Le dîner : Le livre de Herman Koch

Il y a 2 semaines, j'ai vu un excellent film coréen: Normal family et puis j'ai entendu dire que le film était l'adaptation de ce roman: Le Dîner. Je ne saurais vraiment pas dire lequel des deux est le mieux. L'idée de départ est la même: deux frères et leurs épouses respectives se donnent rdv dans un restaurant très chic pour parler de leurs enfants qui ont commis une drôle de saloperie, plusieurs crans au dessus de la connerie d'ados. Il faut trouver une solution. Si le film coréen met l'accent sur les enfants tout en questionnant les parents que nous sommes, le roman d'Herman Koch gratte plutôt du côté des parents, de ceux de Michel particulièrement. Hérédité, racisme, famille, rapports de domination, justice, tout y est à la fois complexe et si simple. Un huis clos très oppressant et parfaitement maîtrisé.

Un roman dur écrit sur un ton léger, un décalage constant entre la gravité des propos et la nonchalance du style... déroutant mais percutant ! Une de ces lectures qu'on n'oublie pas et dont on garde à la fois un sourire et un goût amer. Je le recommande vivement !

J'avoue que cet aperçu de l'histoire et l'avis donné par Jean-Claude Perrier chez Livres Hebdo : "Une des paraboles les plus impitoyables qu'on ait lues depuis longtemps, des plus noires aussi. Rien d'étonnant à ce que le livre soit placé, dès l'épigraphe, sous le haut patronage de Tarantino !" m'ont interpellé. Certes, je ne suis pas friandes de violence mais je me suis dit du Tarantino façon livre ce sera certainement plus digeste qu'en film. J'ai été curieuse face à ce mystère, cet acte : Quel acte avait bien pu commettre ses jeunes, dans quel but, pourquoi ? Était ce justifié ou gratuit ? Quelle idée saugrenue que de s'inviter dans un restaurant côté pour parler à ce sujet lorsque l'on ne souhaite pas "faire de vague". Car Serge, le frère imposant, personnage médiatisé politiquement, n'est pas quelqu'un qui passera inaperçu aux yeux des autres. Donc, est-il si idiot pour, ainsi, se mettre en porte-à-faux. Il se trouve pourtant assis dans ce restaurant avec sa femme, son frère et sa belle sœur, en train de commander des plats comme si de rien n'était ou presque. Jusqu'au moment où tout bascule ... Lorsque Paul saisit le portable de son fils qu'il a pris malencontreusement... et commence à se questionner sur ce qu'il connait de ce dernier ... s'il le connait vraiment ? J'avoue avoir été assez perturbée par l'acte et les façons de l'interpréter de chaque partie ainsi que les positions adoptées. Ce livre doit-il, pour autant, ne pas être lu ? Je ne dirais pas ça. Il se lit même très bien mais peut être très dérangeant au niveau de la moralité. D'autres sujets sont soulevés dans ce livre, mais je ne peux en parler ici sinon je dévoilerais trop d'informations, qui peuvent expliquer certaines choses. Pour cela, il faut lire le livre.

J'ai trouvé ce livre captivant dans le sens où je ne voulais pas m'arrêter de lire et me sentais frustrée quand il fallait le faire (sourire). Mais j'ai tout de même la sensation de ne pas avoir tout compris, de mélanger un peu les séquences, sans être persuadée d'avoir saisi l'intégralité. Je ne suis pas certaine également d'avoir compris la fin, j'oscille entre plusieurs conclusions et je ne saurais pas laquelle est celle que l'auteur voulait donner. Il y a des évènements parallèles et qui fusionnent pour tisser la trame de l'histoire. Certaines pages sont plutôt banales mais l'originalité d'autres vient équilibrer le roman. Je suis satisfaite de l'avoir lu et le recommande pour son suspense.