La foi du braconnier : Le livre de Marc Séguin
Un peu hors-la-loi, à demi Mohawk, pas mal braconnier, Marc S. Morris raconte, au lendemain d'un suicide raté, les dernières années de sa vie au cours desquelles il a sillonné le continent en pick-up, à la recherche d'une grandeur qui l'aurait transporté. Des années pendant lesquelles il a pourchassé les bêtes, et aussi les femmes, entre un boulot de cuisinier branché à Chicago, le séminaire et la contrebande de cigarettes, poussé toujours plus loin sur une route dont le parcours, vu du ciel, trace les mots de mépris qu'il a envie de hurler à une Amérique qui le déçoit : FUCK YOU.
Sur fond de fin du millénaire, cette quête, ponctuée de références musicales allant de Leonard Cohen à Nirvana, est portée par une narration où les recettes de gibier côtoient les enseignements de saint Augustin. Un texte à l'encre brute, à la sensualité sauvage, et dont la lumière est celle des matins de chasse.
De (auteur) : Marc Séguin
Expérience de lecture
Avis Babelio
CamiSi
• Il y a 5 mois
Moitié Mohawk par sa mère, chasseur en révolte contre le système, le personnage central nommé Marc S. Morris, revient dix en en arrière sur sa vie après un suicide râté. Ce personnage dans lequel on devine que l'auteur, Marc Séguin, a mis beaucoup de lui même, semble avoir deux faces, l'une lumineuse, l'autre plus sombre. le texte reflète cette dualité, avec des éclairs de lumière mêlés à une sauvage brutalité dans une fuite rageuse, un périple à travers les grand espaces américains dans lequel le narrateur dit sa haine du système, aussi bien que sa quête de la foi et de l'amour. Les passage en italique intitulés "À TIRE-D'AILE" nous offrent un autre regard sur certaines scènes, une prise de hauteur, comme une autre vision, plus neutre et distanciée. L'auteur, à la fois peintre, romancier et cinéaste. est un artiste pluridisciplinaire reconnu au Québec et qui a grand un talent pour la formule : j'ai d'ailleurs relevé de nombreuses citations. La foi du braconnier, livre dont la couverture française n'est pour moi pas très représentative, est un texte qui ne pourra pas vous laisser indifférents : certaines scènes très crues, (notamment des scènes de chasse), une langue brute, un personnage central souvent peu sympathique mais qui peut être aussi touchant dans sa recherche de la foi, son envie de croire en l'amour ,qu'il finit par trouver en la personne d' Emma, ses errances, ses questionnements. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce texte fait de pulsions profondes et de spiritualité, reflétant la dualité de l'homme. Attention cependant, il semble que ce court livre puisse heurter certaines sensibilités. Je vous invite à vous faire votre avis à sa lecture. J'ai très envie à présent de découvrir les autres écrits de cet auteur en espérant de prochaines parutions en France.
Zephyrine
• Il y a 6 mois
Marc S a essayé de se suicider mais n’a pas réussi. Le lendemain de cet « échec », il prend le temps de revenir sur son passé. Des heures assis dans son pick-up à tracer à coups de milliers de kilomètres un « fuck you » sur les territoires américain et canadien à destination des satellites. De temps en temps il s’arrête chasser (attention âmes véganes sur les descriptions du dépeçage) ou se trouve une maîtresse. Il pense trouver la foi aussi, mais pas vraiment finalement. Puis il rencontre le vrai amour. Mais au final il y a toujours un goût d’inachevé, un manque de confiance dans la nature humaine, un dégoût de la société capitaliste, qui ne le rend jamais heureux. Pendant toute ma lecture, je n’ai pas su dissocier si on était dans du roman ou de l’auto fiction. Le narrateur s’appelle Marc S, ce qui correspond à l’auteur, le livre est dédié à Emma, le nom de la compagne du narrateur dans le livre. Cela m’a beaucoup troublée. J’ai été légèrement déçue de ne pas retrouver dans le livre l’esprit de la couverture. Je m’attendais à une communion avec la nature autre que la chasse. Au final, une lecture assez mitigée. Souvent, je n’ai pas su comprendre le message de l’auteur. Merci à 1018 et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d’une masse critique.
