Le jeu de la dame : Le livre de Walter Tevis, Garance Thénault

Beth Harmon est orpheline, elle apprend à jouer aux échec à l'orphelinat. Prodigieusement douée, elle devient rapidement une joueuse exceptionnelle. Mais le milieu des échecs est féroce, les intrigues les plus sournoises sont permises, et les Etats vont jusqu'à s'affronter à travers leurs champions respectifs. Beth Harmon à huit an lorsqu'elle découvre les échecs dans l'orphelinat ou elle est placée au décès de sa mère. Nous suivons Beth de ses 8 ans à ses 21 ans et sa partie d'échec face au joueur russe. Je n'y connais rien aux échecs, pourtant, j'ai trouvé que le livre était "simple" dans sa manière d'expliquer les échecs (avec les ouvertures, les attaques ...). Les personnages sont tous attachants et ont leur rôle dans l'histoire mais aussi dans la trajectoire et la vie de Beth.

Pour mettre dans le contexte, je ne connais pas la série, enfin, je ne l’ai pas vue. Donc, je ne ferais pas de comparaison entre les deux. En tout cas, je peux vous conseiller le livre . J’ai beaucoup aimé, même si je n’y connais rien aux échecs, mais vraiment strictement rien.C’est une belle histoire, sans grand suspens, on se doute aisément de la fin, mais c’est agréable de découvrir le chemin qui va l’y conduire. J’ai trouvé très intéressant d’apprendre ce que pouvait être la vie d’une orpheline dans les années 60 dans le sud des Etats unis.J’ai découvert que ces pauvres enfants étaient gavés de tranquillisants, l’auteur a bien développé tout l’arc narratif de l’addiction autour des petites pilules que Beth affectionne tant. Il faut vraiment que je trouve le temps de regarder la série, d’autant plus que j’adore l’actrice Anya Taylor Joy . BREF…POUR UNE FOIS J’AI APPRÉCIÉ UN LIVRE DE LITTERATURE CLASSIQUE

Je dois à l'une de mes librairies de prédilection d'avoir découvert la collection Totem de Gallmeister, et en particulier Walter Tevis. Qu'Alexandre, qui se reconnaîtra s'il tombe sur cette critique, en soit remercié. J'ai été très impressionné par le suspense que parvient à créer l'auteur autour du jeu d'échecs. Sincèrement, ce n'est pas aisé ! Et là, réussite totale, ai-je trouvé. Je connais les règles des échecs, c'est à peu près tout. Et ça suffit pour rester scotché au livre. De surcroît, Tevis parvient à donner une tonalité presque intemporelle à son roman, tant il reste allusif dans ses descriptions du contexte, sans pour autant qu'elles soient absentes. Un tour de force. Enfin, le personnage central, Elisabeth Harmon, dite Beth, est très attachante, je me suis senti immédiatement en empathie avec elle. Éclatante réussite !

Ça fait des années que je traine ce roman sans me lancer par peur d’être déçue, et j’ai adoré. J’ai adoré l’univers, l’ambiance. J’ai totalement été embarquée dans le monde de Beth, dans les années 70 et dans échecs. Première difficulté, je ne sais pas jouer aux échecs. J’avais donc peur de ne rien comprendre, que ça soit trop technique, et même s’il y a pas mal de passages joués, ça a été. C’est clairement lisible et compréhensible pour tous, et les parties sont tellement tendues, tellement prenantes, qu’on en oublie qu’on ne comprend rien de ce qu’on lit ! Ce roman est aussi très engagé. On parle et de la condition de la femme, et de la santé mentale, des addictions, et de la solitude, et d’un jeu qui nécessite un entraînement tel un sportif. Tout ça condensé dans un roman qui se passe dans une Amérique des années 60-70, où ce n’est pas gagné. Beth est une vraie figure inspirante, bien plus que parce qu’elle est une prodige des échecs. Elle s’impose dans un milieu d’homme, où elle n’avait clairement pas de place au début, puis petit à petit se créé un nom. Elle montre aussi qu’être étrange à sa façon, c’est normal. Il y a un passage qui m’a marqué, où sa mère adoptive lui répétait que la vraie vie ce n’était pas que les échecs, mais finalement, elle a démontré à tout le monde que si, ça pouvait être sa vie, aussi bien dans ses loisirs que dans sa vie quotidienne que dans ses fréquentations. Ce roman est une vraie source d’inspiration, très bien écrit et addictif.