La Prisonnière : Le livre de Marcel Proust
Alors qu'il songe à la quitter, le Narrateur retient Albertine en secret dans son appartement parisien.
Il ne l'aime plus, mais sa jalousie lui survit. Dans un climat étouffant et l'obsession de s'approprier sa vie, il la fait espionner, la surveille comme un avare son trésor et la torture de soupçons.
Se rend-il compte du vampirisme moral qu'il exerce sur elle, du supplice qu'il s'inflige à lui-même, au cours de cet affrontement épuisant entre la victime et son bourreau, entre la captive et son geôlier ?
Cette névrose, cette hantise de possession mentale et spirituelle sans issue, c'est l'amour selon Proust.
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE
De (auteur) : Marcel Proust
Expérience de lecture
Avis Babelio
Shivalee
• Il y a 4 mois
Le tome précédent a été celui que j’ai eu le plus de mal à finir, et, comme je l’ai dit dans ma review, j’étais peu pressée de commencer celui-ci. J’avais même prévu de faire une pause, que j’imaginais longue. Mais après avoir abandonné Jane Eyre et alors que je peinais sur L’éducation sentimentale, je me suis tournée vers Proust. À ma grande surprise, La Prisonnière n’avait rien de tout ce qui avait été si difficile à « supporter » pour moi dans le tome précédent. J’ai retrouvé ce sentiment familier, presque rassurant, que À la recherche du temps perdu a fini par m’offrir au fil de ma découverte. Si je pense que rien ne me touchera autant que le premier tome (qui restera toujours spécial à mes yeux), cette fois-ci, j’ai hâte de lire la suite.
Daubamnus
• Il y a 5 mois
La Prisonnière est un huis clos mental. Le monde extérieur s’efface, le récit se replie sur lui-même, et le narrateur — désormais installé avec Albertine — se retrouve face à ce qu’il a toujours craint : l’amour devenu possession. Ce n’est plus un roman du souvenir, mais un roman de la surveillance. L’amour y est paranoïaque, inquiet, morcelé. Albertine n’existe presque plus que comme objet de soupçon, surface d’interprétation. Chaque geste, chaque absence, chaque silence est lu, relu, suspecté. Le narrateur devient geôlier, et sa jalousie devient poétique. Proust pousse ici très loin le travail sur la conscience : les journées s’étirent sans événements, mais tout se joue dans l’invisible. C’est un livre d’intériorité extrême, où le mouvement est psychique, obsessionnel. Le rythme se ralentit à l’extrême, la syntaxe se plie au flux de pensée, aux reprises, aux ruminations. Albertine elle-même est presque spectralisée. Elle est là sans être là, enfermée mais insaisissable. Le roman devient une chambre d’échos où le narrateur dialogue avec ses propres projections. Un volume déroutant, dérangeant même, mais essentiel. Parce qu’il montre ce que l’amour peut produire de plus lucide et de plus toxique. Parce qu’il fait de la littérature un sismographe de l’angoisse.
SaleGargouille
• Il y a 5 mois
L'enferment de La prisonnière est celle de l'obsession amoureuse. Le narrateur séquestre Albertine, non pas physiquement mais mentalement, en la surveillant, en l’interrogeant, en tentant de décrypter le moindre de ses gestes. C’est oppressant, étouffant, fascinant dans sa manière de disséquer la jalousie et le désir de possession.
etournier1
• Il y a 6 mois
Ce cinquième volume de La Recherche est centré sur le sentiment amoureux et le poison de la jalousie. Le narrateur est rentré à Paris avec Albertine qui s’est installée chez lui. Ils cohabitent tous les deux car la mère du narrateur est à Combray. C’est l’occasion pour le narrateur, qui est décidément un jeune homme indécis, de continuer à s’interroger sur ses sentiments vis à vis d’Albertine : est-il vraiment amoureux d’Albertine ? Sa jalousie, quand il la sait avec quelqu’un d’autre, l’encourage à le penser, mais son aspiration à être libre de regarder et d’être séduit par d’autres femmes lui dit le contraire. Ils ne sont pas véritablement amants même s’ils ont des jeux érotiques. La jalousie du narrateur, déjà entraperçue dans Sodome et Gomorrhe, est omniprésente. Il pense qu’une partie de la vie d’Alberine lui échappe et la soupçonne d’avoir des amours envers des femmes, par exemple envers son amie Andrée (l’une des « jeunes filles en fleur » de Balbec). Ce poison envenime leurs relations. Lorsqu’ils sont fâchés, lorsqu’ils se quittent le soir pour aller dormir sans s’embrasser, le narrateur ressent la même tristesse que lorsqu’il était enfant et que sa mère n’avait pas le temps de venir l’embrasser dans sa chambre. Il pense qu’il va devoir choisir : soit cesser de souffrir, soit cesser d’aimer. À force de la questionner sur ses rencontres, le narrateur se rend compte qu’il est en train de faire de l’ancienne jeune fille de Balbec une captive. Il est en train de rendre Albertine malheureuse : ne se sent-elle pas prisonnière dans la maison qu’ils partagent tous les deux ? Veut-elle retrouver sa liberté ou son indépendance
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266342834
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 544
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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7,70 € Poche 544 pages