Labyrinthes : Le livre de Franck Thilliez, Léovanie Raud

Labyrinthes conte le destin de plusieurs femmes: Julie la séquestrée, Lysine la journaliste, Vera l’hypersensible aux ondes recluse dans un chalet perdu dont les principales protagoniste. L’auteur nous fait passer de l’une à l’autre, toutes semblent marquées par des traumatismes plus ou moins évident et toutes vont devoir chercher la sortie d’un énigmatique labyrinthe. Julie pour échapper à son geôlier, Vera pour comprendre ce que lui veut Sophie Einrichz, Lysine pour démêler les fils d’une enquête plus que sordide qui démarre avec un vol d’identité et une bobine de film super 8 sur laquelle on retrouve les pires horreurs. Si l’histoire tient en haleine, elle est tout de même un peu prévisible à mon goût, même si ça ne m’a pas dérangé tant que ça. Le fait de retrouver des personnages du tomes précédent m’a fait également plaisir. Ce qui m’a le plus dérangé, c’est ce qui me dérange fondamentalement avec les polars d’aujourd’hui : la course au sordide et aux pires tortures. La réflexion sur l’obsession du morbide dans l’art ne semble que servir un propos qui doit être de plus en plus glauques et ça me refroidit un peu.

Un thriller immersif et redoutablement bien construit Avec Labyrinthes, Franck Thilliez signe un thriller captivant qui nous plonge au cœur d’une enquête d’une complexité fascinante. Dès les premières pages, on est happé par l’histoire et embarqué dans un véritable labyrinthe narratif, où chaque indice, chaque détail a son importance. Ce que j’ai adoré dans ce roman, c’est la façon dont l’intrigue est menée. Plus encore que dans ses autres livres, j’ai eu l’impression d’être totalement immergée dans l’enquête, de réfléchir aux moindres indices, d’essayer de démêler le vrai du faux. Thilliez joue avec nous, nous manipule, et le suspense est parfaitement dosé du début à la fin. L’ambiance est sombre, oppressante, et chaque révélation nous pousse à reconsidérer tout ce qu’on pensait savoir. C’est un roman extrêmement bien ficelé, intelligent, et qui, une fois terminé, laisse une forte impression. Même si Rêver reste mon Thilliez préféré, Labyrinthes se place très haut dans mon classement. Un thriller magistral, brillant dans sa construction, et une expérience de lecture aussi intense que captivante.

J’ai lu ce livre sans savoir qu’il faisait partie d’une trilogie, je l’ai découvert après, même s’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux autres avant pour comprendre. Je n’ai pas été déçue ! Quel récit ! Plusieurs histoires avec plusieurs personnages, on se demande sans cesse comment tout peut s’imbriquer ! La dimension psychologique de ce roman est très intéressante, j’ai beaucoup appréciée.

Ce roman est le troisième de la trilogie Caleb Traskman. Il vient juste après Il était deux fois. L'enquête débute tambour battant. Une victime est retrouvée la tête fracasée avec un tisonnier, tout près d'un chalet. Un témoin est présent sur les lieux, mais souffre d'une amnésie subite. L'inspectrice Nijinski se retrouve face à une impasse. Heureusement, le témoin a pu raconter toute son histoire au psychiatre, le docteur Fibonacci (clin d'œil au mathématicien italien) qui a pu recueillir sa déposition avant que sa mémoire ne s'efface. Commence alors une narration à cinq voix. L'histoire va nous être contée du point de vue de Lysine, la journaliste, Sophie, la romancière, Vera, la psychiatre et Julie, la prisonnière. Julie est une des protagoniste que nous connaissons déjà, pour ceux qui ont lu Il était deux fois. C'est la jeune fille enlevée. Dans ce roman, nous allons découvrir son calvaire durant les longues années de sa détention. Ici aussi, comme précédemment, nous sommes confrontés à des criminels sans éthique ni limites, qui sont persuadés que leur art les autorise à tout tenter, y compris la torture et le meurtre. Je vous ai parlé de cinq protagonistes, mais je n'en cite que quatre. Qui est le ou la cinquième ? Nous ne le découvrons qu'à la fin du roman, lorsque le mystère est résolu. Chaque chapitre est court, et nous laisse sur notre faim, nous voulons savoir ce qu'il va advenir du personnage. Puis nous passons à un autre protagoniste dont la vie n'est pas moins trépidante. En réalité, le lecteur veut tout savoir, ce qui va arriver à chaque personnage point de vue. Et dans le même temps, nous nous demandons qui a bien pu brandir le tisonnier et qui peut bien être mort le crâne fracassé ? Ce livre, je l'ai dévoré, il m'a été difficile de le poser. Et arrivée au dernier quart du bouquin, il m'a été impossible de le lâcher, jusqu'à la fin. Et quelle fin ! Si j'avais pu deviner quelques mystères, je n'avais pas reconstituer le puzzle complet. Mon seul regret est d'avoir commencé par Il était deux fois. Une fois arrivée au bout de Labyrinthes, tous les voiles sont levés et la lecture du Manuscrit inachevé me parait moins tentante, puisque je sais ce qui va m'être raconté. Ce fut une belle découverte !