La disparue du cinéma : Le livre de Guillaume Tion

Très intéressée par cette version française de la collection true crime 10/18 que j’ai découvert avec l’histoire du meurtre de Carole Prin. J’ai été emportée dans cette enquête rocambolesque dont je connaissais très peu de détails et dont le récit m’a tenu en haleine puis incitée à aller lire, écouter, regarder les ressources complémentaires proposées par cette collection.

Nouvelle collection de true crime français tout aussi passionnante que leur collection true crime américain. En 1995, à Strasbourg, Carole Prin, sur le point d'accoucher, disparaît. Elle appelle son compagnon Roland Moog à son travail, le cinéma Le Star, où ils travaillent tous les deux, afin qu'il la rejoigne à la maternité. Mais arrivé sur place, aucune trace de Carole. Sa voiture est retrouvée aux abords de leur appartement. Elle va être recherchée par tous, partout. Elle demeure introuvable. Des éléments vont peu à peu amener les enquêteurs à s'intéresser de plus près à Roland Moog. Et pour connaître les tenants et les aboutissants de cette faire, ne lisez pas la quatrième de couverture mais plongez au cœur de cette affaire. Une affaire dont j'avais déjà entendu parler et j'ai pourtant appris des détails sur cette enquête. Une construction très intéressante. Guillaume Tion commence par aborder les faits avant de s'intéresser à la personnalité de Carole puis à celle de Roland. Une enquête documentée, étoffée, qui se dévore. Avec à la fin du livre un QR code avec des documents, des photos et des liens vers des vidéos traitant de cette affaire.

Je ne connaissais pas ce fait divers ; en réalité, j'en connais peu, car je ne m'y intéresse pas du tout. D'ailleurs, lorsqu'on m'a tendu ce livre, ma première réaction a été : « Tu me prends pour Pierre Bellemare ? » (Pierre Bellemare que j'avais rencontré lorsque j'étais jeune et insouciante, et qui était fort sympathique - bavard comme à la télévision, mais étonnamment humble, lui qui faisait pourtant du crime un spectacle. Ceci dit, si cela fonctionne, c'est parce qu'il y a un public... mais je ne vais pas m'engager dans une réflexion éthique sur ce qu'on doit taire ou exposer lorsqu'il s'agit de faits divers. Bref, je m'égare encore). Pourtant, voilà que, dès le début, je me suis laissée entraîner dans cette histoire. Preuve qu'elle est bien menée et bien écrite. Une femme sur le point d'accoucher disparaît, et l'enquête piétine malgré l'unique suspect. Un meurtre presque parfait, dira-t-on. Que s'est-il passé le soir du 17 mai 1995 ?

Dans la toute nouvelle collection parue sous les bons auspices du journal Libération et des éditions 10/18, « la disparue du cinéma » revient sur un meurtre sans cadavre sous la forme de la disparition de Carole le jour de son accouchement. A la manière d’un cold case, le journaliste Guillaume Tion mène sa propre enquête auprès des témoins et des policiers d’hier. Effet garanti. Il reconstitue la chronologie des faits et dresse le portrait des protagonistes à l’aide d’une écriture blanche. Pourtant sous l’apparence banale se dissimule une vérité bien plus trouble qu’il n’y parait. Un excellent polar à lire d’une seule traite.