Le goût du bonheur - tome 1 Gabrielle : Le livre de Marie Laberge

Dans ma série "livres conseillés par mes collègues" je demande Gabrielle, de Marie Laberge. Ce livre aura été une double première expérience. 1) Mon premier roman historique. L'histoire se déroule dans le Québec des années 1930. La crise de la fin des années 20 a chamboulé pas mal de familles, certaines ont du mal à garder leur entreprise à flot, d'autres perdent leur travail. Ce qui m'a surtout plu dans ce livre, c'est la retranscription d'un québec qui remet en question l'ordre établi du patriarcat et de la religion. Nous y suivons Gabrielle, qui, issue d'une famille catholique très religieuse, remet petit à petit en question sa place dans la société. Grâce à certaines rencontres ses certitudes sont mises à mal, et l'éducation qu'elle souhaite donner à ses enfants l'est également. Le roman présente également le féminisme de l'époque avec ses thèmes balbutiants, tels que le droit de vote, une égalité homme / femme au sein du ménage, la droit à la contraception. Vu par les yeux de Gabrielle on y croit vraiment. Les fléaux de l'époque sont aussi très bien décrits, comme la terrible tuberculose qui a fait tant de morts à l'époque. Les écarts entre familles riches et familles pauvres sont aussi assez flagrants. Et Gabrielle, ayant un ménage avec de bons revenus, observe les inégalités qui l'entourent. Les péripéties s'étalent sur plusieurs années, mettant aussi en lumière le racisme, et le début d'un antisémitisme qui a pu s'exporter outre-Atlantique. Les discriminations envers les canadiens francophones sont aussi abordées rien que dans le traitement du mari de Gabrielle : Edward. Mais tout cela n'est qu'une toile de fond, parce que le véritable sujet du roman (qui n'est que le premier tome d'une trilogie) est : 2) Une saga familiale. Gabrielle nous fait découvrir tout son monde, qui tourne autour de sa famille. De ses sœurs, Germaine et Georgina. De son mari Edward... mais surtout de sa ribambelle d'enfants toutes et tous avec un caractère bien défini. Des tranches de vie de famille et autres événements insignifiants, aux départs en vacances, aux cérémonie de mariage. Les jeunes femmes du roman font toutes "leurs débuts" ou en parlent à un moment ou à un autre. Ce qui m'a surpris, c'est qu'il y a moins de 100 ans, les jeunes femmes de 16 ans, "devaient" entrer dans la société... et j'ai l'impression que cela voulait souvent dire se marier et / ou avoir des enfants. À 16 ans. Pour avoir lu une saga historico-fantastique (du coup Gabrielle est mon deuxième roman), la série Lady Helen, se passant au début du 19ème siècle, cette notion de faire ses débuts était déjà bien présente. Dans cette saga là, cela m'avait moins choqué, sous fond d'aristocratie, et de bals en tout genre. Dans Gabrielle, j'ai le droit à un dur retour à la réalité. Les dots, mariages arrangés et autre violences faites aux jeunes femmes, étaient encore monnaie courante dans la première moitié du 20ème siècle. J'ai eu particulièrement de plaisir à suivre l'histoire d'Isabelle, nièce de Gabrielle, (pré-)adolescente, partagée entre son envie de se rendre utile en s'occupant des enfants, et ses incertitudes à pouvoir faire son entrée dans la société. La grande force du livre provient bien de l'évolution de ses personnages et de leurs apprentissages. Mon seul bémol est au sujet de l'édition du livre que j'ai lu. Il n'y a littéralement pas de chapitres. Même en ayant beaucoup accroché au récit, j'ai pris de longs mois à le terminer. Les 600 pages en police d'écriture assez ramassée m'a un peu dérangé. J'aurais apprécié un découpage par chapitres, surtout qu'on sent parfois des "péripéties" qui durent une dizaine de pages. Autrement vous pouvez y aller les yeux fermés ! Petit coup de coeur également pour le lexique français / québécois en fin de livre, nous faisant découvrir plein d'expressions du vieux continent !

1- De l'amour sous toutes ses formes et peint avec une rare sensibilité. On pense à Michel Tremblay dans ces portraits de l'enfance multiple et si vraie. 2- Une saga qu'on ne lâche pas de bout en bout ! Même si la fin du tome voit les choses se précipiter, et qu'en 800p., des passages sont un peu "expédiés". 3- Marie Laberge cède un peu trop à la livraison d'analyses psychologiques et fait, au final, peu de place à l'Histoire. On en aurait aimé plus... POUR QUI ? Las.se des romans régionaux du pays d'Oc ? Plongez-vous là-dedans !

J'ai adoré ! En cours de lecture je n'étais pas sûre de lire les deux suivants. Je disais, c'est bien, intéressant, bien écrit, mais je ne pense pas avoir envie de connaitre la suite qui ne sera que description de la vie des deux autres personnages principaux. Mais alors quand j'ai lu la dernière ligne, fermé la dernière page, la seule envie que j'ai eu : ouvrir le tome suivant. C'est fait ...

1ere lecture de cette écrivaine suite à vos recommandations je n ai pas réussi à aller bien loin mais c est peut être le mauvais moment pour m attaquer à une saga familiale avec autant de personnages je vais essayer d y revenir sur une période de vacances peut être