Le Bureau des affaires occultes - Tome 3 Les Nuits de la peur bleue : Le livre de Eric Fouassier, Benjamin Jungers

Le talent d'Éric Fouassier réside dans sa capacité à rendre chaque tome de sa série du bureau des affaires occultes aussi captivant, haletant et à la fois révélateur des mystères sans trop en dire pour nous laisser un peu sur notre faim ou plutôt nous donner envie de plonger directement dans le tome suivant. Dans ce roman, on plonge en plein cœur d'une épidémie de choléra qui nest pas sans nous rappeler une periode pas si lointaine de 2020. Les populations sont dans l'inconnu, les expériences se multiplient et les mesures paraissent improbables mais necessaires. Au milieu de ce chaos, un meurtrier sévit. Valentin Verne associé désormais à sa douce Aglaé mais aussi au célèbre Vidoc enquête, suspecte, expérimente et révèle encore la grandeur de ses talents d'inspecteur. Sa quête de vérité concernant son histoire personnelle prend également un tout autre tournant donnant une autre dimension à ce passé. Il est aussi réconfortant de voir comme notre enquêteur préféré renait doucement de ses cendres, se répare peu à peu grâce à la douceur et à la patience dAglaé. Un peu de tendresse dans cette époque tourmentée.... Un coup de cœur renouvelé pour cette série....

Nous retrouvons l’inspecteur Valentin Verne, cette fois accompagné d’une équipe renforcée. Sur fond d’épidémie de choléra et de meurtres en série, cette enquête plus brumeuse que les précédentes nous tient en haleine jusqu’à des révélations très inattendues…! Les personnages continuent d’évoluer dans ce troisième tome. Notamment Aglaé qui est enfin bien plus intéressante que dans les tomes précédents où je lui trouvais une fonction convenue et décorative. Elle participe activement à l’intrigue, fait preuve d’ingéniosité et d’esprit d’initiative. Elle a désormais toute sa place dans le Bureau des Affaires Occultes. J’aime beaucoup l’introduction de personnages historiques tout au long du récit et surtout cette immersion toujours soignée dans cette époque trouble du début du XIXème siècle.

Printemps 1832. Une épidémie de choléra sème la terreur dans les rues de Paris. Surnommée "la peur bleue", elle provoque des centaines de morts et alimente les rumeurs les plus folles à travers le Tout-Paris. Dans le quartier misérable de Saint-Merri, une série de meurtres atroces vient ajouter à l’angoisse ambiante. Les victimes sont poignardées avant d’être amputées d’un organe. Simple coïncidence ou sinistre logique ? Qui peut bien tuer ainsi en prélevant poumons, foies ou reins ? Un maniaque ? Un tueur en série ? Un collectionneur macabre ? Avant que la panique ne s’empare totalement de la ville, l’inspecteur Valentin Verne se lance dans une traque acharnée. Pour cette enquête, il est secondé par Aglaé, ainsi que par de nouveaux alliés : l’Entourloupe, un escroc repenti, et Tafik, un ancien mamelouk des armées napoléoniennes. Ensemble, ils s’enfoncent dans les rues sombres de Paris, explorant ses recoins les plus obscurs pour dénouer cette affaire. Mais cette enquête s’annonce périlleuse et oppressante. Dans une ville gangrenée par la peur et la méfiance, où chacun colporte sa propre vérité, il leur faudra agir sans relâche pour éviter que la psychose ne paralyse Paris. Le temps presse. Une atmosphère sombre et captivante, dans ce troisième tome, l’ambiance est moite, pesante, et le crime, d’une brutalité glaçante, se drape d’une justification scientifique inquiétante. La vengeance semble être le moteur caché de cette histoire, mais de nombreux thèmes y sont également abordés : épidémie, rumeurs, pouvoir, science, haine, contamination, politique.Autant d’éléments qui résonnent étrangement avec notre propre époque. L’urgence se fait sentir à chaque page, l’envie de comprendre pousse à tourner les pages sans s’arrêter. Les motivations derrière ces crimes abjects sont aussi effrayantes que captivantes, révélant jusqu’où l’homme peut aller au nom de la science et du savoir. Difficile de ne pas faire le parallèle avec notre propre vécu récent, notamment la crise sanitaire et les mesures imposées qui ont marqué nos esprits. Des personnages attachants et un duo percutant, on retrouve avec plaisir Valentin Verne, toujours aussi tourmenté, mais soutenu par Aglaé, qui l’aide à garder la tête hors de l’eau. Leur dynamique est renforcée par la présence de nouveaux personnages, drôles et charismatiques, qui forment une équipe soudée et efficace . Et bien sûr, le célèbre Vidocq fait son apparition, apportant son expérience et sa ruse pour aider Valentin à garder les idées claires avant d’agir. Ce roman explore les tréfonds de l’âme humaine, où le vice flirte dangereusement avec la vengeance. Jusqu’où est-on prêt à aller par colère ou par désir de justice personnelle ? Un tome intense et fascinant, une fois encore, je me suis laissée happer par cet univers sombre et envoûtant. Ce troisième tome offre un récit puissant, mêlant intrigue historique et tension psychologique et la science, et nous rappelle avec que l’histoire n’est jamais qu’un cycle qui se répète. “La science est un danger public. Elle est aussi dangereuse qu'elle a été bienfaisante.” Aldous Huxley "Quand il s'agit d'offenser un homme, il faut le faire de telle manière qu'on ne puisse redouter sa vengeance. " Nicolas Machiavel “Plus contagieuse que la peste, la peur se communique en un clin d'œil.” Nikolai Gogol “La rumeur, cette vérité qui se promène comme un mensonge, de bouche à oreille, qui ne fait pas réfléchir les gens, qui passe comme un soupir au-dessus du vent.” Charles Soucy #129515; #9879;#65039;#129514;

Ce troisième volet du bureau des affaires occultes est tout aussi addictif que les deux premiers. Il nous entraîne dans le Paris des années 1830, au moment de l'épidémie du choléra. L'auteur fait un parallèle intéressant sur cette épidémie et le COVID. Les réactions de la population, du monde médical et politique sont semblables et universelles. Le désespoir, l'incapacité à comprendre, les confinements... Tout ceci nous parle. Deux intrigues sont intimement mêlées et je confirme le talent de cet écrivain qui capte ses lecteurs du début à la fin, même si on pressent assez rapidement les responsables des tueries. On retrouve en effet, quelques "ficelles" ou genres de personnages trop lisses pour être tout à fait innocents. Mais n'en disons pas trop. Le plaisir de cette lecture demeure. Bravo.