La disparue du cinéma : Le livre de Guillaume Tion

Un féminicide. C’est abject. Mais sur une femme sur le point d’accoucher, que dire ! L’auteur s’est attaché à suivre les pistes qui se sont présentées tout au long de la procédure. Il présente les événements de façon chronologique en s’attachant, et j’ai apprécié, à ne pas oublier la victime. Trop souvent l’enquête se focalise sur le meurtrier et la victime passe au second plan. Après des années, il en ressort que les motivations qui ont poussé cet homme à accomplir le geste irréparable n’ont pas vraiment convaincu.

En mai 1995, Carole Prin, enceinte, disparaît alors qu'elle se rend à la maternité afin d'accoucher. Quelques années ensuite, elle sera retrouvée avec son enfant, dans une malle, à l'état d'ossements.. Récit à la fois captivant et révoltant, l'histoire d'une disparition que je ne connaissais pas précédemment via les divers médias traitant de true crimes. Une enquête très intéressante mais qui m'a fendu le cœur en ayant certaines images en tête concernant les victimes.. car à mes yeux il n'y en a pas eu qu'une. Un texte bien construit, immersif dévoré rapidement, tant j'étais intriguée par l'affaire.. Une lecture passionnante.

J'aime beaucoup cette collection de la maison d'édition 10/18. Je les ai pratiquement tous lu (il ne me reste que Les suppliciées d'Appoigny à lire). "La disparue du cinéma" était une lecture très intéressante à découvrir. J'ai dévoré ce petit documentaire. Je n'avais jamais entendu parler de cette histoire et j'ai trouvé que c'était bien raconté et bien expliqué. On avait un profil psychologique plutôt détaillé du tueur. Je me suis laissée embarquer par l'histoire dés le début. J'ai aimé le fait que ce soit la victime le coeur du récit. J'ai trouvé le style de l'auteur très brut, on sent le côté journalistique derrière mais qui n'est pas du tout dérangeant pour ce genre de bouquin. Guillaume Tion va à l'essentiel, c'était un fait divers raconté de façon clair et précise.

Jusqu’à présent, j’aimais les documentaires télévisés de type « true crime ». Maintenant, je sais que j’aime les livres aussi. On entre dans le vif du sujet très rapidement, on sait qu’une femme a disparu alors qu’elle se rendait à la maternité pour accoucher. On sait que son mari a été prévenu et qu’une fois arrivé à l’hôpital, il n’y a aucune trace de sa compagne, ni de leur enfant à naître. Pas de demande de rançon, pas d’arme du crime, si crime il y a, car pas de corps non plus, ni même de mobile. Juste un gros point d’interrogation. On suit tour à tour les faits, via Carole (la femme disparue), puis Rolland (son conjoint), puis l’enquête qui commence, puis s’essouffle, puis reprend de plus belle, avec les interrogatoires, les fouilles et autres perquisitions, et enfin, le procès. Ce roman est très bien écrit, mené chronologiquement et de manière logique, afin de transporter le lecteur comme s’il était là au moment des faits et de l’enquête. On se prendrait presque pour un des jurés lors du procès. J’ai beaucoup apprécié qu’on s’en tienne aux faits lors des premiers chapitres, qu’on nous baigne dans l’ambiance générale, afin de conserver un minimum d’objectivité en tant que simple lecteur. En dehors du fait qu’on nous conte un fait divers, j’ai largement vécu l’immersion dans le roman comme une plongée dans la psychologie de Rolland Moog. J’aurais adoré qu’on insiste même encore davantage ce côté-là, mais c’est surtout une préférence personnelle, puisque c’est ce qui me séduit le plus dans ces enquêtes. J’ai passé un bon moment avec ce livre, j’avais du mal à décrocher d’ailleurs. Les true crimes sont des crimes, les histoires sont donc forcément tristes, mais elles n’en restent pas moins passionnantes. « La Disparue du Cinéma » n’a pas fait exception, c’était une très bonne lecture.