La lagune : Le livre de Ludmila Taillanter

Intriguée par cette romance version polyamour (un thème trop peu traité en littérature !), je me suis lancée avec beaucoup d'enthousiasme dans cette lecture, curieuse de ce qu'elle aurait à m'offrir, et j'y ai retrouvé beaucoup de choses que j'affectionne en littérature : - Une plume évocatrice, très sensorielle et sensuelle. - Une histoire qui nous invite à nous interroger sur ce que nous prenons pour acquis ou compris dans notre rapport aux autres et à nous-mêmes. - Un livre conscient des tropes de son genre, et qui s'applique à les questionner. - Des personnages humains, attachants par leurs défauts. Sur les personnages spécifiquement, Rozenn et Marjorie m'ont laissé une forte impression. Rozenn parce que les gens comme elles sont rares et précieux, qu'ils me manquent quand ils ne sont pas là, et qu'à travers la plume de Ludmila j'ai revu chacun d'entre eux. Marjorie parce que les grincheuse bien écrites c'est rare, et que j'aime cette grincheuse là, durcie par le regard des autres, qui (ré)apprend aussi à s'aimer elle-même. Ce qui m'a marquée plus généralement, c'est ce que le livre a à nous apprendre sur le lâcher prise, sur le fait que la vie a de très belles choses à nous offrir si l'on ose sortir des sentiers battus qu'on s'interdit d'ordinaire. Ça demande de la force, de l'ouverture d'esprit, du courage, parfois de l'abnégation, beaucoup de bienveillance envers les autres et soi-même, et ça vaut tellement le coup. Ce texte est donc une romance traitée de façon mature, avec beaucoup de beaux messages, capables de nous parler qu'on soit au début de notre vie d'adulte ou au milieu. Une belle surprise !

Une pépite ensoleillée ! J'ai passé un super moment de lecture en compagnie de Camille, Marjorie et Rozenn, qui nous font vivre une romance vraiment originale. Les relations saines et la communication sont au rendez-vous, ce qui fait vraiment plaisir à lire et devrait (selon moi) être la norme en romance. La jolie plume de l'autrice nous transporte dans une parenthèse estivale dont on ressort aussi épanoui·e que les personnages principaux. Un roman à mettre dans toutes les piles à lire de vacances.

Je viens de refermer La Lagune de Ludmila Taillanter, et ce roman m’a autant séduite qu’il m’a parfois déconcertée. J’ai été happée par l’ambiance : ce camping en bord de mer, cet entre-deux un peu hors du temps où tout semble possible. J’ai senti la chaleur du soleil sur la peau, l’odeur du sable chaud, les soirées un peu floues, les matins embrumés d’attente. On s’y croirait. Rozenn la protagoniste, m’a plu immédiatement. Elle est à la fois forte et fragile, drôle et contemplative. Sa relation avec Camille commence doucement, sans cliché. Camille j’ai trouvé ce personnage touchant, un peu à côté de la plaque parfois mais avec une vraie générosité. Ce n’est pas le stéréotype du mec parfait et c’est tant mieux. Et puis arrive Marjorie. Et là, le roman bascule.Charismatique, un peu brutale, mais étrangement magnétique. Elle bouleverse tout. Ce n’est pas qu’un triangle amoureux, c’est un chamboulement identitaire. La question centrale n’est pas juste « qui aime qui ? », mais plutôt : « Et si on pouvait aimer autrement ? Et si on pouvait se réinventer à travers l’amour tout comme on se réinvente en été ? » Il y a des phrases qui m’ont marqué au fer rouge, des dialogues qui sonnent juste, des silences qui disent tout. L'autrice maîtrise l’art de la suggestion. Elle laisse la place à l’ambiguïté, à la tension, à l’inconfort parfois. Mais j’ai eu du mal avec le rythme par moments. Certains passages traînent un peu notamment au milieu du roman. On tourne un peu en rond, on sent que les personnages hésitent, tergiversent, et si c’est réaliste, j’avoue que ça a parfois freiné ma lecture. J’aurais aimé que certaines scènes aillent plus loin, que certains non-dits soient un peu plus confrontés. Et surtout, j’aurais adoré qu’on creuse davantage la relation entre Marjorie et Rozenn. Ce livre m’a remuée. Il m’a fait réfléchir sur les cases qu’on s’impose, sur le désir, sur la fluidité des sentiments. Ce n’est pas juste une romance LGBTQ+, c’est une remise en question de la norme amoureuse, du rôle qu’on endosse dans une relation, de la liberté de s’aimer autrement. Et pour ça, je le recommande.

Un roman sur le polyamour . Un roman d’amour, d’amitié, de tendresse partagée qui parle de tolérance, de l’importance de communiquer, qui bouscule des modèles de couple établi et qui ouvre la voie à des… et si ? Et si on s’autoriser à aimer plus d’une personne à la fois ? Et si on pouvait considérer d’autres façons d’aimer que celles que l’on connait ? C’est un roman à la fois beau et déstabilisant, qui questionne, fait réfléchir, fait sourire. Camille, Rozenn et Marjorie apprennent à se connaître le temps d’un été, bouscule leurs certitudes ancrées et établies par les années et la société pour réinventer une autre façon de s’aimer. Si j’ai beaucoup aimé Camille et Rozenn, j’ai eu plus de mal avec le personnage de Marjorie. Au début, sa condescendance et son attitude froide m’ont plus donné envie de la fuir, puis au fil de la lecture, j’ai appris à voir au-delà du masque. Et au final, j’ai beaucoup aimé son évolution et son côté pince sans rire ! J’ai apprécié également apprécié qu’on ait accès aux pensées et émotions de chaque personnage, qu’on montre la tolérance, l’envie de repousser les limites, mais aussi les sentiments que cela peut causer (jalousie, colère, doute, crainte) sans pour autant que cela empêché d’avancer. C’est un roman très beau, trés estival, et contemplatif qui se lit trés bien, et parfait pour l’été.