C'est un roman social et familial à la fois qui retrace à travers l'histoire d'une famille l'histoire de la France et de l'avancée des droits sociaux. Un roman qui apparaît d'autant plus pertinent en ces temps où les avancées sociales semblent être grignotées petit à petit, et qui n'en oublie pas d'être très romanesque, nous entraînant dans ces vies à la fois ordinaires et magnifiques. Un bel hommage et une lecture nécessaire, émouvante, puissante.
Delphine-Olympe
• Il y a 2 semaines
Pourquoi écrit-on ? Sans doute les raisons de ce geste obéissant à une nécessité intérieure sont-elles multiples, et pas toujours formulées de manière consciente. C’est pourtant la question que pose d’emblée Philippe Manevy et à laquelle il répond aussitôt : pour combattre l’effacement et l’oubli. Issu d’une famille ordinaire, l'auteur conserve peu de traces des êtres qui l’ont précédé et qui ont présidé à sa propre existence. Aussi s’efforce-t-il de remonter les branches d’un arbre généalogique dont les ramifications se révèlent rapidement ténues. Quelques disparitions prématurées ayant coupé court à toute descendance, de lourds silences autour de destinées jugées peu conformes aux valeurs familiales et le peu de documents que laissent les plus humbles confortent l’auteur dans sa démarche autant qu’ils le contraignent à combler les blancs. Ce sont ainsi les destinées de quatre générations qu’il retrace, celles d’« une famille sous trois Républiques (1872-2025) ». Un siècle et demi d’histoires individuelles et d’Histoire avec un grand H. Une période qui connut plus de changements que jamais auparavant, ou plutôt dont l’accélération fut telle que l’écart que nous ressentons avec nos grands-parents est peut-être plus important que celui que ces derniers connurent à l’égard de leurs propres aïeux. S’il restitue une part de l’atmosphère des époques qui se sont succédé - la Grande guerre, le Front populaire ou la Libération - c’est surtout l’identité d’une ville que l’auteur dévoile, celle de Lyon où s’ancrent ses racines. En relatant l’histoire des différents membres de sa famille c’est en effet la géographie, physique autant que sociale, de la cité qu’il laisse transparaître. Ce faisant, c’est peut-être le temps révolu de son enfance que l'auteur cherche à retrouver, tant son récit se teinte d’accents de nostalgie. Il faut dire qu’en s’installant au Canada, il a de longue date mis quelques milliers de kilomètres entre lui-même et sa ville natale. Mais aussi entre lui-même et sa famille. S’il s’efforce avec ce texte de la retrouver, c’est la partie relative à ceux qu’il a connus qui m’a semblé le plus réussie. En faisant appel à ses souvenirs personnels, en se remémorant les êtres qu’il a aimés, en confessant les regrets qu’il peut porter en lui de n’avoir pas toujours su leur témoigner son attachement, son récit se fait plus sensible et habité. Philippe Manevy touche alors le lecteur en plein coeur. Mais ce texte empreint de sensibilité offre également une autre dimension - que laissaient deviner les premières lignes qui le constituent. Il s’enrichit en effet d’une réflexion sur la littérature, et en particulier sur les récits intimes dont l’intérêt - et la légitimité - sont aujourd’hui si souvent contestés. Il récuse fort habilement le prétendu narcissisme dont notre époque serait l’objet en quelques pages parfaitement argumentées. Mais c’est bien l’entièreté de son récit qui nous démontre combien l’expérience d’un individu peut atteindre une dimension plus universelle dans laquelle le lecteur peut se reconnaître, et permettre ainsi à ce dernier de poser des mots sur ce qu’il ne ressentait jusqu’alors que confusément. Toute la grandeur de la littérature se trouve précisément là.
jfponge
• Il y a 3 semaines
Hommage appuyé à notre Annie Ernaux nationale ou bien à la classe ouvrière par le biais d'une chronique familiale ? Philippe Mannevy a fait le choix d'une écriture simple, sans fioritures ni effets de style, gommant tout ce qui peut alourdir le sens. Aucun sentimentalisme, des personnages qu'il se garde bien de juger, respectant toutes leurs facettes, des plus obscures aux plus solaires. Certain(e)s croiront s'y ennuyer, ne parvenant à s'attacher à aucun des personnages, comme dans les romans de la maturité de Gustave Flaubert, pourtant quel plaisir de lecture et quelle vérité dans la description des mille et un petits détails de la vie ! Ces grands-parents, qu'il n'aura connus que dans leur grand âge, il a cherché à retracer leur vie de labeur au travers des témoignages de celles et ceux les ayant fréquentés, sa mère en premier lieu, et quelques documents, notamment photographiques, les montrant dans leur jeune âge. le résultat est là et mérite qu'on en savoure la langue épurée, le sens du détail et, surtout, la quête d'une vérité qu'on ne trouvera guère dans les essais académiques ou les romans exaltant la classe ouvrière. Une réussite…
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782386010460
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 368
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- Dimensions
- 207 x 142 mm
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22,00 € Grand format 368 pages