Châtiment : Le livre de Céline Denjean, Léovanie Raud

Louise Caumont enquête sur la mort d’une mère de famille, Marie-France Bellegarde. Tout accusait le tueur en série surnommé Le thanatopracteur, mais celui-ci est retrouvé mort et elle remonte à bien avant le décès de la femme. Parallèlement, un détective privé cherche à faire la lumière sur la disparition d’une sexagénaire intervenant dans une association caritative. J’adore la plume de Céline Denjean. L’histoire est complexe, mais la lecture reste fluide et addictive et j’ai directement accroché à cette enquête sombre et prenante. Pour mener à bien leurs investigations, Louise et son équipe vont tenter de faire la lumière sur le milieu où évoluait Marie-France Bellegarde, membre d’une communauté catholique plutôt fermée, qui va rendre l’enquête plus que complexe. Les personnages sont troubles. Tout le long du récit il est difficile d’imaginer ce qui s’est passé. Des enfants aux adultes, ils sont tous tenus par les secrets, des secrets qui les rongent et qui ne demandent qu’à être dévoilé. J’ai également beaucoup aimé la partie du détective Philippe Georgel, qui m’a touchée par son histoire, son empathie et sa volonté de connaitre la vérité. Dans ce roman noir, Céline Denjean nous balade de suppositions en fausses-piste jusqu’au dénouement surprenant et déroutant. Le suspense est palpable du début à la fin du récit et l’intrigue parfaitement maitrisée. Alors, un seul conseil : Foncez lire ce roman sans attendre !

Je découvre cette auteure avec ce livre et je suis conquise ! A Tarbes, Louise Caumont est chargée d’une enquête sur la mort de Marie-France Bellegarde, une mère de famille catholique retrouvée sur une petite route, nue, les bras en croix, une clé dans la main. La police avait attribué ce crime au « Thanatopracteur », un tueur en série, jusqu’à ce qu’elle découvre que celui-ci était mort depuis deux mois quand Marie-France a été tuée. L’enquête de Louise doit, dès lors, reprendre à zéro et se concentrer sur la famille catholique traditionaliste des Bellegarde, l’association caritative où oeuvrait Marie-France et l’établissement privé fréquenté par la famille sur deux générations. Peu à peu, les apparences d’exemplarité et d’union des Bellegarde vont se fissurer : pressions psychologiques, violences intrafamiliales se font jour dans cette famille dont la façade policée semble dissimuler une perversité des plus nauséabondes. En parallèle, on suit un détective privé qui enquête sur la disparition mystérieuse d’une sexagénaire bénévole, comme Marie-France Bellegarde et son mari, dans l’association « Tous solidaires ». Avec une plume riche, précise et immersive, des personnages ciselés, une atmosphère lourde et malsaine, on entre de plain-pied dans ce polar aux accents d’authenticité qui renforcent la crédibilité et le côté malaisant de l’intrigue. Si on n’est pas ici dans un thriller trépidant aux rebondissements en pagaille, on est bel et bien, en revanche, dans une intrigue complexe au suspense redoutable dans laquelle démêler l’écheveau des événements devient un défi aussi captivant qu’exigeant. J’ai beaucoup aimé cette progression à tâtons, la façon dont l’auteure a construit son récit pour brouiller habilement les pistes jusqu’au final renversant qui met en lumière la construction du mal transgénérationnel. Une totale réussite !

Je viens de finir « châtiment » de Céline Denjean le tome 3 des aventures de Louise et Violaine. Des les premières pages on rentre dans le vif du sujet, les chapitres sont cours et entraînant, les mots choisis sont fort et durs dans un milieu austère et froid. Les noeuds de l’enfance ne se défont pas, jamais…

Avec ce troisième opus, Céline Denjean nous présente une nouvelle enquête du major Louise Caumont. Louise va être chargée de reprendre une enquête qui avait été initialement conduite par la section de recherche de Toulouse qui avait, à tort, attribué le meurtre de Marie France Bellegarde, sur lequel elle va enquêter, à un tueur en série, le Thanatopracteur, recherché depuis maintenant quinze ans. En effet, au moment où l'enquête aboutit à la culpabilité du tueur en série et que l'assaut est donné à son domicile, l'homme est retrouvé mort. Mais il s'avère que son décès remonte à plus de quatre mois et qu'il ne peut donc pas être responsable du meurtre de Marie France Bellegarde. Louise récupère donc cette enquête deux mois après le meurtre de cette jeune femme. Elle va devoir trouver qui a pu copier le tueur en série pour lui imputer ce meurtre, mais surtout qui avait intérêt à assassiner cette femme qui appartient à une famille catholique traditionnaliste, apparemment respectable. De par son enquête de proximité, Louise va entrer dans une famille pour le moins dysfonctionnelle mais aussi dans l'univers très fermé des catholiques ultras. Céline Denjean aborde ici le sujet des violences intra familiales et du schéma de reproduction de ces violences d'une génération à une autre, qui font des anciennes victimes des bourreaux. L'autrice a donc choisi le milieu des catholiques traditionnels ultras comme environnement car il devait être porteur de ces déviances où règne la loi du silence et où les figures d'autorité, dans la toute-puissance, sont inattaquables. Là où la parole ne peut circuler et où les dénonciations sont impossibles. Nous sommes face à des personnages pris dans un engrenage qui fait qu'ils ne peuvent s'émanciper ni faire autre chose que de reproduire ce qu'eux-mêmes ont vécu. Là encore Céline Denjean aborde son sujet avec une construction à plusieurs temporalités, avec des voies et des angles différents, qui permet de le voir sous différents prismes. Ainsi, les personnages qui ont maille à partir avec l'intrigue vont se l'approprier chacun à leur manière, et, en fonction de leur implication, auront un regard totalement différent qui créera une complémentarité de points de vue. Cette construction qui est « la patte » de l'autrice apporte rythme et diversité à l'histoire car au-delà de l'intrigue policière, elle insère toutes ces voies parallèles qui vont nous donner d'autres approches, d'autres sensibilités mais aussi d'autres points de vue. Une fois encore Céline Denjean nous ballote, nous bouscule, nous trompe, nous envoie dans plusieurs directions, pour à la fin nous asséner le coup de grâce dans un final qui nous laisse pantelants.