Le jeu de la dame : Le livre de Walter Tevis, Garance Thénault

Que j'ai aimé lire ce livre, tout d'abord parce qu'il parle d'une de mes passions, le jeu d'échecs, et ensuite car il est bien écrit. Il raconte l'histoire de Beth Harmon, qui à l'âge de huit ans découvre le jeu d'échec et elle à beaucoup de talent. Elle vit dans un orphelinat, et sa vie n'est pas toujours facile. Mais grâce à un employé elle va apprendre les bases du jeu. Elle est adoptée par une famille, les Wheatley, c'est grâce à eux qu'elle va pouvoir s'épanouir et développer son talent. Mme Wheatley va l'encourager dans sa passion. Après tout va aller très vite, elle va participer à des petits tournois, puis à des compétitions qui lui permettrons à gagner de l'argent et devenir célèbre. Mais tout n'est pas tout rose pour Beth car elle va développer une addiction à l'alcool et aux fameux petits cachets vert que l'on distribuait comme des bonbons à l'orphelinat. Cet ouvrage m'a plu, de part la qualité de la narration, de la multitude de personnages et de son atmosphère très prenante. On traverse la vie de cette jeune prodige avec beaucoup d'émotions. L'auteur sait manier l'art du récit captivant, avec de nombreux rebondissements. C'est un roman que je vous recommande que vous soyez un amateur du noble jeu ou un simple lecteur amateur de belles histoires. Vous passerez un bon moment. Et qui sait, une fois le livre finit vous aurez peut-être envie de découvrir le monde des échecs.

(Écouté en livre audio) Beth est une jeune orpheline, qui rejoint un orphelinat à l'âge de 8 ans. Réservée, elle ne cotoie pas beaucoup les autres enfants, à part Jolene, une fille noire de 4 ans plus âgée qu'elle, avec qui elle est en tension mais qui sera finalement sa seule amie. Beth découvre les échecs grâce à M. Shaibel, le factotum du foyer dans lequel elle vit. Homme bourru, il met du temps à la laisser jouer et lui apprendre. Elle sèche les messes du dimanche, parfois quelques moments de cours, mais elle s'en fiche car elle est brillante à l'école... et le devient aux échecs. Ce roman est l'histoire de sa fulgurante ascension dans le monde des échecs, mais aussi sa découverte d'elle-même, qui n'a plus de parents pour la guider dans la vie, ses sa découverte des hommes, mais surtout des addictions, et son combat pour s'en sortir. Les couleurs des échecs, le blanc et le noir, sont la toile de fond de ce livre, subtilement rappelées par Beth, blanche, et son amie Jolene, noire. Les blancs commencent aux échecs et sont donc avantagés, et même s'ils peuvent rattrapé ce handicap, ils doivent déployer plus d'énergie... parallèle qui se tient pour les humains. C'est également un formidable roman féministe et contre le racisme, le monde des échecs étant cruellement surreprésenté par des joueurs masculins. Enfin, c'est un ouvrage qui montre également la dimension politique, de jeux qui au départ n'en sont pas (illustré ici par la tension USA/URSS). Au départ gênée par la distance imposée au lecteur entre lui et Beth, j'ai finalement pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, la proximité avec Beth venant au fil du temps et de l'empathie que l'on peut ressentir pour elle et sa situation. La description des innombrables parties d'échecs, coup après coup, peut en refroidir certains. Même si j'y ai joué plus jeune, pour autant je ne suivais pas mentalement chaque coup et cela n'empêche pas de ressentir l'angoisse ou l'exaltation de la joueuse. Ce qui reste et me marque en finissant ce livre, c'est finalement la solitude infinie que peuvent ressentir, pendant toute leur vie, adoptés ou non, les enfants orphelins.

Je fais rarement cela mais, je l'avoue, j'ai vu la série tirée de ce roman avant de le lire. Comme je m'y attendais, la série a pris le pas sur le roman : j'avais sous les yeux les acteurs, les plans, les pions d'échecs qui s'activaient autour de moi lors de la lecture. Mon imagination n'a pas pu faire le job... Pour autant, je dois dire que cela m'a aidé lors des longues (trop longues ?) description de déplacement des pions sur l'échiquier. Pour les non initiés à ce jeu, cela est un peu lourd... Néanmoins, le récit de cette surdouée des échecs est prenant et palpitant ! L'héroïne part de loin : orpheline, souffrant d'addiction, peu de moyen et surtout c'est une femme ! Suivre son évolution dans ce monde sans pitié (et très politisé à l'époque, USA vs Russie version échec !) nous tient en haleine jusqu'à l'épilogue !

Au vu des nombreux retours positifs, Le jeu de la dame est, semble-t’il LA série à regarder. Je ne savais pas du tout qu’il y avait un roman à l’origine de celle-ci. Ce livre a été publié en 2021 dans la magnifique édition Gallmeister et je l’ai acheté à la Librairie de l’Olivier à Nyons. Privilégiant la lecture du livre avant le visionnage de la série, je l’ai dévoré d’une traite. Dans ce très beau roman, le lecteur suit Grace, une jeune prodige, découvrant à 8 ans dans le sous-sol de son orphelinat, une passion pour les échecs. Grace est une joueuse très douée qui va très vite affronter les maîtres des échecs à travers le monde entier. Entre addiction et perte, Grace va marquer l’histoire des échecs par son talent hors du commun. Ce roman de Walter Tevis est tout simplement addictif. Étant néophyte en matière d’échec, ce livre m’a tout de même énormément plu. Les parties d’échecs racontées à l’intérieur de ce roman m’ont captivée. J’ai aussi très vite été attachée à la prodigieuse héroïne du roman que nous suivons jusqu’à ses 21 ans. Grace est touchante. Elle est en permanence plongée dans son jeu, sans vraiment se préoccuper du monde qui l’entoure. Ce roman m’a donnée l’envie de m’intéresser davantage aux échecs, ce jeu rempli de réflexions et de ruses. Walter Tevis nous immerge par sa magnifique écriture dans l’univers féroce et intriguant des échecs. C’est un livre gravé à jamais dans ma mémoire. Selon moi, tout le monde devrait lire ce merveilleux roman, même ceux qui n’ont jamais touché à un échiquier. Je pense également regarder la série, j’espère ne pas être déçue.