La punition qu'elle mérite : Le livre de Elizabeth George

C'est toujours un plaisir de retrouver Barbara et Lynley mais j'avoue que si l'histoire est intéressante, j'ai trouvé cet opus un peu long. L'enquête commence avec Barbara et sa chef Isabelle, puis Barbara va continuer avec Lynley et on a un peu l'impression de repartir de zéro et de ne pas trop avancer. Certains suspects sont interrogés, réinterrogés et surinterrogés ! Malgré cela, même si je n'aime pas du tout la commissaire, j'ai bien aimé la façon dont est traité son alcoolisme et c'est finalement assez intéressant d'avoir son point de vue. Bref, pas le meilleur de la série, mais toujours appréciable.

« La punition qu’elle mérite » d’Elizabeth George est un roman captivant qui nous plonge dans une intrigue policière riche et détaillée, tout en explorant les vies intimes des personnages qui la composent. Ce livre, bien que long, offre une expérience immersive qui nous fait partager le quotidien de ses protagonistes, nous attachant à eux comme à des connaissances de longue date. L’un des points forts de ce roman est sans aucun doute la profondeur de ses personnages. Elizabeth George excelle dans l’art de créer des personnages réalistes et attachants, loin des stéréotypes des super-flics ou des méchants psychopathes. Ici, nous sommes plongés dans la vie de gens ordinaires, avec leurs forces, leurs faiblesses et leurs contradictions. Le duo d’enquêteurs Lynley et Havers, que j’avais déjà rencontré dans un précédent roman, prend une nouvelle dimension dans cette histoire. Leur dynamique est enrichie par une légère touche d’humour qui rend leurs interactions d’autant plus agréables. Isabelle Ardery, la commissaire aux prises avec ses démons intérieurs et son combat contre l’alcoolisme, est un personnage particulièrement bien fouillé. Elizabeth George dépeint son parcours avec un réalisme saisissant, nous faisant osciller entre l’envie de la détester et celle de la plaindre. Ardery est un personnage complexe, et c’est cette complexité qui la rend si humaine et attachante. On ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour elle, malgré ses défauts et ses erreurs. L’intrigue elle-même est un modèle de finesse psychologique. Elizabeth George explore les dimensions sociales et culturelles de la société britannique avec une précision chirurgicale. Elle met en lumière les tensions entre les générations, les difficultés de communication entre parents et enfants, et le poids des héritages culturels dans un pays où les communautés se côtoient sans toujours se mélanger. Ces thèmes universels résonnent avec une actualité poignante, rendant l’histoire d’autant plus captivante. L’ambiance de la petite ville de campagne du Shropshire est également un personnage à part entière dans ce roman. Les petits secrets, les histoires de chacun, les familles influentes… tout cela contribue à créer une atmosphère riche et immersive. Elizabeth George excelle dans l’art de dépeindre les subtilités de la vie en province, avec ses joies, ses peines et ses mystères. En somme, « La punition qu’elle mérite » est un roman bien ficelé qui nous invite à réfléchir sur les dynamiques sociales et familiales, tout en nous offrant une intrigue captivante et des personnages inoubliables. Elizabeth George prouve une fois de plus qu’elle est une auteure talentueuse, capable de mêler suspense, humour et profondeur psychologique avec une aisance déconcertante. Un roman à lire pour ceux qui aiment les histoires bien construites et les personnages attachants.

Jai adoré de bout en bout. Je ne suis pas ennuyée en lisant plus de 800 pages C'est très bien écrit et l'intrigue s'intensifie au fur et à mesure, si bien que j'ai eu du mal à arrêté de lire sans avoir eu le dénouement. Un dénouement à laquelle je ne m'attendais pas.

