L'amour ouf : Le livre de Neville Thompson

Ce roman retrace l’histoire d’amour difficile voire impossible, mais évident, de Jackie et Johnser de leur adolescence à leurs retrouvailles quelques années plus tard. Outre l’histoire d’amour, ce roman est une peinture sociale de la banlieue difficile de Dublin, celle où le chômage domine, accompagné de la violence, la délinquance et les trafics en tout genre. Le langage utilisé par l’auteur est celui de la banlieue, pas des plus littéraires, mais plus réaliste et immersif. Jamais je n’aurai eu l’idée de lire ce roman si ma fille ado qui a adoré le film ne me l’avais pas offert. Mais je ne suis pas déçue par ma lecture.

Chronique d'un amour d'adolescent, le premier amour, celui qu'on aimerait faire durer pour la vie. La narration est bien pensée. Les histoires et le destin des deux protagonistes s'entrecroisent. Un livre facile à lire, on plonge rapidement dans l'ambiance Dublinoise des années 80 avec Jackie et Jonhser.

Je n'ai pas vu le film et probablement que je ne le verrais pas aussitôt cette lecture finie car d'après ce que j'ai compris, il y a beaucoup de différences entre les deux. Et ça, j'avoue, je n'aime pas trop quand on s'inspire d'un livre mais que l'on s'en éloigne de trop pour le mettre en scène... Bien sûr, ce point de vue ne remet pas en cause la qualité de l'œuvre cinématographique! Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié ce roman de Neville Thompson qui a ,pour moi, la particularité de se servir de l'histoire d'amour entre Johnster et Jackie pour mieux mettre en exergue une vraie problématique sociale. Lorsqu'on est issu d'un milieu socialement et économiquement défavorisé, cela définit-il notre trajectoire ? Ici, deux courant s'opposent presque. Il y a Johnster et la famille nombreuse dont il est issu, le manque d'argent qu'il vit au quotidien, l'alcoolisme du père, la violence du quartier . Son avenir, il ne le pense possible que dans la délinquance. Et puis, il y a Jackie, qui évolue dans une famille plus conventionnelle mais où le dialogue est absent et où les conventions semblent être l'immuable chemin à suivre. Elle rêve de sortir de ce milieu étouffant et trouve sa porte de sortie dans les bras du bad boy Johnster. Mais voilà, les conventions sont là et elle s'y plie malgré elle. En refusant de céder sa virginité à Johnster, elle finit par le perdre. A partir de ce moment-là, chacun des protagonistes va suivre sa trajectoire. Jonhnster va s'enfoncer dans la délinquance tandis que Jackie va continuer sa vie, en choisissant l'apparente sécurité à défaut de la passion . Pour l'un comme pour l'autre, le bonheur ne sera pas complètement au rendez-vous mais certains chemins mèneront tout de même à plus de paix. Alors prédestination ou liberté de choix ? Jackie tranche la question en devenant actrice de sa vie et éclaire, par sa présence et ses faux-pas parfois, la question du libre-arbitre. Celle qui paraissait de prime abord la plus influençable, se révèle être une femme qui fait ses choix, les assume et refuse de laisser la place au fatalisme. Il n'en sera pas de même pour Johnster, celui qui semblait n'avoir peur de rien et qui sera finalement rattrapé par ses choix passés. Et finalement si l'amour peut soulever des montagnes, il n'en demeure pas moins fragile lorsqu'il se construit sur des sables mouvants. Vous l'aurez deviné, si le film semble mettre en avant une fin "heureuse", le livre quant à lui n'offre pas de seconde chance. Et pour autant, ce roman est percutant...Une bonne surprise !

#10084;#65039;FOLIE À DEUX#128158; Il y a les romanciers qui font de belles phrases et ceux qui écrivent pour être vrai, sans fioriture, direct au plexus, de l'authentique, du vécu. C'est le cas de "L'amour ouf" un roman cru, violent, percutant, attachant, qui nous a tout de suite emballées dès les premiers chapitres. Neville Thompson, un Irlandais qui a grandi dans une famille pauvre et organise des ateliers d'écriture en prison a ecrit ce roman en 1996 et les éditions 1018 le ressortent à l'occasion de l'adaptation ciné de Gilles Lellouche. Eh bien, le bouquin a super bien vieilli le bougre ! On vous recommande ce court roman qui se déguste cul sec comme un shot brûlant ! On est en Irlande dans les années 80, à Ballyfermot, banlieue sinistrée de Dublin. Le trou du cul de l'Irlande, le cul de sac de l'espoir. Margaret Thatcher est première ministre et le Royaume-Uni en chie grave. Il n'y a aucun avenir ici, à part l'amour. Jackie tombe raide dingue de Johnser, un petit voyou dur au mal, en le voyant se battre à la sortie du pub. Coup de foudre entre ces 2 gamins qui veulent à tout prix s'en sortir. Jackie aime Johnser à la folie mais ne veut pas passer à la casserole trop vite et se fait piquer son mec par Tara, la lopsa dans toute sa splendeur... Car oui, le roman est truffé de verlan, les phrases claquent comme un rap, c'est nerveux, un peu crade, drôle parfois, grossier souvent, mais terriblement vivant et attachant. Les points de vue de Jackie et Johnser alternent et les chapitres courts confèrent un rythme addictif. Jackie va tenter d'oublier son grand amour tandis qu'il va s'enfoncer dans la délinquance et la violence jusqu'à échouer en zonzon. Pourront-ils se retrouver un jour ? Si vous avez aimé "Nous rêvions juste de liberté" de Henri Loevenbruck ou "Le Gang des rêves" de Luca Di Fulvio, foncez, ça devrait vous plaire ! Il vous tente ? Vous irez voir le film ? Bisous #128536; Fran et Flo #128158;#128158;#128158;#128158;#128158;#128158;#128158;#128158;#128158;