La version qui n'intéresse personne : Le livre de Emmanuelle Pierrot

Quand le Yukon, de paradis terrestre devient l'enfer sur terre ! On découvre d'abord avec curiosité cette communauté de marginaux qui ont élu domicile à Dawson mais on est vite accablé par cette vie de débauche sans avenir qui est censée être une forme de bonheur parce qu'affranchie de l'aliénation de la civilisation et du mode de vie à l'occidentale ... Je les ai trouvés tous plus pitoyables les uns que les autres. le comble c'est quand la réputation de Sacha vient au coeur des rumeurs. On atteint là le niveau collège des chamailleries de cour de récréation: je te parle, je te parle plus, je t'invite pas à mon anniv', elle sort avec truc, qui la cocufie avec machin, je me réconcilie avec bidule si t'arrêtes d'insulter mon chien ... le tout avec des protagonistes qui pensent profiter de la vie et être libres alors qu'ils sont tous dépendants de substances et finissent par perdre toute dignité. Sacha est si ambigüe qu'on hésite à opter pour l'empathie; on préfère s'apitoyer sur sa chienne, elle au moins ne triche pas. Tout est triste dans cette histoire et la fin ne laisse aucun espoir. Ca n'en reste pas moins un bon bouquin d'une lecture addictive. J'étais constamment sous tension, tiraillée entre l'attirance et la répulsion. On pense vaguement à London, à Kerouac. C'est un livre multi primé écrit avec le coeur et dont on se souvient.Mais je n'envie pas Emmanuelle Pierrot: elle est attendue au tournant. Qu'écrire après ça ?!

Une écriture impressionnante, j’ai absorbé ce livre si vite, j’ai pleuré à la fin, je sais pas quoi dire si ce n’est que ce livre est + réel que la réalité et qu’il faudrai que beaucoup de gens le lise. Crissez moi la paix avec vos critiques qui doivent faire 250 caractères Babelio, un bon livre n’a besoin que d’une phrase : c’est super, lisez le.

Un roman hors norme et inoubliable. De ceux qui restent longtemps gravés dans la mémoire. Sasha, notre héroïne, déjà marquée par la vie à l’âge de 18 ans, quitte Montréal avec son meilleur ami Tom pour vivre à Dawson City, dans un monde trash régi par le sexe, les drogues et le folk-punk. La plupart des chapitres précédant la troisième partie du roman sont une ode à cette ville du Yukon, que Sasha considère comme un paradis, surtout après avoir accueilli Luna, une chienne-louve, dans sa vie. Malheureusement, nous apprenons dès le prologue qu’après avoir vécu là-bas huit ans et y avoir travaillé les cinq derniers étés comme guide touristique, Sasha ne s’y sent plus au paradis et souhaite nous donner sa version des faits. Beaucoup de femmes ont vécu ce qu’elle décrit à la fin de la quatrième partie. La scène avec Buddy est si réaliste que je pouvais ressentir chaque respiration, chaque battement de cœur. Ce qui m’a le plus frappée, c’est l’omniprésence de la misogynie du début jusqu’à la fin du roman. Même parmi les femmes. Ce roman a capté et retenu mon attention, comme tout bon livre saurait le faire. C’est poignant, cru, réel, dérangeant et déchirant. J’espère que cette nouvelle auteure a encore beaucoup d’autres romans enfouis comme des trésors au fond de son authentique et provocante plume québécoise.

Les aventures d’une jeune femme au Yukon, dans la nature sauvage, mais avec aussi la sauvagerie humaine. Une enfance ballottée, une famille dysfonctionnelle, Sacha part avec son meilleur ami, le plus loin possible de chez eux, ce qui s’avère la ville de Dawson, tout à l’ouest et au nord du Canada. Ils vivent dans des conditions précaires, dans une cabane sans électricité ni eau courante et, bien qu’ils ne soient pas amants, ils dorment ensemble pour se tenir chaud. Ils travaillent dans un bar ou comme guide touristique et passent beaucoup de temps à faire la fête avec des amis dans un bel esprit de liberté et de solidarité. Et puis, un jour, on lui tourne brusquement le dos et c’est la fin de la bienveillance… Un roman aux accents de vérité, au ton parfois cru, dans le décor tout à fait particulier du Yukon, mais une aventure qui rappelle que, même à l’autre bout du monde, on peut trouver la mesquinerie et la cruauté humaine.