MaminouG
• Il y a 6 mois
Marc S. Morris, le personnage principal du roman de Marc Séguin, "La foi du braconnier", vient de rater son suicide. C’est l’occasion pour lui de revenir sur ses dix dernières années passées à sillonner le Canada et le nord des Etats-Unis à bord d’un pick-up. Pour quoi faire ? Il se trouve que ce métis, à demi Mohawk (peuple autochtone d’Amérique du Nord) par sa mère et à moitié Américain par son père recherche une certaine grandeur. Il est surtout braconnier et tue les animaux qu’il rencontre. Le texte est étonnant qui relate un véritable road movie parsemé de recettes de cuisine détaillées, de références musicales variées, Léonard Cohen ou Nirvana, de clins d’œil à la religion – il est question de Saint Augustin – mais aussi aux poètes, aux écrivains, Garcia Márquez, Borges, Maeterlinck… Et même au Titien et sa Marie-Madeleine… Tout aussi étonnant est l’homme, attachant par ses faiblesses, ses désirs de changement, ses besoins de fuite, son itinéraire. Mais aussi agaçant par son machisme. L’ensemble est bien écrit, les paysages superbement décrits, les réflexions profondes et dignes d’intérêt sur la vie. Hélas, il y a un "mais". Je n’ai pu aimer les trop nombreux passages au vocabulaire d’une crudité qui, de mon point de vue, n’apporte rien au texte. Certes, je suis une vieille attachée à la belle écriture mais suis en mesure d’apprécier certaines dérives, sauf que là, trop, c’est trop. Du sexe, une certaine phallocratie, et même de la violence. Pourquoi tout ça ? Pourquoi comme ça ? Ce roman a cette particularité d’être à la fois très fort et en même temps provocant. L’auteur veut-il nous dire que pour remonter la pente, il faut descendre très bas ? Veut-il nous expliquer que pour se retrouver et retrouver la foi il faut rentrer dans les ordres ? Mais pourquoi à coup de mots aussi orduriers parfois ? En conclusion : il s’en est fallu de peu que cet ouvrage soit un coup de cœur. Il eût suffi d’une langue légèrement plus châtiée. Un grand merci à Vleel et aux Editions 10/18 pour la découverte de cet auteur.
read_to_be_wild
• Il y a 6 mois
« C'est à partir de là, le 30 octobre 1991, que j'ai voulu avoir la Foi. Habité par cette phrase de Maeterlinck que j'aimais, mais dont je n'avais aucune idée de la portée jusqu'à ce jour : « La grandeur de l'homme se mesure à celle des mystères qu'il cultive ou devant lesquels il s'arrête. » Vœux pieux. Mon mystère sera de savoir quoi ou qui j'aimerai. » La foi du braconnier, Marc Séguin @1018editions @vleel #servicepresse #sortielitteraire Comment fait-on quand on est un Indien d’Amérique désabusé, un homme mi-blanc mi-mohawk qui ne trouve pas sa place dans l’Amérique moderne qu’on lui a légué en héritage? Un homme quelque peu hors-la-loi qui braconne pour ne pas sombrer… « Moi, je tue des bêtes pour ne pas tuer des hommes. Une manière de sursis pour ces derniers. » Eh bien, on cherche la foi! Et la foi, quand on ne la trouve pas au séminaire, on la cherche dans la nature ou en amour… « La déception a fait place à l'amour. Je crois. » Écrit comme une longue introspection au lendemain d’un suicide raté, ce roman met en lumière la société américaine dans la place qu’elle laisse à ses citoyens amérindiens… « La réalité identitaire la plus juste serait celle du sang d'une société déclinante qui implose doucement sans que personne n'en fasse cas. On a caché la décadence dans les sous-sols des banlieues. Derrière deux télés, des divans, des entrées de garage, des parcs d'enfants et des centres d'achat avec stationnements.Des millions de stationnements. L'asphalte est un mirage de progrès. Tekatkennyer! (Défaite) » Entrelacés avec ces réflexions, il y a des références littéraires d’une grande beauté, la musique, la chasse certes mais aussi des moments d’épiphanie vécus en pleine nature… « Cette soudaine apparition de vie animale devant soi est ce qui se rapproche le plus du syndrome de Stendhal : une émotion si subite et surréelle que notre cerveau a besoin de quelques secondes pour s'adapter à cette nouvelle réalité. Une révélation pour les croyants.Une illumination pour les gens normaux. Celle dont on vante les vertus. Forêt. Arbres. Sol et ciel. » Et puis il y a cette quête d’amour, de bonheur, cette recherche de sens à la vie… « J'ai voulu avoir la foi. Je veux aimer une femme. Ça viendra. » Un roman grinçant, plein de cynisme, mais également empli d’une beauté sauvage et d’une profondeur qui ne paraît pas au premier abord! Merci à @1018editions et à @vleel pour ce service presse! Il sort aujourd’hui en librairie et la rencontre #vleel aura lieu le jeudi 20 février prochain #x1f609 à bon entendeur…
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264085351
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 168
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- Dimensions
- 180 x 111 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
7,80 € Poche 168 pages