Ludlow, charmante bourgade du Shropshire, offre l’image parfaite d’une carte postale avec ses ruelles pavées, ses pubs chaleureux et son atmosphère idyllique. Pourtant, derrière cette façade paisible, un drame sordide éclate : Ian Druitt, diacre accusé de pédophilie, est retrouvé pendu dans sa cellule, son étole servant de corde, peu après son audition en garde à vue. Punition méritée ou tragédie évitable ? Pour la commissaire Ardery, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un suicide, et elle souhaite clore l’affaire rapidement. Mais son jugement, obscurci par sa consommation excessive de vodka, l'empêche de voir ce que le sergent Barbara Havers perçoit immédiatement : Ludlow cache un vice profond, une toile de mensonges et de débauche. Barbara est convaincue que les événements ne se sont pas déroulés comme on veut le faire croire. Le problème : Ardery ne supporte pas Barbara et ne lui accorde aucune confiance, encore moins la possibilité de s’exprimer. Dans ce vingtième tome, la commissaire, plus alcoolique que jamais, persiste dans ses erreurs, dictant ses décisions sous l'emprise de la boisson, incapable de supporter la moindre contradiction. Malgré ces obstacles, Barbara Havers s'obstine à prouver son intuition, soutenue dans son enquête par l'inspecteur Lynley. Ensemble, ils s’acharnent à découvrir la vérité enfouie sous les apparences. Et rien ne sera laissé au hasard : chaque détail, chaque révélation conduit à un puzzle complexe et fascinant. Ce roman d’Elizabeth George excelle par son suspense omniprésent et sa tension palpable. Ludlow, sous ses airs de village de carte postale, révèle peu à peu ses secrets les plus sombres, comme des poupées russes dévoilant pièce par pièce la vérité. Chaque personnage y joue un rôle clé, dissimulant mensonges, vengeances ou secrets honteux. Certains personnages sont attachants, d’autres profondément antipathiques. Le récit aborde avec justesse des thèmes puissants : la famille, les secrets, la honte, la religion, l’éducation, le suicide, la quête de vérité, la manipulation, la vengeance, l'amour maternel jusqu’à l'obsession, les non-dits, le viol, la culpabilité… Au fond, ce polar met en lumière des hommes et des femmes, notamment plusieurs mères, qui, après avoir commis des erreurs tragiques, cherchent la rédemption. Le style d’Elizabeth George, toujours aussi précis et immersif, nous plonge dans une véritable toile d’araignée, où rien n'est simple ni évident, jusqu'à un dénouement inattendu presque à la toute fin. Barbara Havers, personnage brut et atypique, apporte un vent de fraîcheur dans cet univers complexe. J’ai particulièrement apprécié son caractère libre et entier, loin des héroïnes lisses et prévisibles. Sa relation avec Lynley, empreinte d’humour et de confrontations sociales, est l'un des piliers du récit. On sent également tout le travail de recherche d’ Elizabeth George qui donne à certaines scènes une grande authenticité. Rien n'est idéal ni lisse ici ; chaque page nous dévoile un peu plus l’ampleur du drame et de la noirceur humaine. Au final, bien que ce ne soit pas un coup de cœur absolu, j'ai beaucoup apprécié ce roman pour ses thèmes forts, son ambiance pesante et son écriture habile, qui dissémine les indices avec une maîtrise remarquable. Elizabeth George réussit à nous montrer l’humanité dans toute sa complexité : chacun porte ses fautes, mais chacun peut aussi chercher à les réparer. "La manipulation commence quand la clarté n'est plus un simple accompagnement de l'argumentation, mais qu'elle s'y substitue." P. BRETON “Après le premier mensonge, toute la vérité se transforme en doute. “ Citation internet “Une personne c'est comme un iceberg. On ne voit que la pointe qui dépasse. Pour vraiment connaître quelqu'un, il faut prendre le temps de regarder sous l'eau, sous sa couche de protection. Derrière le paraître se cache l'être. “ Citation internet “ Le vernis de l'apparence ne résiste pas à l'usure du temps. Aussi ne dupe-t-on jamais les autres très longtemps sur soi.” Catherine Rambert “ Il ne subsistera de l'apparence que la vraie nature qu'elle dissimule.” Mazouz Hacène “ Tout ce qui est fait dans le présent affecte l'avenir en conséquence, et le passé par rédemption”. Paulo Coelho